[Alegas] Mes Critiques en 2025

[Alegas]

C'est l'un des rares tournés ces dernières années que je n'ai pas vu.
Dispo sur Netflix donc pourquoi pas, mais je sens la couille genre elle apparaît que deux minutes.

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Le Royaume de Julien Colonna
(2024)

Film découvert après avoir lu les bons retours en ces lieux, j’avoue être plutôt déçu devant ce qui me paraît être un drame assez convenu autant dans ses intentions que dans son exécution. Le contexte est pourtant plutôt original, puisqu’on suit le quotidien d’une jeune adolescente corse qui s’avère être la fille d’un chef de clan, et alors que ce dernier est poursuivi à la fois par les forces de l’ordre et d’autres chefs qui le veulent pour mort, du coup on va suivre la fuite du père et de sa fille, traitée sous la forme d’un drame filial. C’est clairement cette approche qui fait l’originalité du métrage, car le reste donne clairement la sensation d’avoir été vu ailleurs, souvent en mieux. Ceci dit, il y a aussi une vraie authenticité qui se dégage du film, dans la relation père/fille évidemment qui sonne toujours juste avec quelques jolies séquences dialoguées (notamment lorsqu’ils se cachent au camping) qui doivent, j’imagine, beaucoup à la présence de Jeanne Herry à l’écriture, mais aussi une représentation de la Corse et de ses habitants qu’on a pas forcément l’habitude de voir au cinéma.

C’est un premier long-métrage et ça mérite d’être souligné étant donné qu’il y a parfois quelques réelles envies formelles, à l’image d’un long travelling qui débouche sur l’infiltration d’une maison pour un règlement de compte, et des exécutions sèchement mises en scène, mais c’est presque dommage de constater que le film opte plus souvent pour une approche naturaliste. C’est un choix qui se respecte, surtout vu l’envie d’authenticité, mais ça empêche clairement le film d’avoir la force qu’il aurait pu gagner avec une mise en scène qui assume plus le fait qu’on soit finalement dans un film de gangsters, genre l’arrivée des flics et la fuite en bateau c’est au final une séquence peu mémorable visuellement, alors qu’il y avait du potentiel. Du coup, du film, je retiens surtout sa justesse d’écriture (même si ça manque clairement d’émotions à mon sens, la finalité de la relation n’a pas la puissance qu’elle souhaiterait avoir) et le duo d’acteurs qui vendent très bien l’ensemble. Le reste est malheureusement un peu trop anecdotique pour que j’y vois l’un des films marquants de l’année 2024, contrairement à beaucoup.

5,5/10

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Nocturama de Betrand Bonello
(2016)

C’est le premier film de Bertrand Bonello que je regarde, et j’avoue que ça ne donne pas spécialement envie d’en voir d’autres. Sur un pitch de départ intriguant pour une production française (une bande organisée de jeunes commettent des attentats dans Paris avant de se réfugier toute une nuit dans un grand magasin de luxe), le réal livre un film qui paraît très vain et qui ne semble pas dire grand chose malgré les nombreuses thématiques qu’il ne fait qu’effleurer. Déjà, la première surprise est que ça prend son temps, voire même beaucoup trop. Les 45 premières minutes, c’est littéralement un montage quasiment muet de plusieurs jeunes qui se croisent dans différents points de Paris, qui se rapprochent de ce qu’on devine être leurs cibles. 45 minutes de marche dans Paris, d’arrivée à une station de métro, de récupération d’un sac dans un lieu précis, etc… Bref, c’est beaucoup trop long pour ce que ça veut faire, d’autant qu’on sent que Bonello ne maîtrise pas vraiment les informations qu’il veut donner juste par l’image, on a plus l’impression qu’il fait durer pour maintenir un faux suspens et se la jouer original.

Viennent ensuite les attentats qui sont rapidement expédiés et, pour être honnêtes, assez mal foutus. J’imagine que ce n’était pas évident de tourner de telles scènes dans un Paris alors touché par de récents actes terroristes, mais du coup j’ai envie de dire que le hors-champ aurait sûrement mieux fonctionné que les séquences actuelles, en plans fixes pour que les équipes d’effets visuels n’aient pas trop de boulot d’intégration, et du coup sans aucun impact. Puis arrive le cœur du film, à savoir ces jeunes anticapitalistes qui se retrouvent enfermés dans un magasin qui représente tout ce qu’ils combattent. Franchement, ça aurait pu donner un chouette truc avec une bonne écriture : le stress qui grimpe, les discordes entre eux, les regrets des actes commis, la vacuité des intentions, ceux qui commencent à faire n’importe quoi, mais non. Bonello en tire une seconde heure encore plus pénible que la première, avec des personnages qui semblent réagir de façon aléatoire ou qui sont complètement cons (celui qui veut tout faire péter mais qui se rend compte au dernier moment qu’il n’a pas de détonateur… ), et ça ne raconte absolument rien jusqu’à un assaut final grotesque.

