[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

[Alegas]

[pabelbaba]

Il est bon de savoir que pour les vrais gens, Vol au-dessus d'un nid de coucou et Amadeus sont des films tchèques, et que Règlements de comptes et Certains l'aiment chaud sont des films hongrois.

Et du coup Scalp, Shogun est une série japonaise ?

C'est pour ça que je disais "un peu". La nationalité d'un film c'est quand même une notion vaseuse.

[Mark Chopper]

:eheh:

Pour le commun des mortels, une série en langue japonaise avec ST 90 % du temps, ce sera une série japonaise.

La "nationalité" d'une œuvre, ça ne veut plus dire grand-chose je trouve.

EDIT : Selon Wiki, le film de Polanski est franco-polono-germano-britannique. V'là le bordel.

[Alegas]

Du coup ça va être sympa quand il y aura un film mexicain nommé au César du meilleur film en février prochain.

[pabelbaba]

C'est vrai que les César c'est un truc important sur le fofo.

[Mark Chopper]

Monte-Cristo va tout rafler voyons.

[pabelbaba]

M'en fous, ça ne générera pas d'entrées.

[Scalp]

3/10

Ne Réveillez pas un Flic qui Dort de José Pinheiro - 1988

"Un con tout-terrain reste un con"

Le film qui a définitivement cloué le cercueil de la carrière de Delon, les années 90 vaut mieux les oublier. Bon on est devant un nanard mais j'avoue être un peu déçu au vue de la réputation du film, ça va finalement pas assez loin, alors c'est con, c'est outrancier, pas de doute mais on sent le potentiel du truc qui est pas exploité (mais quand on se marre on se marre).
On est devant le polar type de Delon dans les 80's, donc il produit, il nomme ses potes yesman à la réal (il est loin le temps de Verneuil et Audiard aux dialogues), il couche avec des femmes qui ont 25 ans de moins que lui, il bute tout le monde sans transpirer mais le film ici arrive après ses propos sur Le Pen du coup ici il joue un flic qui combat une horde flic facho (oh comme Clint 10 ans plus tôt). Alors si le film se laisse suivre c'est pour son coté outrancier quand Serrault et ses gonzes sont en action et là clairement on se marre, faut voir Bernard Farcy sous cocaïne cramer un mec au lance flamme (ptet que Tarantino s'en est inspiré, qui sait), sinon on a du broyage de couilles à la tenaille (oui oui), Philippe Nahon qui se fait exploser au bazooka (pourquoi faire dans la finesse) et on a ce bon vieux Serge Reggiani qui a une scène de 2 minutes mais alors quelle scène, il se fait buter par une arbalète alors qu'il fait du manège et là alors qu'il est en train de crever il tire dans le tas et bute des passants innocents, priceless.
Mais voilà le problème c'est que Delon est trop en retrait, il bute personne, il veut nous la jouer bon flic mais nous on veut pas voir ça, on veut le voir en balek, là il sait tout avant tout le monde (dès qu'il fronce les sourcils on sait qu'il sait) et il impressionne son jeune collègue (Patrick Califano qui a une main en moins sans qu'on sache à quoi ça serve pour caractériser le personnage). Heureusement le film bénéficie de la présence de Michel Serrault qui clairement en a rien à foutre et en fait des caisses dès qu'il peut (souvent donc) et quand il est à l'écran c'est marrant, bon c'est con mais c'est marrant.
Contrairement à pas mal de polars des 80's il a pas pris de vrai coup de vieux, alors c'est nul mais ça va c'est pas trop moche.

"Arrête ton cinéma et joue-là plutôt Paramount"

[Scalp]

