[oso] Mes bafouillages erratiques vol. 2025

[osorojo]

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L'INCONNU DU LAC
Film de Alain Guiraudie · 1h37, 2013 (France) — 3/10

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Je ne comprends pas la réputation du film. J'ai beau essayer d'être objectif j'ai du mal à entrevoir les qualités qui ont convaincu un grand nombre de spectateurs, si ce n'est peut être l'investissement total des deux protagonistes qui passent leur temps à se tripoter plein cadre : aucune idée de leur orientation sexuelle en dehors des plateaux, mais faut être sacrément convaincu par son boulot pour se livrer autant. Au premier rapport filmé plein cadre, ça m'a fait sourire, j'ai trouvé ça osé et courageux, puis à la 12 ème turlute crémeuse j'ai commencé à me demander si l'intrigue allait démarrer ou si j'avais lancé un boulard malgré moi (et sans Aoi en plus, ça déconne).

Et là ce fut le drame, un inspecteur sorti tout droit d'une sitcom des années 90 a essayé de me faire croire qu'on est en fait dans un polar intimiste. A ce moment-là, j'ai totalement décroché tant j'ai trouvé l'entourloupe malhonnête. La fin, même si un poil touchante dans son premier temps parce que le meilleur personnage du film y est en mauvaise posture, devient totalement risible dans son second mouvement, une vraie farce. Non, vraiment, rien à faire, j'ai tout trouvé bas de plafond dans ce film, y compris, et surtout même, la mise en scène à propos de laquelle j'avais pourtant lu tant de louanges dans bon nombre de critiques avant de lancer le film.

Tout bien considéré, ce n'est pas un film sur deux que j'aime bien du bonhomme, mais un sur quatre... je comptais poursuivre sa filmo mais finalement je lâche l'affaire.

[Scalp]

Top 3 des pires films que j'ai vu dans ma vie et pourtant j'en ai vu des daubes, j'ai rien contre les porno gay, mais là je me suis sentis pris en otage, obligé de voir des scènes de cul dégueulasse plein champs.

[osorojo]

Ouais c'est exactement ça et puis, en dehors du côté polémique à la Kechiche du film, y a rien, c'est du vide, excepté un personnage peut-être, à savoir le témoin silencieux en perdition, mais c'est pas suffisant pour contrebalancer les éjacs en gros plan qui servent à rien.

[Scalp]

J'ai été surpris de le voir dispo sur Netflix, la caution auteur français suffit pas, c'est du porno.

[osorojo]

Je me suis fait la même réflexion.

[Jed_Trigado]

J'ai été surpris de le voir dispo sur Netflix, la caution auteur français suffit pas, c'est du porno.

Ils avaient bien mis Love et Baise-moi.

[Scalp]

Baise moi, j'ai pas vu, mais cette merde est vraiment pire que Love.

[pabelbaba]

T'as loupé la magnifique prestation de Patrick Eudeline?

[osorojo]

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LA RONDE
Film de Max Ophüls · 1h33, 1950 (France) — 5/10

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Poliment la moyenne pour un film qui n'est juste pas fait pour moi. Je lui reconnais des qualités évidentes à commencer par son idée principale qui consiste à explorer les relations hommes / femmes à travers différents personnages se passant successivement la main, c'est bien fait. En outre, il y a une bonne énergie à l'écran, on sent les acteurs investis parce qu'amusés par leurs partitions respectives. Max Ophüls les bichonne à l'image, les met en valeur dans des cadres joliment composés, au moyen d'une photographie précise — le plan des deux lits de Danielle Darrieux et son mari reste en tête par exemple — et d'un noir et blanc expressif. Il n'y a rien à dire, formellement c'est maîtrisé, thématiquement c'est maîtrisé également et niveau direction d'acteurs, on sent que le hasard n'a pas sa place dans l'équation.

