par Scalp » Mer 04 Sep 2024, 19:38
5,5/10
The Russia House de Fred Schepisi - 1990
C'est une adaptation de John Le Carré, il y a donc très peu de surprise sur ce qu'on regarde, c'est du film d'espionnage au rythme très lent remplit de faux semblant avec époque oblige la Guerre Froide en contexte et où le manichéisme n'existe pas (ça sera toujours une des grosses qualités des oeuvres de Le Carré). On est pas sur le meilleur film tiré d'un de ses romans (pour moi c'est sans hésitation Tinker, Tailor, Soldier, Spy), alors plus jeune le rythme lent de ces films m'emmerdait et ce Russia House je l'ai découvert à sa sortie donc autant dire que je me suis bien fait chier, moi je voulais voir Sean Connery buter du monde mais bon ici il est pas espion mais un citoyen lambda (c'est d'ailleurs l'intérêt du film) ou plutôt un vieil anglais alcoolo qui se retrouve embarqué dans une histoire qui le dépasse.
C'est donc un film d'espion à l'ancienne, alors la partie espionnage ne révolutionne rien, mais ça sait être efficace notamment avec le coté cynique des hauts placé (chose qu'on voyait déjà dans un Lettre du Kremlin), des hommes qui ne comprennent pas que Connery aime la Russie et que si il aime la Russie il est forcément un espion. Malheureusement le film se perd un peu dans son histoire d'amour, on y croit pas. Alors rien à redire sur Sean Connery, il incarne le personnage avec tout son talent, son petit sourire en coin, son coté british, il campe avec brio cet homme à la fois naïf et cynique, il fait le film, on le regarde pour lui, mais voilà en face de lui on a une Michelle Pfeiffer qu'on a connu bien plus convaincante (enfin pas tant que ça, je viens de recheck sa filmo et c'est pas très glorieux, c'est Cameron Diaz avant l'heure en fait), alors je sais pas si c'est le personnage qui veut ça, mais on a du mal à croire qu'un homme comme lui puisse être attirer par une femme aussi austère, du coup le film est vraiment pénalisé par ça, car c'est la partie centrale du métrage et y a beaucoup de choses qui reposent sur cet amour.
Contrairement à tous (enfin je suppose, j'ai pas vérifié) les films d'espionnage se déroulant en Russie, celui ci a vraiment été shooté en Russie, l'après 89 quoi. Bon la réalisation par contre on est pas avec un foudre de guerre (son meilleur film ça doit être Mr Baseball), bon il salope rien mais clairement il a du mal à foutre du suspens dans un film qui avait besoin d'un réalisateur qui mette un peu de peps dans tout ça, car on sent bien passer les 2h, c'est édifiant sur la fin où il a vraiment du mal à rendre l'ensemble trépidant. C'est bavard, c'est normal mais on peut pas dire que les dialogues soient toujours passionnant et le mec derrière la caméra fait rien pour les rendre prenant. Bon à son crédit on a quand même quelques idées de montage avec un narration un peu éclatée et ça fonctionne.
Le film a des seconds rôles sympa avec Roy Scheider en enculé de la CIA, JT Walsh en militaire, Klaus Maria Brandauer qui joue comme souvent un russe, et on a même le réalisateur Ken Russell dans un petit rôle.
La BO est signé par le grand Jerry Goldsmith qui signe comme à son habitude un score d'une efficacité totale qui sauve le film par moment.
Ca se revoit avec un peu de curiosité, y a Sean tout en classe alcoolisé, Pfeiffer sans botox et des jolis décors.
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