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The Prophet (Le Prophète) de Roger Allers
(2015)
(2015)
Curieux film que voilà, dont je n’avais jamais entendu parler avant ces 2-3 dernières années, alors qu’il y a une liste de noms prestigieux derrière le projet. On parle de l’adaptation, sous forme de film d’animation, d’un récit philosophique à succès par l’un des réalisateurs de The Lion King, avec des personnalités comme Liam Neeson, Salma Hayek, Alfred Molina ou Frank Langella au casting, bref je suis carrément étonné de ne pas du tout en avoir entendu parler à sa sortie cinéma car clairement ça m’aurait bien tenté. A priori, c’est un projet en grande partie porté par Salma Hayek, qui est aussi productrice, et nul doute qu’elle a permis à l’ensemble de gagner en prestige car sur le papier on ne peut pas dire que le script soit l’équivalent d’un Disney dans lequel toute la famille peut s’y retrouver. Au programme donc, plusieurs poèmes philosophiques sur des thèmes distincts, narrés par Liam Neeson (ce qui marche forcément très bien vu la voix du bonhomme, quand bien même elle ne colle pas du tout au physique du personnage qu’il double
), et qui vont être liés entre eux par une histoire qui a le mérite de mettre en avant des sujets pas forcément très courants dans des films pour enfants, avec un gouvernement totalitaire qui cherche à faire taire un poète parce qu’il inciterait le peuple, via ses écrits, à se soulever pour regagner sa liberté.
Du coup, on a un peu deux films en un, l’un assez traditionnel dans sa narration, et qui a malheureusement tendance à ajouter un peu trop d’éléments enfantins de peur de perdre son public (la mouette, les gags avec le flic, c’est clairement de trop
et ça sonne comme des mémos d’exécutifs face à une œuvre plus adulte qu’ils ne le voudraient). Ces segments, bien qu’on sente la patte de Roger Allers dans l’animation très fluide et sous influence Disney, ont quand même tendance visuellement à trahir le petit budget : ça manque un peu de vie à l’écran, et on sent que tout est fait pour en montrer le moins possible. Du coup, l’ambition va plus se trouver dans l’autre partie du métrage, à savoir les petits segments philosophiques évoqués. Roger Allers fait le choix très judicieux de filer chaque segment à un nom réputé de l’animation mondiale (on a par exemple Tomm Moore, Joann Sfar ou des réals ayant bossé sur Fantasia 2000, pas dégueu donc), et cela donne une certaine fraîcheur puisqu’on passe littéralement d’un univers graphique à un autre, et qu’il y a en plus une grande liberté artistique sur ces passages qui doivent souligner visuellement le poème raconté. Tout ça donne un petit film d’animation assez original, où l’on sent une envie de bien faire, mais globalement l’ensemble ne dépasse jamais le stade du sympathique, la faute à des concessions faites pour atteindre un public plus large. Dommage donc vu le potentiel.
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Du coup, on a un peu deux films en un, l’un assez traditionnel dans sa narration, et qui a malheureusement tendance à ajouter un peu trop d’éléments enfantins de peur de perdre son public (la mouette, les gags avec le flic, c’est clairement de trop
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6/10