En faisant ce film, je suppose que Bonello s’imaginait assez capable pour filmer l’action, mais en réalité ça mérite plus un facepalm qu’autre chose : de la même manière que les attentats tous mous, l’assaut est complètement naze. C’est littéralement une dizaine de mecs du GIGN qui rentrent et avancent dans le magasin sans logique (de toute manière, Bonello n’arrive jamais à rendre ce magasin cohérent en termes d’espace), et qui tirent sur tout le monde même ceux qui se rendent. Le tout filmé de la façon la plus plate possible, soit à travers des écrans de surveillance, soit des plans où on en montre le moins possible parce qu’il n’était pas question d’abîmer le magasin pendant le tournage. Franchement c’est chaud de partir sur un postulat pareil et de ne pas se donner les moyens de faire des scènes un minimum correctes. Le casting vient sauver un peu la face mais c’est peu dire qu’ils n’ont pas grand chose à défendre. J’ignore à quel point c’est voulu mais les personnages sont tellement vides qu’il est difficile de les trouver cohérent en termes d’écriture. On notera sinon un caméo complètement gratuit d’Adèle Haenel, pas trop compris le délire de la prendre pour un rôle de deux minutes. En soi, c’est pas un film complètement détestable, et je pense sincèrement qu’il y a un vrai potentiel derrière ce projet, mais ça veut se la jouer tellement film d’auteur qui regarde de haut son sujet que ça finit par ne rien dire du tout.

4/10

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Black Panther : Wakanda forever de Ryan Coogler
(2022)

Bon celui là j’avoue que je l’ai maté un peu par masochisme : le premier était déjà un bien mauvais film (je ne comprend toujours pas l’énorme accueil qu’il a eu à l’époque, et je ne serais pas étonné que sa côte de popularité ne fasse que baisser dans les années à venir), et les critiques de cette suite s’accordaient toutes sur le fait que c’était moins bien. Alors mine de rien, c’est un film assez étrange à aborder étant donné le contexte : Chadwick Boseman meurt en 2020 alors que Marvel prévoyait carrément une trilogie sur le personnage. A partir de là, comment faire un film Black Panther sans Black Panther ? C’est le pari de cette suite, et même si on se doute que les motivations sont surtout financières, il faut quand même saluer la prise de risques.

Le souci, c’est qu’au-delà de l’hommage sincère qu’il y a envers Boseman au début du film, sa disparition est traitée à l’arrache, sans qu’il n’y ait non plus de réelles alternatives viables. Il meurt hors-champ dès les premières minutes à cause d’une maladie, et tout le film va ensuite se focaliser sur sa sœur qui doit apprendre à faire le deuil et accepter de reprendre le costume pour défendre le royaume. Ça sonne pas très original, et on ne peut pas dire que le traitement arrange les choses, d’ailleurs tout le film donne réellement l’impression d’une base de script pensée pour l’acteur original, mais réécrit le mieux possible pour s’adapter à un autre personnage. Si on rajoute en plus le fait que le succès d’Aquaman chez DC fait des émules, avec un bad guy qui vit sous l’eau avec son peuple, et qui appelle les créatures sous-marines pour attaquer avec lui, ça donne vraiment l’impression de voir un gros cadavre exquis bien loupé (mais bon le premier donnait déjà aussi cet effet là avec sa séquence de casino copiée sur celle de Skyfall).

Comme le premier film, ce n’est jamais intéressant à suivre, ça se regarde en mode automatique avec par ci par là quelques bonnes idées (le bad guy immortel qui a connu l’esclavage et qui gardera une rancune pour les humains vivants hors de l’eau), mais comme souvent chez Marvel il y a tellement de personnages dont on se fout que ça ne pousse pas à l’implication, même pendant les séquences d’action. Formellement, c’est du Ryan Coogler en très petite forme, obligé de se fondre dans le moule, et essayant de livrer parfois quelques séquences sympathiques (le combat final sur la plage assez violent pour du Marvel), mais globalement on retient surtout de l’action anecdotique, genre tout le climax sur le bateau c’est vraiment moche (et c’est pas aidé par des effets visuels toujours très inégaux sur la totalité du métrage). Et puis ça a la fâcheuse tendance à prendre trop son temps, au point que le film dépasse les 2H30, c’est franchement beaucoup trop long pour ce que ça veut raconter.

