[Alegas] Mes Critiques en 2024

Vos critiques de longs-métrages

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Ven 01 Nov 2024, 11:37

BILAN OCTOBRE 2024


Films vus :

397 : Megalopolis, Francis Ford Coppola, 2024, Ciné VOST : 5/10
398 : The commuter, Jaume Collet-Serra, 2018, TV VOST : 6/10
399 : Another Earth, Mike Cahill, 2011, TV VOST : 4,5/10
400 : Quand tu liras cette lettre, Jean-Pierre Melville, 1953, Ciné VF : 4/10
401 : L'aile ou la cuisse, Claude Zidi, 1976, TV VF : 7/10
402 : The fall of the Roman Empire, Anthony Mann, 1964, Ciné VOST : 6,5/10
403 : The Outrun, Nora Fingscheidt, 2024, Ciné VOST : 7,5/10
404 : Stop ! Or my mom will shoot, Roger Spottiswoode, 1992, TV VOST : 1,5/10
405 : Rob Roy, Michael Caton-Jones, 1995, TV VOST : 5,5/10
406 : Joker, Todd Phillips, 2019, Blu-Ray VOST : 6/10
407 : All of us strangers, Andrew Haigh, 2023, Blu-Ray VOST : 8/10
408 : Flugt, Jonas Poher Rasmussen, 2021, Blu-Ray VOSTA : 9/10
409 : Ferrari, Michael Mann, 2023, UHD VOST : 7/10
410 : My own private Idaho, Gus Van Sant, 1991, Ciné VOST : 3/10
411 : The return of the living dead, Dan O'Bannon, 1985, TV VOST : 6,5/10
412 : The wild robot, Chris Sanders, 2024, Ciné VOST : 7,5/10
413 : Pauline, Céline Sciamma, 2009, Truc VF : 5/10
414 : Official secrets, Gavin Hood, 2019, TV VOST : 7/10
415 : Exodus, Otto Preminger, 1960, TV VOST : 3,5/10
416 : From beyond, Stuart Gordon, 1986, TV VOST : 6/10
417 : Deux hommes dans Manhattan, Jean-Pierre Melville, 1959, Ciné VF : 5,5/10
418 : Blackfish, Gabriela Cowperthwaite, 2013, TV VOST : 6,5/10
419 : Sing : Thriller, Garth Jennings, 2024, TV VOST : 5,5/10
420 : Black Widow, Cate Shortland, 2021, TV VOST : 3,5/10
421 : Lee, Ellen Kuras, 2024, Ciné VOST : 4,5/10
422 : Phone booth, Joel Schumacher, 2002, TV VOST : 7,5/10
423 : Hot water, Fred C. Newmeyer & Sam Taylor, 1924, DVD VO : 6,5/10
424 : Joker : Folie à deux, Todd Phillips, 2024, Ciné VOST : 4/10
425 : Act of violence, Fred Zinnemann, 1948, Ciné VOST : 7/10
426 : L'innocent, Louis Garrel, 2022, TV VF : 6,5/10
427 : Meet the parents, Jay Roach, 2000, TV VOST : 6/10
428 : Meet the Fockers, Jay Roach, 2004, TV VOST : 6,5/10
429 : The Killer, John Woo, 1989, DVD VOST : 8/10
430 : The Killer, John Woo, 2024, Ciné VOST : 2,5/10
431 : Little Fockers, Paul Weitz, 2010, TV VOST : 5/10
432 : L'amour ouf, Gilles Lellouche, 2024, Ciné VF : 7,5/10
433 : Blue giant, Yuzuru Tachikawa, 2023, Ciné VOST : 6,5/10
434 : Desperate hours, Michael Cimino, 1990, TV VOSTA : 4,5/10
435 : Winterschläfer, Tom Tykwer, 1997, TV VOST : 5/10
436 : Deadpool & Wolverine, Shawn Levy, 2024, Truc VOST : 5/10
437 : Transformers One, Josh Cooley, 2024, Ciné VOST : 6,5/10
438 : The sessions, Ben Lewin, 2012, TV VOST : 5,5/10
439 : Wait until dark, Terence Young, 1967, DVD VOST : 7,5/10
440 : The Hound of the Baskervilles, Terence Fisher, 1959, TV VOST : 6/10
441 : Juror #2, Clint Eastwood, 2024, Ciné VOST : 7,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Speak no evil - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 01 Nov 2024, 12:09

