Vu que certains se font aussi un petit cycle italien, je vais essayer de livrer quelques avis express du mien :
Mes chers amis 2
Commençons par préciser que je fais partie de ceux qui aiment beaucoup le premier. J'aime son humour très premier degré, sa galerie de personnages absurdes caractérisés par des comportements TRÈS excessifs même s'ils sont amenés avec des idées parfois tout simplement géniales. Voir Noiret foutre des claques aux têtes qui dépassent des fenêtres d'un train sur le quai d'une gare, moi ça me fait vraiment marrer. Du coup, rebelote avec cette suite qui reprend d'ailleurs ce gag pour faire la liaison avec le premier opus et ne dévie jamais de sa trajectoire. La recette est toujours la même, Noiret y est un peu moins présent, mais les autres bougres répondent bruyamment à l'appel. Les gags s'enchaînent, les dialogues bien incisifs aussi, bref tout est réuni pour contenter tous les clients de une partie de rigolade balourde peuplée de sales gosses bien décidés à ne pas se laisser vieillir trop vite. Empilement de sketchs oblige , certaines séquences font plus rire que d'autres (l'happening à la Tour de Pise est génial ) mais la bonne humeur de tous les acteurs présents à l'écran permet de garder le sourire même quand on trouve la surenchère un poil longue (avec l'usurier par exemple).
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Film d'amour et d'anarchie / 1973 / 9/10
Bien que sa maestria vacille quelque peu au moment de livrer le dernier acte, Lina Wertmüller livre avec Film d'amore e d'anarchia un film à part, marqué par la fougue critique typique du néoréalisme italien et l'aisance caractéristique à croquer l'humanité d'un cinéma transalpin qui sait comment toucher les coeurs en usant des bases les plus élémentaires des mécaniques du cinéma : photographie précise, bande son subtilement dosée (aucune facilité, pas de violons grossiers poour exacerber les sentiments ni de gros rythmes endiablés pour accompagner l'action), direction d'acteurs solide et une gestion du rythme exemplaire.
Il y a fort à parier que le coup de coeur qui fut le mien ne sera sans doute pas partagé par tout le monde. Certains trouveront le jeu de Giancarlo Giannini un peu maniéré, mais il contribue à mon sens à l'exercice critique proche de la fable réaliste que construit Lina Wertmüller. Quand le coeur du jeune apathique vole en éclats, l'émotion n'en est que plus forte.
Quand à la véritable force de ce film prenant, elle est sans aucun doute dans tous les portraits esquissés, dans l’empathie avec laquelle Lina Wertmüller investit la maison close dans laquelle se passe 90% du film et cette troublante fragilité qui se fait l'écho de tout un tas de personnages meurtris qui se plaignent rarement.
A découvrir si vous aimez le cinoche italien, ses actrices sans artifice fortes en gueule, ses acteurs à l'exubérance folle, sa musique émouvante et sa charge critique violente qui ne se perd jamais dans la métaphore littéraire : tout est dit à grands coups de masse, sans détour. Résultat on finit la séance les yeux humides, le coeur apaisé, partagé entre émotion et respect sincère.
De quoi avoir bien envie de découvrir le reste de la filmo de Lina Wertmüller et être bien dégouté de ne pas réussir à lire le DVD de Mimi Metallo que je viens de recevoir