Et pourtant, de mon côté, je me suis passablement ennuyé. Il faut dire que toutes ces phases de séductions à base de courbettes ampoulées, de dialogues très travaillés, ou de sérénades noyées dans les aigus du baryton en service, ne sont pas spécialement ma tasse de thé. Dès lors, j'ai suivi tout ça de loin, amusé à l'occasion, mais généralement peu stimulé par ce qui se passait à l'écran, à tel point que malgré sa faible durée, j'ai ressenti une certain forme de lassitude dans la dernière partie de cette ronde dont je ne peux toutefois pas remettre en cause la belle géométrie.

[Mark Chopper]

Pas très emballantes tes dernières séances.

[Olrik]

Il faut aussi préciser que c'est l'adaptation d'une pièce d'Arthur Schnitzler. C'est donc avant tout surtout un exercice de dialogue, l'histoire ne permet pas vraiment de livrer une mise en scène du niveau des chefs d'oeuvre d'Ophüls. Je ne l'ai vu qu'une fois il y a longtemps mais c'est marrant, j'ai encore en tête la ritournelle que chante le "maître de la ronde".

[osorojo]

Pas très emballantes tes dernières séances.

Ca va, entre deux films, j'ai commencé American Horror Story et ça commence à me plaire, et puis j'ai aussi pris mon pied avec Solo Leveling et je me marre en fin de soirée devant Souvenirs de Gravity Falls. Et puis même si j'ai pas trop aimé les 3 derniers films, je suis content de les avoir vus

@Olrik : elle m'a saoulé la ritournelle moi

[Alegas]

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CHAUSSURE A SON PIED
Film de David Lean · 1h48, 1954 (France) — 7/10

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A condition d'accepter les mécaniques de la comédie à l'ancienne, c'est à dire des acteurs qui en font des tonnes, toujours dans l'excès niveau diction et une bande son cartoon qui appuie parfois lourdement l'action, Chaussure à son pied constitue un amusement très recommandable en plus de faire la lumière sur cette époque où les parents choisissaient maris à leurs filles, en s'acquittant, qui plus est, au passage de la fameuse dot dont le concept paraît tellement dingue aujourd'hui qu'on se demande comment ça a bien pu exister.

Ce qui m'a le plus convaincu dans ce film en particulier, c'est le sens du rythme de Lean. En moins de deux heures, tout un tas de trucs se passent à l'écran, jamais on ne regarde sa montre. Certes, la métamorphose du mari est un peu précipitée, mais ça fonctionne à mon sens, mention spéciale à la relation qu'il partage avec sa femme, dont l'issue paraît naturelle, ce qui n'était pas gagné au début. Je trouve assez remarquable la manière avec laquelle Lean échange les rôles, cette femme forte qui se forge un mari à son image dans un film des années 50, je gage que ça ne doit pas être monnaie courante et si ça fonctionne ici autant, c'est parce que l'équilibre entre les deux personnages est réussi. J'aime tout particulièrement le début, avec Maggie qui règle ses comptes avec sa concurrente et force la main au pauvre William.

Pour la faire courte, Chaussure à son pied est un film maîtrisé, je trouve, que j'aurais encore plus apprécié si l'humour qui le conduit avait été moins forcé, mais en l'état, je n'ai pas grand chose d'autre à lui reprocher, d'autant plus que formellement, c'est solide. Je retiens tout particulièrement le moment où la caméra filme la famille attablée, sans le père, qui célèbre le mariage de Maggie et William, à travers la lucarne côté rue qui donne sur la cave/atelier, qui résume bien pour moi le soin dont fait preuve Lean ici et qu'on lui connaît d'ailleurs dans les films dits plus sérieux qu'il réalisera par la suite.