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Speak no evil de James Watkins
(2024)


Déjà, il faut dire ce qui est : c’est un film qui mérite d’être vu sans rien en savoir, donc je déconseille la vision du trailer qui vend la mèche de l’orientation du dernier quart du film, ce qui est quand même bien dommage dans un récit où tout l’intérêt se trouve dans la méconnaissance de ce qui va suivre. C’est vendu un peu comme un film d’horreur alors que c’est bien plus un film de tension, mais de la tension psychologique puisque tout se joue dans un certain choc des cultures (un peu comme As bestas avec qui il partage quelques ressemblances), avec en gros la famille de la ville et la famille de la campagne qui vont passer un week-end ensemble.

Sur ce point, le film est particulièrement appréciable et plutôt bien écrit : les relations entre personnages sont crédibles, évoluent petit à petit, le doute concernant les intentions de la famille campagnarde s’installe progressivement, et il y a parfois de la tension qui arrive à être créée de pas grand chose, genre une blague qui ne paraissait pas en être une, certaines réactions du personnage de James McAvoy, etc… En plus, le film arrive à créer une vraie empathie vis-à-vis de la famille rurale, même si ses dysfonctionnements sont révélés peu à peu, et de mon côté il y a eu une réelle crainte par rapport à ce qu'ils allaient vivre. C’est typiquement le genre de films qui, quand c’est bien fait (et c’est le cas ici), arrive à me mettre en tension pendant des séquences entières, et pour le coup toute la dernière demi-heure à mi-chemin entre le film de siège et le home invasion est vraiment réussie. Certains reprocheront peut-être au film de ne pas aller assez loin dans la violence, d’avoir une fin qui paraît facile, mais d’un autre côté ce n’est pas vraiment le propos du métrage : ce n’est pas tant la survie physique qui compte dans ce récit, c’est plutôt l’état psychologique à l’arrivée, et sur ce point le film est assez ludique je dirais, tant on est pas loin de la thérapie de couple, mais avec un psy qui serait complètement psychopathe :mrgreen: .

James Watkins, réal dont je ne suis pas fan au demeurant (j’avais trouvé The woman in black assez vain dans sa tentative de ramener un cinéma d’horreur à mi-chemin entre la Hammer et le film de fantômes des années 2000), livre ici un film efficace dans sa retenue, c’est pas brillant non plus mais tout marche tellement bien que je trouve assez difficile de faire un reproche formel au métrage, c’est du bon boulot. Là où le film est vraiment excellent, c’est du côté du casting où tout le monde donne son meilleur, en particulier McAvoy qui rappelle quel super acteur il peut être dans un registre proche de celui de Split. Je trouve qu’il y a en plus un vrai boulot sur son physique au fur et à mesure du récit : c’est un regular guy au début, mais plus le film avance et plus il y a un côté bestial qui transparaît dans sa façon de se mouvoir, on sent que l’acteur travaille son personnage à fond et ça donne un résultat assez impressionnant à l'écran. J’ignore si c’est un film qui se reverra bien, dans le sens où ça joue énormément sur la surprise, et donc peut-être que ce sera moins efficace une fois qu’on connaît tout le déroulement, mais en l’état c’était une chouette séance, et donc un film que je pourrais recommander sans problème pour les amateurs du genre.


