[Scalp] La Chute continue 2025

[Dunandan]

7/10

Hang'Em High de Ted Post - 1968

Gamin j'associais ce film à la trilogie des Dollars alors que Josey Wales et Pale Rider non (la cicatrice dans le cou m'avait d'ailleurs bien marqué), et en le revoyant aujourd'hui la raison est évidente. En 68, Clint revient à Hollywood, il produit ce film et veut d'ailleurs Leone à la réal mais il est trop occupé sur son film en cours et il se rabat donc sur Ted Post (avec qui il fera par la suite Magnum Force, d'ailleurs le rapport à la justice du personnage du film peut rappeler l'inspecteur Harry) qu'il a connu sur la série Rawhide, et sur ce film on voit évidemment l'influence du western spaghetti mais le film a été un peu trop catalogué comme une pâle copie de Leone. Le film a une vraie personnalité et il arrive vraiment intégrer le style italien au western ricain classique, alors on a pas encore eu la déferlante Peckinpah et sa violence stylisé (on croise d'ailleurs Ben Johnson dans l'intro) mais ici on a un film qui mérite un peu plus de considération.
Dès l'intro on voit qu'on est sur quelque chose de différent, ça s'ouvre sur les images classique du western à papa pour se conclure sur une pendaison très cash et le nom de Clint suivi du titre qui arrive sur un plan des pieds de ce dernier pendu, vraiment une super entrée en matière. Et le film va alterner le classicisme et les trucs plus osés, on a notamment une utilisation des zooms qu'on avait forcément pas avant.
Le film a un gros climax à base de pendaison qui représente bien d'ailleurs tout le propos du film, car c'est un film loin d'être con pour le coup ayant un vrai discours sur la justice, avec la justice officielle qui peut se révéler aussi injuste est sans pitié que les exécutions punitives, la scène centrale de la pendaison de 6 hommes est d'ailleurs excellente, la pendaison est ici un vrai spectacle orchestré par un juge loin d'être l'homme juste vanté au début du film. Par contre l'utilisation du personnage féminin est pas vraiment un plus, j'aime bien comme elle est utilisée au début, cette femme qui vient voir chaque nouveau prisonnier en espérant y trouver le meurtrier de son mari, mais voilà l'histoire d'amour était pas obligée, ça apporte pas grand chose d'intéressant.
Si le film ne peut pas passer le gap du dessus c'est que ça manque un peu d'ampleur ou de panache dans les séquences d'actions, elles sont carrées mais on était en droit de s'attendre à mieux. Le climax final est correct sans plus (pas aidé par des persos un peu cons) bon par contre l'ironie de la mort du dernier personnage est bien.
Clint fait du Clint (sobre et mutique donc et quand il parle c'est toujours à bon escient) et c'est pour ça qu'on regarde le film donc là pas de problème, le film est blindé de seconds rôles cool : Ben Johnson donc (qu'on aimerait voir plus), Dennis Hopper dans un rôle qui annonce finalement bien sa filmographie, Bruce Dern dans une des meilleures scènes du film, Charles McGraw un vieux routier issu du film noir, et des têtes qu'on a déjà vu, le mec qui joue le juge est top, de même que le vieux qui pend Clint en début de film.
La BO a bien le coté mélange du film, d'un coté on a quelque chose de très classique et puis d'un coup on a des sonorités qui font évidemment penser à Morricone.
On est devant un western hybride pleins de qualités et finalement historique car le western allait vraiment basculer avec ce film.

[Jimmy Two Times]

[Scalp]

3/10

La Belva col Mitra de Sergio Grieco - 1977

J'avais pas beaucoup d'attentes, elles sont même pas comblées, on est vraiment devant un mauvais film. Pourtant on avait un début prometteur avec un tueur fou (et ses potes) qui s'évadent de prison et qui vont semer le bordel (la mort) sur leur chemin. Mais voilà c'est un film terriblement mal écrit et jamais sauvé par une réalisation inspirée. Alors on a de la violence complètement gratuite mais les séquences sont pas loin d'être ridicule, on a un viol suivi d'un meurtre et la scène dure vraiment 3 plombes pour rien car il y a rien qui lui donne une intensité ou la puissance nécessaire, c'est juste graveleux et stupide.
Alors on a le personnage de Helmut Berger qui sauve le film de la nullité totale, il campe un tueur fou sans en faire des tonnes et il arrive à trouver le ton juste, il arrive à faire ressentir la dangerosité du mec associé à son imprévisibilité mais voilà tout le reste est complètement raté. En premier lieu le flic qui lui traque, déjà l'acteur est à la rue, Richard Harrison et sa moustache mais alors l'écriture .... Alors on est sur un polar rital donc c'est pas le premier truc à mettre en avant évidemment mais devant les films avec Milian ou Henry Silva, on a des vraies séquences sympas, ou des personnage qu'on a envie de suivre. Ici rapidement on se fait chier, le film alterne les moments avec notre tueur qui rencontre des gens (bon il croise la belle Marisa Mell) et par moment on est proche du nanard et les scènes avec le flic derrière son bureau (il enquête bien).
Il y a une scène qui illustre bien le talent du réalisateur, on a notre tueur qui est en voiture et qui va se faire contrôler par 2 flics en uniforme, là on nous balance un gros ralenti avec champ contre champ (champ le tueur et ceux dans la voiture qui attendent, contre champs les flics et leur dégaine ringarde qui marchent au ralenti) et ça dure, ça dure, avec une zic à la con tout pour se conclure avec le tueur qui les bute en 2 secondes, pourquoi étirer une scène comme ça si c'est pour expédier les mecs en 2 secondes.
Malgré la durée pas excessive (1h30) on se fait chier, les climax étant très quelconque et c'est pas parce que le mec bute des vieux que ça sauve le film.
Et pour la petite info c'est le film que mate le perso de Bridget Fonda dans Jackie Brown, pas étonnant quand on sait comment Tarantino aime encenser des films de merde. Loin d'être une perle oubliée, c'est juste un mauvais polar italien de plus.