[osorojo]

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HAIL SATAN?
Documentaire de Penny Lane · 1 h 35 min, 2019 (États-Unis))

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Passé un bon moment devant ce documentaire qui a le mérite de mettre en lumière une facette du satanisme que je ne connaissais pas du tout. A vrai dire, et je m'en suis rendu compte pendant le docu, j'avais tout un tas de préjugés sur cette anti-religion. Ça m'a donc pas mal captivé de découvrir un autre point de vue sur le sujet, à travers la présentation du Temple Satanique et ses 7 mantras auxquels bizarrement je souscris totalement. Après tout, ils ne sont que le fruit d'une réflexion posée pour armer pacifiquement une voix d'opposition contre la place trop grande que prend le christianisme dans l'espace étatique aux Etats-Unis. Avec nos yeux de français, on ne mesure sans doute pas vraiment à quel point elle peut être envahissante d'ailleurs.

J'ai apprécié le ton du docu, assez léger dans l'ensemble même s'il est orienté. Il est question d'expliquer clairement que le satanisme est davantage une contre-culture, une pensée qui prône l'acceptation des différences. Forcément, les dérives sont aussi de la partie, avec la demoiselle qui aime bien montrer des trililis en appelant à buter les opposants, mais globalement flotte sur ce docu, et cela émane aussi des différents intervenants, une ouverture d'esprit qui fait du bien.

Bien entendu, personne n'est dupe, la réalité est sans doute moins glamour, mais peu importe, le message véhiculé pendant 1h30 m'a parlé, même si je vais en rester là et ne pas commander tout de suite ma carte de membre. Mais je comprends que le mouvement connaisse une certaine ampleur, parce que pour ne rien gâcher, le gourou de ce temple satanique est un sacré troll charismatique. Ce qui lui fait marquer un paquet de points de mon côté, d'autant plus qu'il a une éloquence certaine quand il s'agit de se jouer de textes de loi dont il cherche les failles.

Un moment sympa en gros, que je vous engage à découvrir si le sujet vous intéresse un peu. Bien entendu, si vous êtes un croyant pratiquant convaincu — ce que je respecte tout à fait —, cet objet du malin risque de vous faire grincer des chicots.

[osorojo]

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LA RUE DE LA HONTE
Film de Kenji Mizoguchi · 1 h 27 min , 1956 (Japon)

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Une tranche de vie noire ébène qui ne vous remontera pas le moral, pour cause sa thématique dépressive qui, à travers le portrait de cinq prostituées exerçant dans la même maison close, dresse un bilan très morose de la condition des femmes au Japon dans les années 60 (difficile de dater le film précisément, mais le message est toujours d'actualité de toute manière puisque universel : quand l'argent manque, les moyens pour en trouver suivent la même courbe descendante).

Outre le fait d'énoncer que pour réussir et se sortir de la misère, il est nécessaire de faire du mal autour de soi, Kenji Mizoguchi illustre le cercle vicieux dans lequel entrent de plein pied les jeunes femmes qui subissent la prostitution pour subvenir à leurs besoins à travers le destin de cinq personnages finement caractérisés, chacun illustrant un chemin de vie plausible.
Cinq actrices convaincantes les animent; mention spéciale à Ayako Wakao rayonnante de beauté en femme rendue vénale par le destin qui ne recule devant rien pour se mettre à l'abri. Ses quatre compagnes d'infortune ne sont pas en reste, chacune ayant au moins une scène touchante pour faire comprendre leur histoire : Mickey qui confronte son père est un moment fort.

Niveau mise en scène, Kenji Mizoguchi parvient à échapper au caractère exigu des pièces qui couvrent l'action de son film qu'il habille d'un noir et blanc expressif. J'aime le plan qui introduit cette rue de la honte du titre français avec ses enseignes lumineuses, ou bien cette séquence un brin osée pour l'époque où l'on découvre le corps de Mickey à travers une vitre embuée qui se finit par une dispute joliment filmée dans une salle de bain cossue.

C'est du bel ouvrage et en plus c'est emballé sans baisse de rythme, de quoi se faire émousser le moral avec style.