7/10
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Film: Speak no evil
Note: 5/10
Auteur: Scalp

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Robot sauvage (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 02 Nov 2024, 19:03

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The wild robot (Le robot sauvage) de Chris Sanders
(2024)


Le film était une vraie attente de mon côté, notamment parce que c’est le retour de Chris Sanders sur un film d’animation pour la première fois depuis The Croods. J’ai toujours pas trop compris pourquoi il a fait une tentative dans le live-action avec un film pas honteux mais clairement oubliable, mais le fait est qu’il revient en grande forme avec The wild robot qui est d’un tout autre niveau. C’est apparemment l’adaptation d’une série de bouquins que je ne connaissais pas du tout, et je peux comprendre ce qui a pu attirer Sanders dans une telle histoire, lui qui a souvent aimé parler de parias de rapport profond à l’environnement. Ici donc, on suit un robot à tout faire fraîchement sorti d’usine et qui se retrouve, suite à un accident, piégé sur une île peuplée d’animaux sauvages, et tout l’enjeu du film va se jouer entre le rapport du personnage vis-à-vis de sa fonction (il lui faut un objectif à atteindre, sinon il n’a pas de raison d’être) et l’apprentissage du fait qu’il y a bien plus derrière ce pour quoi il a été programmé.

J’imagine que c’était le but premier de Sanders : le métrage parle d’humanité sans pour autant évoquer les humains, il est donc question de sentiments, de valeurs, d’émotions, et de trouver sa place dans l’existence, mais avec comme seuls protagonistes un robot et des animaux. C’est complètement casse-gueule sur le papier, mais ça marche à l’écran, et pour le coup j’ai vraiment trouvé que le film était chargé émotionnellement alors qu’on a 90% du temps à l’écran un personnage principal au design qui empêche de montrer la moindre émotion, un peu comme avait pu le faire Wall-E en son temps. C’est très fort, et cette qualité est là non seulement grâce à un casting vocal réussi (Lupita Nyong’o assure dans un rôle pas facile), mais aussi et surtout grâce à un gros travail d’animation qui permet à ce robot d'acquérir de plus en plus de personnalité juste à travers ses mouvements. Côté écriture, c’est déjà moins original mais tout à fait efficace, la relation maternelle fonctionne très bien (superbe scène de l’envol pour la migration, une séquence qui donne des frissons :love: ), idem pour celle avec le renard, finalement il y a juste le dernier acte que je trouve plus convenu que le reste avec le classique message du “on est plus forts quand on est ensemble”, mais encore une fois c’est bien amené et c’est logique narrativement.

Là où le film m’a en revanche surpris, c’est sur son humour : c’est de plus en plus rare dans des films d’animations US d’avoir un humour un peu borderline, la faute à des producteurs qui veulent s’assurer un produit tout gentil pour la famille. Ici, contexte animalier sauvage oblige, on n’hésite pas à parler de la mort et à blaguer dessus (le coup de la mère opossum qui compte ses gamins et qui constate qu’il y en a qui vient de se faire bouffer et qui trouve ça normal, je ne m’y attendais pas :eheh: ), y’a un vrai côté cruel qui ressort sans que ça n’empêche le métrage d’atteindre le public visé (si j’en crois les réactions dans ma salle, les gamins n’ont jamais été gênés du côté cru que peut avoir le film). Le fait que les animaux parlent m’a un peu surpris au début, car à la vue du premier trailer j’avais l’impression que c’était un film muet façon La tortue rouge, bon pour le coup je peux comprendre cette décision commercialement parlant, mais j’ai un peu l’impression que Sanders passe à côté d’une opportunité, ça aurait pu être cool d’avoir un film entier avec la problématique de faire comprendre l’histoire uniquement à travers l’animation et la voix du robot.

