Cool hand Luke (Luke la main froide) de Stuart Rosenberg
(1967)
(1967)
Une belle claque celui-ci. Je ne peux pas dire que c’était complètement une surprise dans la mesure où le film possède une sacrée réputation, au point que c’est sans doute l’un des plus iconiques de la carrière de Paul Newman, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi bon. Pourtant, sur le papier, ça aurait pu être tout ce qu’il y a de plus classique : un film de prison, un détenu qui va se retrouver, de par son charisme et ses actions, au centre des attentions, et des tentatives d’évasion face à une autorité qui abuse de son pouvoir, on ne peut pas vraiment dire qu’on navigue dans l'originalité. Et pourtant, comme parfois avec des genres ultra-codifiés comme le film de prison, on a des bobines qui arrivent à jouer des codes et à proposer autre chose via leur traitement, et c’est clairement ce qui se passe ici.
Plus qu’un film de prison, c’est surtout un film sur les relations humaines, le baraquement devenant un microcosme, avec un Luke qui doit apprendre à faire sa place, notamment vis à vis des figures d’autorité, qu’elles se trouvent du côté des détenus ou des gardiens. C’est aussi et surtout un film sur les déviances de l’autorité et des systèmes, et sur un homme qui s’est juré de ne jamais s’y plier : en cela, il est aisé de comprendre comment le film a pu atteindre un statut culte, tant c’est un métrage qui synthétise son époque et qui crée une véritable icône à travers le personnage de Newman, dont la détermination est plus qu’admirable. Du coup, on se retrouve devant un film assez lent et avec peu d’action, mais pour le coup c’est loin d’être un défaut car c’est vraiment la vie entre détenus qui importe ici, et c’est peu de dire que toutes ces séquences sont réussies, entre la fameuse scène des œufs, les punitions dans la box, le passage avec la blonde qui émoustille avec son car-wash , ou encore cette sublime séquence où Luke apprend la mort de sa mère .
Non seulement le film réussit totalement son pari sur son focus sur les relations entre personnages (on atteint un niveau d’authenticité assez éblouissant à mon sens), mais en plus il y a un gros travail d’ambiance qui fait qu’on sent réellement le côté claustrophobique du baraquement, la chaleur du travail sur les routes et la frustration des détenus. On sent la sueur, la poussière, la chaleur du goudron. Une qualité qui doit sans doute beaucoup à la réalisation de Rosenberg, qui semble pourtant être l’homme d’un seul film (je tenterais quand même Brubaker à l’occasion), mais qui livre ici une mise en scène particulièrement efficace. Elle a beau s’effacer souvent derrière son histoire, ça ne manque pas d’idées, que ce soit dans les cadrages (l’iconisation du gardien aux lunettes noires est mortelle), les mouvements (sublime plan-séquence de Newman qui joue du banjo) ou le montage (super introduction avec les parcmètres ), on sent que c’est particulièrement réfléchi, en témoigne l’ultime plan lourd de sens. Le film ne manque pas de seconds rôles marquants, entre les différents prisonniers, les gardiens, ou le directeur, mais c’est définitivement Newman et son sourire qui volent le show pour des raisons évidentes. Dans ce film, il est tout simplement parfait, et c’est peut-être bien le plus grand de tous ses rôles tant il devient ici plus qu’un personnage, mais une icône à part entière. Un grand film, ni plus ni moins.
Plus qu’un film de prison, c’est surtout un film sur les relations humaines, le baraquement devenant un microcosme, avec un Luke qui doit apprendre à faire sa place, notamment vis à vis des figures d’autorité, qu’elles se trouvent du côté des détenus ou des gardiens. C’est aussi et surtout un film sur les déviances de l’autorité et des systèmes, et sur un homme qui s’est juré de ne jamais s’y plier : en cela, il est aisé de comprendre comment le film a pu atteindre un statut culte, tant c’est un métrage qui synthétise son époque et qui crée une véritable icône à travers le personnage de Newman, dont la détermination est plus qu’admirable. Du coup, on se retrouve devant un film assez lent et avec peu d’action, mais pour le coup c’est loin d’être un défaut car c’est vraiment la vie entre détenus qui importe ici, et c’est peu de dire que toutes ces séquences sont réussies, entre la fameuse scène des œufs, les punitions dans la box, le passage avec la blonde qui émoustille avec son car-wash , ou encore cette sublime séquence où Luke apprend la mort de sa mère .
Non seulement le film réussit totalement son pari sur son focus sur les relations entre personnages (on atteint un niveau d’authenticité assez éblouissant à mon sens), mais en plus il y a un gros travail d’ambiance qui fait qu’on sent réellement le côté claustrophobique du baraquement, la chaleur du travail sur les routes et la frustration des détenus. On sent la sueur, la poussière, la chaleur du goudron. Une qualité qui doit sans doute beaucoup à la réalisation de Rosenberg, qui semble pourtant être l’homme d’un seul film (je tenterais quand même Brubaker à l’occasion), mais qui livre ici une mise en scène particulièrement efficace. Elle a beau s’effacer souvent derrière son histoire, ça ne manque pas d’idées, que ce soit dans les cadrages (l’iconisation du gardien aux lunettes noires est mortelle), les mouvements (sublime plan-séquence de Newman qui joue du banjo) ou le montage (super introduction avec les parcmètres ), on sent que c’est particulièrement réfléchi, en témoigne l’ultime plan lourd de sens. Le film ne manque pas de seconds rôles marquants, entre les différents prisonniers, les gardiens, ou le directeur, mais c’est définitivement Newman et son sourire qui volent le show pour des raisons évidentes. Dans ce film, il est tout simplement parfait, et c’est peut-être bien le plus grand de tous ses rôles tant il devient ici plus qu’un personnage, mais une icône à part entière. Un grand film, ni plus ni moins.
8,5/10