El Rey de la Montana
Sortie en salles françaises le 16 juillet 2008
Sortie en salles françaises le 16 juillet 2008
Quim roule dans une région isolée en suivant une route sinueuse et se perd. En essayant de se repérer, il est soudain la cible de tirs en provenance de la montagne. Alors qu'il tente d'échapper aux projectiles, il rencontre une jeune femme qui semble perdue et vit apparemment le même cauchemar que lui. Méfiants l'un envers l'autre, ils décident néanmoins d'unir leurs forces pour quitter cette forêt hostile, glaciale et semer leurs poursuivants.
Vu à Toronto, Gerardmer et Sitges
Les Proies a été présenté au Festival de Toronto ainsi qu'à deux festivals de films fantastiques, celui de Gerardmer et celui de Sitges.
Les Proies, l'effroi espagnol
Les Proies est le troisième long métrage de Gonzalo Lopez-Gallego après Nomadas (primé au Festival du film indépendant de Nen York en 2001) et Sobre el arco iris (2004). Né à Madrid en 1973, il appartient à une jeune génération de cinéastes espagnols fans de thrillers et de cinéma fantastique. Citons Juan Antonio Bayona, auteur de L'Orphelinat, ou Paco Plaza et Jaume Balagueró, les deux réalisateurs de [Rec], deux longs métrages très remarqués, sortis en France quelques semaines avant Les Proies.
Un garçon, une fille... et une forêt
Gonzalo Lopez-Gallego expose le postulat de départ du film : "Deux personnages pourchassés dans les bois fuient pour sauver leur vie." Il présente les deux personnages principaux : "Quim, c'est un homme ordinaire : la trentaine, citadin, bonne situation et accro à la technologie comme le téléphone portable. il n'a rien d'un héros. En tant que spectateurs, on s'identifie davantage à un personnage dont on partage les peurs, les doutes et les petites lâchetés (...) Belle et envoûtante, Béa est l'indice mystérieux qui pousse Qim à pénétrer dans les bois. Elle est forte et calme. Elle semble ne pas avoir peur mais elle dissimule un secret." Il ajoute : "La forêt, c'est véritablement le troisième personnage, l'inconnu. Elle est insaisissable et protéiforme avec sa palette de couleurs de feuilles d'arbres bercées par les vents, ses routes sinueuses, ses montagnes dangereuses dont le décryptage et la compréhension mènent à la résolution de l'énigme."
Videodrame
Le cinéaste compare Les Proies à un jeu vidéo : "D'une certaine façon, le film est monté comme un jeu vidéo : un personnage est pris en tenaille au milieu de forces qui s'opposent et doit résoudre une énigme vitale pour lui. La forme classique du thriller est transposée dans le jeu vidéo. Les Proies explore comme jamais les liens entre le thriller et le jeu vidéo en déplaçant les règles du premier univers vers le second. Il se peut que cela déclenche une controverse sur la relation supposée entre la violence et les jeux vidéo. Cela pointe en tout cas du doigt le manque d'amour et d'affection comme étant l'une des plus grandes faiblesses de notre société." Il prévoit par ailleurs : "Dès que les jeux vidéo occuperont la place qu'ils méritent dans notre société, jeux et cinéma fusionneront de manière à créer de nouvelles formes de divertissement."
Partenaire particulier
Leonardo Sbaraglia, vu notamment dans Vies brûlées et Intacto, parle de la difficulté, pour un acteur, d'avoir pour partenaire... une forêt : "Quim passe de nombreux moments seul dans cette forêt, qui devient son principal interlocuteur. Dans ces circonstances, le seul soutien dont nous disposions était celui de notre corps face à des conditions climatiques extrêmes. La plupart du temps, Quim fuit en dépit du froid, de la pluie ou de la peur. Le paysage est un personnage à part entière, d'autant plus que personne ne voit jamais les attaquants. L'ennemi peut dés lors, prendre n'importe quelle forme. De plus, la qualité du tournage nous a offert la possibilité d'utiliser l'espace avec une grande liberté. Souvent, c'était la camera qui s'adaptait à notre performance d'acteur. Il y a d'ailleurs des séquences qui, dans le film, sont nées d'improvisations."
"Roi" déchu
Au départ, titre français du film était Le Roi de la montagne, traduction du titre original El Rey de la Montana.
Références
Lorsqu'on parle d'un thriller qui a pour cadre un coin de nature sauvage, difficile de ne pas songer à Délivrance de John Boorman. Le réalisateur des Proies confie l'avoir "souvent projeté pendant la réécriture". Il cite d'autres influences : "Chiens de paille de Sam Peckinpah, ainsi que d'autres survivals ; mais, dans l'ensemble, je m'intéresse à divers grands réalisateurs tels que Cronenberg, Haneke ou Gus Van Sant".
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