Sinon, le film confirme une certaine tendance de Dreamworks dernièrement : ils ont beau continuer à faire des projets pas très intéressants d’un côté, mais de l’autre ils suivent la voie ouverte par Into the spider-verse en prenant un virage nettement plus stylisé graphiquement. Du coup, après The bad-guys et Puss in boots 2, on a de nouveau un gros festival visuel qui prouve qu’on peut faire de l’animation 3D et s’éloigner de ce que Disney et Pixar nous ont habitué. C’est graphiquement superbe, avec énormément de textures peintes, et c’est d’autant plus fascinant que c’est sur un contexte de nature sauvage où tout se mélange très facilement, ça aurait pu virer dans quelque chose de brouillon mais ce n’est pas le cas du tout. Bref, je ressors du film ravi par ce que j’ai vu, et si suite il doit y avoir (la fin est ouverte, et il y a apparemment d’autres livres à adapter) je serais preneur.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar lvri » Sam 02 Nov 2024, 19:17

:super:
J'ai personnellement passé un excellent moment à découvrir ce Wild Robot !
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Official secrets - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 03 Nov 2024, 10:34

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Official secrets de Gavin Hood
(2019)


Un film que j’ai lancé sans réels espoirs vu le CV du réal, mais au final ça se révèle pas mal du tout. Je ne connaissais pas du tout le sujet (ce qui m’a permis de réagir par surprise à chaque rebondissement, notamment la fin), à savoir la fuite volontaire d’un mémo de la CIA aux services secrets britanniques qui demandait, en 2003, d’influer sur les votes des Nations Unies pour justifier l’entrée en guerre en Irak, et pour le coup c’est vraiment une histoire qui, à mon sens, méritait une adaptation sur grand écran : au-delà du fait que c’est nécessaire (bon, le film arrive plus de quinze ans après les faits, mais mieux vaut tard que jamais), c’est aussi un récit assez inspirant sur ce qu’il véhicule vis-à-vis de la position du peuple face à son gouvernement.

Sans trop spoiler, c’est assez fascinant de suivre cette affaire, d’autant qu’on a plusieurs points de vues pertinents entre la lanceuse d’alerte, les journalistes qui décident de publier malgré les doutes, et l’avocat qui va se charger de défendre la première, tout se complète très bien et il n’y a pas de storyline qui paraît de trop, c’est vraiment un script bien équilibré sur ce point. Est-ce un film à tendance Wikipédia ? Oui, c’est évident, mais pour le coup ça le fait bien et jamais le film ne m’a paru didactique : ça raconte une histoire, avec des personnages qui existent à l’écran et auxquels on peut s’attacher, ce n’est pas juste un enchaînement de faits avec des protagonistes transparents. Formellement et narrativement, je ne peux pas crier au grand film : c’est académique et fonctionnel, mais ça marche assez pour rendre certaines séquences efficaces (la tension lorsque Keira Knightley copie le mémo sur disquette, le passage où les journalistes se rendent compte qu’une secrétaire a altéré par erreur, ou le procès final) à défaut d’avoir le truc en plus qui permettrait au métrage de transcender son sujet. Au final, ce qui fait que le film fonctionne, au-delà de son histoire, c’est clairement le casting qui est solide comme il faut : Keira Knightley dans un tel rôle tombe sous le sens, Matt Smith et Matthew Goode font très bien le taf, et Ralph Fiennes, malgré un temps à l’écran réduit, en impose (la scène finale sur la plage, c’est une conclusion parfaite). Rien de révolutionnaire dans ce film, juste une histoire intéressante bien menée, mais ça m’a clairement suffi par rapport à ce que je venais chercher.


7/10
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Exodus - 3,5/10

Messagepar Alegas » Dim 03 Nov 2024, 15:53

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Exodus de Otto Preminger
(1960)


