Ce sont les débuts de la colorisation sur ordinateur. Il y a eu mieux depuis mais certains passage ne sont pas sans avoir une certaine force, voir une certaine splendeur. Le tiers au milieu est sans doute le moins beau, le dernier le plus achevé, évolution des softwares oblige.
Ça participait en tout cas du choc de la découverte à la fin des 80's. Les fascicules chez les marchands de journaux, le slogan de Glénat ("Akira, c'est violent et c'est beau"), les lignes de vitesse à gogo et ce style de colorisation qui tranchait avec ce qui faisait dans la BD franco-belge, ce n'était pas rien. Et voir à l'époque la moto de Kaneda en couleurs quand tu es ado et que le terme "manga" est ultra-confidentiel, ça marque au fer rouge.
Je ne m'en suis jamais totalement remis et c'est pour ça qu'Akira en N&B ne m'a jamais fait courir. J'ai la version jap' pour son côté "objet pop culte" mais c'est tout.
Même la première traduction qui se lâche pour accentuer l'aspect coup de poing, eh bien je l'aime bien. Serait intéressant de comparer avec la nouvelle, voir si cette dernière apporte réeelement quelque chose de neuf. J'y ai jeté un oeil chez mon libraire, je suis sceptique, ça me paraît un brin trop sage.
Sinon je précise pour Otomo, ma formule était ambiguë : il n'a pas conseillé la colorisation dans le sens de "donner sa préférence". Il a vraiment rencontré Oliff pour le conseiller sur des choix de couleurs. Oliff a parfois été brocardé dans le style "foutu américain qui a défiguré l'oeuvre d'un génie du manga". Sa démarche a été approuvée et en partie sous la houlette d'Otomo.