Je comprends pas tout à fait le sens de la remarque... Tout le monde n'a pas trouvé le film si génial, mais si on tente d'expliquer les choses qui nous dérangent on pinaille car on cherche les micro-défauts dans une oeuvre parfaite? Drôle d'argument.
Le manque d'implication et d'empathie pour moi, en grande partie justement due à la technique trop visible et constante, l'empêche d'atteindre les sommets. Je me suis senti beaucoup plus happé par un film comme Le Soldat Ryan par exemple, scotché à mon siège, inquiet pour les personnages, etc...
Je vois bien l'argument temps réel pour justifier le plan-séquence, quoi que l'évanouissement de 12h vient un peu gâcher l'idée, mais au final ça me fait un peu pareil que sur Birdman, admiratif devant la technique, mais pas très impliqué émotionnellement.
Je préfère les plans-séquences sur une seule séquence j'ai l'impression, façon Cuaron. Car le fait est que quand on fait un plan de cette nature c'est un exercice de style, et allongé sur la durée de tout un film on ne voit plus que ça, et d'ailleurs on ne parle plus que de ça, le film est beaucoup présenté et vendu là-dessus, tout comme l'était Birdman, comme si l'exploit technique occultait tout le reste. Y'a un moment dans le film où j'ai besoin d'oublier la mise en scène pour entrer dedans et savourer le reste...
Mais bon ça reste quand même un des plus intéressants (mais trop rares) films sur la 1ère guerre mondiale.
sinon je quote une critique qui transcrit bien ce que je ressens:
Ce faisant, Mendes accrédite cette idée contemporaine un peu fatigante qui veut que le plan-séquence (envisagé comme un tour de force technique invraisemblable) est la seule et unique mesure de ce qui fait le « grand cinéma ». Non pas qu’on n’apprécie pas d’admirer un beau tracking shot virtuose de temps à autre, mais on aime surtout quand l’exercice est au service d’une vision du monde (comme chez les thuriféraires de Tarkovski qui pullulent aujourd’hui) ou d’une pure décharge d’énergie (comme chez les suiveurs de Scorsese qui pullulent depuis Les Affranchis). Dans 1917, le dispositif tourne à vide, et donne systématiquement l’impression d’oeuvrer à sa propre publicité. Pire : il oblige le spectateur à chercher le truc, l’artifice, la soudure façon La Corde, le détournant ainsi sans cesse du récit. (PREMIERE)