J’avais entendu un peu tout et son contraire sur ce film, et à la découverte je comprends mieux pourquoi les avis sont si divisés. Grosse fresque de la part d’un Preminger au sommet de sa carrière (il sort alors tout juste de Anatomy of a murder) sur un sujet déjà délicat à l’époque mais qui l’est encore plus aujourd’hui, à savoir la création de l’état d’Israël à la fin des années 40. Sur ce point, on ne peut guère dire qu'Exodus vieillisse bien : évoquer ce récit uniquement à travers le point de vue juif semblait peut-être une bonne idée en 1960, mais à le découvrir aujourd’hui, ça donne vraiment l’impression une grosse machine qui s’auto-congratule vis-à-vis des évènements dépeints. Le peuple juif y a rarement le mauvais rôle, est souvent montré comme le peuple martyr par excellence, et la quasi-totalité des arabes que l’on peut voir dans le film sont des visages sans nom qui font le mal sans chercher à discuter. Un traitement très limite donc (et très limité), qui a probablement joué sur le fait que j’ai eu très vite une distance vis-à-vis des personnages présentés, mais je pense cependant que le métrage a aussi de vrais soucis qui dépassent son sujet même et la façon dont on peut le percevoir.

Déjà, le film est beaucoup trop long : j’entends qu’il y a beaucoup de choses à dire, mais 3H30 pour au final avoir un point de vue aussi limité sur les évènements, c’est quelque chose qui me dépasse un peu. D’autant que la longueur n’est jamais réellement justifiée : le rythme est affreusement lent (tout le début à Chypre ça met des plombes à démarrer, ça devient réellement intéressant lorsque tout le monde embarque sur le navire), lorsque ça aborde des sujets géopolitiques complexes on finit par s’y perdre tant le film n’arrive pas à bien gérer la mise en place des contextes, et enfin les personnages ne donnent jamais l’impression de bénéficier de la longueur du métrage, tant ils paraissent être majoritairement des fonctions du début jusqu’à la fin (jamais, par exemple, je n’ai cru réellement au personnage de Kitty, alors qu’elle est l’une des protagonistes qu’on voit le plus à l’écran). Du coup, ça donne un film extrêmement pénible à suivre, alors que concrètement les évènements relatés sont intéressants sur le papier.

De plus, Preminger filme ça de façon vraiment pas terrible : c’est tellement mou et peu intéressant que j’ai d’abord pensé que c’était un film de fin de carrière. De toute évidence, la grande fresque historique ne sied guère à son réalisateur, qui semble très peu à l’aise ou en manque de contrôle de l’ensemble, et seules quelques rares scènes viennent rappeler qu’il est derrière la caméra, à l’image de la séquence de la préparation de l’évasion de prison, séquence qui dispose pour le coup de vraies idées de mise en scène (pas comme la majorité du film donc, on est pas devant du David Lean). Côté casting, s’il y a du bon comme du mauvais (encore une fois, j’ai beaucoup de mal avec le personnage d’Eva Marie Saint qui fait très artificiel), on retient surtout Paul Newman qui semble être l’un des rares à croire pleinement à la rage de son personnage. Tout ça donne un film vraiment pas terrible : trop long, trop peu engageant à tous les niveaux, trop unilatéral dans sa façon de dépeindre son sujet, il y a vraiment l’impression de voir un long tract pro-Israël qui, comble de l’ironie, se finit par un discours en mode “on va se battre pour créer une terre où cohabiteront juifs et arabes” :? . Encore une fois, ça passait peut-être en 1960, mais en 2024 c’est assez gênant et triste.


3,5/10
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Aux portes de l'Au-delà - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 04 Nov 2024, 13:42

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From Beyond (Aux portes de l'Au-delà) de Stuart Gordon
(1986)


Je ressors un peu déçu de celui-ci vu la réputation qu’il a, et je me demande si, du même Stuart Gordon, je ne préfère pas de peu Re-Animator qui me semblait mieux se tenir dans l’ensemble. Le film commence pourtant bien avec cette introduction qui va dans le vif du sujet, avec une expérience paranormale qui va mal tourner, où l’un des participants va finir dans un asile, et où une psychiatre se demande s’il n’y a pas un fond de vérité dans sa supposée folie, au point de le ramener sur les lieux de l’expérience. Le souci, c’est qu’une fois revenu dans la baraque où va se dérouler la quasi-totalité du métrage, j’ai vraiment eu le sentiment d’un rythme faiblard et d’un manque de générosité concernant le bestiaire.