5/10

Attention, les Enfants Regardent de Serge Leroy - 1978

Spoiler

Je continue ma découverte des Delon que j'ai pas vu et là je me disais avec Serge Leroy ça peut être sympa, mais en fait Serge Leroy c'est finalement le mec d'un seul film (La Traque quand même). Ici quand le film commence tu imagines des trucs, au début tu te dis ça va être comme Les Révoltés de l'An 2000 mais finalement non (ils butent la bonne espagnole pas vraiment volontairement et vont le cacher à tout le monde), après tu te dis ça va être Sa Majesté des mouches car on a des gamins livrés à eux mêmes dans leur vaste maison à Antibes et ils ont un souffre douleur (enfin un peu) et finalement non ils vont se serrer les coudes, après quand Delon débarque on se dit bon ben ça va être Maman j'ai raté l'avion et on va défendre la maison, ben non toujours pas, du coup tu te dis bon ben c'est la Nuit du Chasseur avec Delon dans le rôle de Mitchum et bien toujours pas. En fait finalement le rapprochement ce serait Nanny McPhee, car quand Delon prend possession de lieux, les gosses ne bronchent plus (alors qu'ils respectaient pas leur bonne), ils vont se coucher tôt et doivent écouter.
On se retrouve donc devant un drôle de film, ça met du temps à se mettre en place où on découvre ces gosses plutôt mal élevés, racistes, vulgaires, manipulateurs, violents, cruels, dangereux, influençables et qui squattent la TV h24 (et là le film se rate un peu sur ça, en voulant dénoncer la TV mais c'est foiré enfin c'est plus la TV qui remplacent les parents car les gosses font ce qu'ils ont vu à la tv) et qui gèrent leur petit quotidien sans adulte, cette première partie se laisse vraiment suivre sans déplaisir, les gamins jouent à peu près correctement. Et ce que j'aime bien aimé c'est que souvent quand on a ce genre de gamins qui ont fait ce genre de trucs il y a toujours au moins un personnage qui est vraiment méchant, ici ils sont tous tristement ordinaires c'est ce qui les rend encore plus inquiétants.
Et là où le film se rate c'est quand Delon débarque (on le voit finalement pas tant que ça et il se met vraiment en retrait alors que c'est lui la star quoi), l'idée de voir cet homme prendre possession de la maison, squatter le lit des parents, boire de la Heineken, danser sur Love me baby de Sheila (le film vaut la vision rien que pour ça évidemment) et mettre les gosses au plis c'est une bonne idée mais le film se rate là dessus, alors je comprends qu'on ne fasse pas de Delon le mal (pas le mâle), il profite de la situation et ne va rien faire aux gosses, et du coup la fin où il se fait tout simplement buter par un des gosses ça fonctionne pas des masses. Il se dégage rien de cette scène alors qu'on voit un gosse de 10 ans buter un adulte froidement, il y a aucune montée crescendo (y avait un vrai potentiel de thriller qui n'est jamais exploité) et le film est trop pauvre sur la forme (y avait un truc à faire sur Delon qui rode).
Après c'est intéressant pour la proposition et c'est bien un truc qu'on pouvait pas enlever à Delon à cette époque, il essayait des choses et ici c'est un conte psychologique et amorale de l'enfance malheureusement c'est jamais tiré par le haut par la mise en scène et j'aurais vraiment aimé que Delon soit présent comme le loup du conte, là c'est raté.

[Jed_Trigado]

Si tu veux découvrir un Delon méconnu, essaye L'Homme Pressé, belle surprise, il est entre deux époques : plus vraiment le jeune premier taiseux et pas encore le vieux beau au melon surdimensionné.

[Scalp]

Je le rajoute à la liste.

[Scalp]

4/10

Armaguedon de Alain Jessua - 1977

Un face à face Jean Yanne/Alain Delon je signe direct, mais voilà c'est sous la caméra anesthésié de Alain Jessua donc le résultat est pas fameux, alors le mec a ses thèmes avec aliénation de l'individu par la collectivité, c'était au coeur des mauvais Traitement de Choc et Les Chiens et ici on retrouve un peu ça mais seulement sur la fin du film (et la dernière scène de Yanne fonctionne).
C'est con y avait de l'idée, déjà Jean Yanne, le film se fait même pas chier à présenter son personnage, c'est Jean Yanne, il est vénère et veut tout faire péter, pas besoin d'en dire plus, on adhère.
On va donc suivre les préparatifs d'attentat de ce sociopathe (aidé par un mec simple d'esprit) et clairement c'est interminable, en parallèle on suit la traque des autorités (Michel Duchaussoy pas très bon) aidé par Alain Delon en psychiatre qui devine tout, pourquoi, parce que c'est Alain Delon, sa première scène est tellement Delonesque, il va secourir une meuf topless, c'est tout Alain ça, toujours prêt à rendre service. Le problème c'est que clairement on voit qu'il s'en fout ici (sauf quand il est au lit avec une meuf nue), alors ça a jamais été un monstre d'expressivité mais alors là il se donne même pas la peine et le face à face fantasmé n'arrivera jamais, c'est con car Jean Yanne est bon comme toujours mais je trouve qu'il aurait pu en faire plus dans ce personnage (il a un perso en or et finalement il reste beaucoup trop sage, il est juste Jean Yanne alors qu'il pourrait vraiment être plus).
On suit le film rapidement sans grand intérêt (chaque fois que Delon est à l'écran c'est clairement pénible), on lève un sourcil quand Yanne bute Creton et puis les prostituées mais clairement on se fait chier comme Delon. En plus c'est pas joli, y a pas vraiment d'idée (les meurtres sont fades, le climax final sans éclat, heureusement que le dialogue est bien).
Je retourne mater mon Michael Bay, le seul vrai Armaggedon.