Côté casting, c’est un peu la débandade : Letitia Wright n’a clairement pas la présence de Boseman et fait une piètre successeure, les deux meilleures actrices du film ont peu de présence à l’écran, et même si j’aime bien le concept du bad guy ainsi que l’acteur qui l’incarne, c’est clairement un pas en arrière comparé à Michael B. Jordan (qui fait aussi une apparition). On notera quand même que Marvel cherche désormais dès que possible à se donner des portes alternatives pour des futurs films, ainsi le métrage se termine sur la découverte du fils de Black Panther, comme ça dans 10-15 ans, voire moins, on est à peu près certains qu’un autre acteur pourra prendre le relais. Bref, c’était nul, et ça confirme que si le premier se tenait un minimum, c’était surtout grâce à son acteur principal.

2,5/10

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Where eagles dare (Quand les aigles attaquent) de Brian G. Hutton
(1968)

Film de commando plutôt cool que voilà, c’est pas sans défauts mais ça a clairement un chouette capital sympathie. Sur un pitch qui tient en quelques mots (un commando Allié doit récupérer un général américain dans un château nazi, et l’exfiltrer), on a le droit à un divertissement qui se veut être un gros morceau : plus de 2H30 de film, des péripéties en pagaille, de l’infiltration qui laisse place à de l’action pure, bref c’est assez ambitieux. La première moitié n’est pourtant pas ce qu’il y a de plus passionnant : l’infiltration du village puis du château paraît un brin trop facile (le fait que tout le monde parle anglais n’arrange pas les choses ), et toute la storyline autour du traître à démasquer n’est pas ce que le métrage a de plus réussi, d’autant que ça débouche sur une séquence de dîner qui se voudrait être un climax mais qui n’est finalement qu’un passage un peu trop surécrit, à grands coups de retournements de situation, de double jeu, etc…

C’est donc plus dans sa seconde moitié que le film arrive à convaincre, avec de l’action quasi non-stop, et faut avouer que ça le fait plutôt bien, notamment dans la variété des situations où on enchaîne des gunfights avec des combats à mains nues et des courses poursuites. Le problème, c’est que ces mêmes situations ne sont jamais magnifiées par la mise en scène. J’ignore ce que vaut Brian G. Hutton sur la totalité de sa carrière, mais sur ce film on est sur du fonctionnel plus qu’autre chose, et quand je dis fonctionnel, c’est vraiment le niveau le plus simpliste possible. Les fusillades dans le château ? Du simple champ/contre-champ. La séquence du téléphérique ? Un manque flagrant de tension et des effets optiques mal gérés qui vieillissent mal. La course-poursuite jusqu’à l’aérodrome ? Les mêmes enchaînements de plans répétés en boucle. Autant dire que ça fait perdre des points à un film qui dégage pourtant une envie de bien faire.

Côté casting, le métrage existe surtout par et pour le duo Burton/Eastwood (le reste de la distribution est trop en retrait et peu marquant), une collaboration plutôt intéressante dans le sens où elle est complémentaire, avec un qui excelle plus dans les dialogues que dans l’action et vice-versa, mais le film fait quand même l’erreur de mettre parfois en avant les lacunes. Ainsi, on a un Burton pachydermique sur la scène du téléphérique (il fait vraiment peine à voir sur ce passage), et Eastwood se contente d’afficher deux expressions sur la totalité du métrage. Heureusement que l'écriture vient rattraper un peu tout ça, notamment le personnage de Burton qui peut être un bel enfoiré par moments (la ruse où il demande à un traître de faire du rappel pendant que lui et les autres se cachent dans un placard, c'est mortel ). Tout ça donne un film qui se suit gentiment, faisant son office en tant que divertissement, mais il n’y a pas à mon sens la plus-value qui lui permettrait d’être plus qu’une sympathique bobine.

6/10

[Jimmy Two Times]

Je l'aime beaucoup ce film. L'affiche est mortelle