Du coup, pendant une bonne demi-heure, j’ai pourtant trouvé le temps long vu que la seule chose qu’on nous propose sont de nombreuses séquences dialoguées qui font du surplace (on ne peut pas vraiment dire que l’écriture soit le point fort de l’ensemble) et des personnages dont l’intérêt est particulièrement inégal (si Jeffrey Combs et Barbara Crampton s’en sortent mieux, celui de Ken Foree est inintéressant au possible tant il est fonctionnel :| ). Du coup, c’est vraiment dans la dernière demi-heure que j’ai eu ce que j’étais venu chercher : des bestioles dégueulasses, un bad guy dont les transformations sont impressionnantes (malgré le budget qu’on devine faiblard, il y a eu bon boulot sur l’aspect body horror), du gore, des éléments sexy (la tenue BDSM qui a probablement marqué pas mal d’ados à l’époque :mrgreen: :love: ), etc… Ça permet de terminer la bobine sur une impression positive, mais il y a quand même cette sensation d’avoir vu un film dont une bonne moitié est finalement peu intéressante.


6/10
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Deux hommes dans Manhattan - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 04 Nov 2024, 19:13

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Deux hommes dans Manhattan de Jean-Pierre Melville
(1959)


Je progresse dans la complétion de la filmo de Melville, avec ici un film assez particulier, puisque se déroulant intégralement à New York, et avec Melville himself dans l’un des deux rôles principaux. Si on connaît un peu le bonhomme, on sait qu’il a voué une passion particulièrement intense pour le cinéma américain, et donc le voir poser sa caméra aux States (enfin surtout pour les extérieurs, le reste étant tourné en France dans un studio) semble particulièrement logique, d’ailleurs le script initial se déroulait en France, et a donc spécialement été transposé par Melville. Pour le coup, c’est clairement un film qui relègue l’intrigue au second plan : il est bien question de la recherche par deux journalistes d’un parlementaire français qui a disparu, mais au fond on voit bien que ce qui intéresse Melville, c’est plus le voyage que la destination.

C’est clairement plus un film d’ambiance, avec extérieurs nocturnes new yorkais tournés à la sauvette (là encore, Melville montrait déjà les bases de la future Nouvelle Vague), musique jazzy dès que c’est possible, ambiance qui se rapproche du film noir (beaucoup de femmes, et un mystérieux conducteur qui poursuit les deux héros durant la nuit), et c’est là où Melville met la majorité de ses forces, au détriment de l’histoire qui, du coup, devient un peu secondaire et pas très intéressant, si ce n’est dans son dernier quart. Le problème, c’est que ça se fait aussi au détriment des personnages, et si celui joué par Pierre Grasset se révèle par moment intéressant (surtout sur la fin avec le dilemme du corps retrouvé et de la photo à prendre), celui joué par Melville restera très transparent jusqu’au bout, pas aidé par son interprète qui montre vite ses limites de jeu (ce qui me fait me demander pourquoi il a joué ce rôle : économie de budget ? Volonté d’apparaître en tant que héros new yorkais ?).

Ça donne un film qui n’est pas emmerdant à suivre, mais qui n’est jamais passionnant non plus. Formellement, c’est déjà plus intéressant car c’est du Melville qui essaye alors autant que possible d’aller dans un style très libéré, avec du tournage souvent improvisé, un film qui se décide autant en tournage qu’en montage, et c’est d’autant plus intéressant que ce sera le dernier film qu’il fera ainsi : suite à l’échec du métrage au box office (alors que c’est son film le plus cher à l’époque), le réalisateur se remettre complètement en question, et partira vers un cinéma plus maîtrisé qui aboutira notamment sur Le Doulos quelques années plus tard. Au final, c’est plus une curiosité qu’un réel bon film, j’aurais du mal à le conseiller à n’importe qui, mais pour les fans de Melville c’est intéressant à analyser. Maintenant, manque plus qu’à voir L’aîné des Ferchaux.


5,5/10
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