[Scalp]

3/10

Parole de Flic de José Pinheiro - 1985

Je suis déçu, je suis déçu car le début du film promettant un nanar collector et puis ça rentre rapidement dans le rang pour juste être un film chiant. Mais alors l'intro c'est quelque chose, on peut pas faire plus Delonesque que ça, donc c'est Alain Delon qui est un dieu en Afrique, il parade torse nu montrant fièrement sa musculature (bon le mec a 50 piges était sacrément dessiné là) il se bat et gagne contre des molosses (non sans leur lécher la joue avant, alors là j'ai pas compris la scène, voir la langue de Alain sur la joue transpirante de son adversaire ça fait un choc), c'est l'idole des gamins et toutes les femmes veulent embrasser Delon et d'ailleurs il les embrasse. Mais voilà cette vie idyllique va prendre fin car on a buté sa fille en France à coupe de fusil à pompe, il va donc débarquer à Lyon pour se faire justice lui même. Et le film annonce la couleur pourquoi se faire chier à faire un scénario quand on a Delon, du coup y a un perso qui dit clairement que si il a pas de piste, il va inventer les pistes et c'est ce que fait le personnage, il trouve les coupables parce que le grand Delon tout puissant, d'ailleurs il est tellement puissant que les tireurs d'élite rate quand ils lui tirent dessus.
Mais voilà avec ce résumé on se dit ça va être cool ou au moins rigolo et pour les moments rigolo on les comptes sur les doigts de la main, on a un training montage avec Delon qui fait des tractions, des pompes et éclate un sac de frappe, on a Delon qui chope Fiona Gélin (très mimi à l'époque) car c'est Delon, il a pas besoin de draguer, on a Delon qui bute Stevenin et voilà on a fait le tour des moments rigolo, tout le reste c'est vraiment pas folichon. Je me disais que voir la ville de Lyon dans un polar des 80's aurait un petit charme, alors on a une course poursuite sur les quais mais vu comment c'est filmé vaut mieux pas s'attarder dessus, on a un quartier fictif inspiré des Minguettes refait en studio et on voit la tour crayon. L'enquête il y a donc pas car avec Delon pas besoin, les bad guy c'est un KKK local avec des cagoules noires que Delon va traquer un à un mais là aussi c'est tellement fade et sans idée qu'on a jamais le coté jubilatoire qu'il pourrait y avoir.
Sinon on a Vincent Lindon tout jeune, Gélin nue, et le générique de fin est chanté en anglais par Delon et ça c'est un peu magique.

[Jed_Trigado]

Et le film annonce la couleur pourquoi se faire chier à faire un scénario quand on a Delon, du coup y a un perso qui dit clairement que si il a pas de piste, il va inventer les pistes et c'est ce que fait le personnage, il trouve les coupables parce que le grand Delon tout puissant, d'ailleurs il est tellement puissant que les tireurs d'élite rate quand ils lui tirent dessus.

Et dire qu'un mec de l'ancien forum que je fréquentais nous tannait avec ce film en nous disant que c'était le meilleur Delon des 80's, je l'ai toujours pas vu mais va falloir que je me le cale un de ces quatres.

[Mark Chopper]

La vidéo de Capture Mag sur ce film est fabuleuse.