Perso j'ai adoré les passages de Tate alors que je ne connaissais pas plus que ça sa vie. Et c'est là je pense le point de départ du film: c'est qu'elle est majoritairement connue pour ce qui lui est arrivé. Son nom renvoi irrémédiablement à Manson plus qu'à l'actor (et non actress
) qu'elle était, et encore moins à la femme. Comme si elle était resté gelée dans les pages des tabloïds. J'ai pris le film comme une déclaration d'amour magnifique aux acteurs. Après en avoir relancé de nombreux sur le déclin, quoi de plus beau que de vouloir libérer celle qui représente ici nombre de talents disparus enfermés dans des cases.
Ses scènes représentent la normalité, elle a très peu de dialogues, elle ne fait que... vivre tout simplement. QT l'a dit aussi en itw, il ne voulait pas la rendre Tarantinesque. Et bizarrement elle ne rentre jamais en relation avec les autres personnages du film qui eux représentent des œuvres de fiction, des voyageurs du 7ème art. La seule interaction a lieu à la fin, là où le titre "Il était une fois..." apparait alors qu'il est traditionnellement mis sur la 1ère ligne de la 1ère page d'un conte. Et finir le film sur Pitt qui s'éloigne, laissant Leo et Sharon se rencontrer et vivre de nouvelles aventures ensemble c'est laisser Sharon devenir actrice pour la nuit des temps et non plus simple illustration d'une nuit macabre.
Sa scène au cinéma elle est magnifique. C'est encore plus qu'une mise en abyme. Nous, spectateurs de 2019 jusqu'à je-ne-sais-quand, on regarde celle qui joue Tate en train de regarder la vraie Tate qui joue un rôle. C'est dire que peut-être parmi nous il y aura celle qui jouera Margot Robbie. C'est l'évocation à l'extrême d'un fantasme, d'un rêve d'acting, d'un rêve de cinéma. Tout comme la Sharon du film rêve de cinéma et s'émerveille devant son film. Une confrontation permanente du réelle et de la fiction.