[Dunandan] Mes critiques en 2013

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Jeu 05 Sep 2013, 21:15

Je ne connais pas très bien ce contexte historique, merci pour ton utile précision :wink:. C'est sûr que je n'ai pas (re)vu ce film pour parfaire mes lacunes historiques (j'ai abandonné depuis longtemps cette attente au cinéma, à quelques exceptions près).

De ce que tu en dis, la réalisatrice a l'air d'avoir un peu trop tiré les faits vers ses thèmes de prédilection pour en faire ce qu'elle veut. C'est pour ça que je trouve ce film respectueux à l'Histoire seulement dans ses "grosses lignes", par exemple pour le fonctionnement des conventions, bref quand ça lui convient. Mais je ne suis pas sûr qu'elle aurait gagné à développer d'avantage le background, justement parce que ce n'est pas son sujet. Et je suis d'accord aussi qu'un film sur Louis XVI serait très intéressant ...

En tous cas je comprendrais que Mark puisse détester ce film :mrgreen:.

Edit : j'ai légèrement modifié mon premier § pour signaler cette liberté par rapport à l'histoire :wink:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Val » Jeu 05 Sep 2013, 21:30

Bon après, je suis pas historien, je ne fais que répéter des choses lues/vues/entendues, mais il y a beaucoup de débats sur la personnalité de Louis XVI, bien loin des clichés, ce qui en fait un sujet potentiellement très intéressant.
Quant au film de Coppola, je lui reprocherais surtout d'être anachronique en traitant son personnage comme une adolescente, concept qui ne veut rien dire à une époque où d'enfant on devient adulte du jour au lendemain, en raison de l'espérance de vie plus limitée que désormais et qui sera inventé bien plus tard.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Jeu 05 Sep 2013, 21:34

Ah ça je suis bien d'accord pour dire que le film est anachronique :mrgreen:.

M'enfin voilà le plus gros tort du film est d'avoir plié un cadre historique à des thèmes on ne peut plus contemporains. Je n'ai pas lu le roman, mais la version de Sofia Coppola tient plus du conte que de l'histoire.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Jeu 05 Sep 2013, 21:35

On ne peut lui reprocher son anachronisme (sinon autant parler de l'utilisation d'une chanson des Strokes :mrgreen: ) : ce n'est pas un biopic historique...

On est dans le fantasme / l'imagerie adolescente. La reine n'est ici qu'un prétexte pour S. Coppola.

Sinon autant reprocher à Tarantino d'avoir fait buter Hitler par des juifs :mrgreen:

Le cinéma n'est pas là pour rendre compte de faits historiques : il y a des livres pour ça ou des documentaires.
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Somewhere - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 06 Sep 2013, 18:57

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Somewhere, Sofia Coppola (2010)

C'est avec un gros spleen qu'on pénètre dans cette tristounette vie d'acteur, très éloignée de l'effet papier-glacé des magazines people. Ce que je remarque à ce propos, c'est la cohérence de la filmographie de Sofia Coppola. Après avoir atteint un pic esthétique dans Marie-Antoinette, elle pourrait se complaire dans un univers du vide qui est à la fois source de fascination par son attrait plastique, et de désillusions. Or, Somewhere représente en ce sens un tournant, certainement le plus sobre de ses films. Dès l'introduction (qui annonce souvent ses intentions), elle figure déjà, à l'aide d'une caméra plus que jamais posée, de plans longs et fixes, et d'une musique quasi absente, la vacuité d'une existence que l'acteur tente de remplir par des jeux récréatifs qui lui font tirer quelques sourires, mais sont au fond insignifiants.

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Ainsi c'est sûr qu'il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'action dans ce film, le but étant d'adopter le point de vue de ce mec blasé qui essaie de remplir son abîme existentiel comme il peut, et que plus rien n'amuse réellement. Brèves rencontres basées sur le sexe (et sa réputation de tombeur), petites fêtes, ou démo de danse dans sa chambre (vraiment comiques tellement elles sont navrantes, bien que les jumelles engagées ne manquent pas d'imagination pour attirer l'attention), presque rien n'éveille cet oeil vide et cette attitude mollassonne. Après le glamour de Marie Antoinette, le physique impersonnel de Johnny calme par sa banalité, qui pourtant est le centre de toutes les attentions du show-biz (dont on découvre au passage les coulisses comme les effets-spéciaux, la promo, que des occasions pour montrer qu'il n'est en fait "personne"). En contrepoint de cette vie artificielle qui se déroule sans tracas, de petits sms viennent nous rappeler à quel point c'est un gros connard égocentrique, qui n'a rien de méchant, mais se contrefiche simplement de ce que ressentent les autres.

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Bref, sa petite existence tourne en rond, jusqu'à ce que sa fille, qu'il ne voit presque jamais, occupe davantage son espace depuis que son ex a besoin d'une pause. Or, l'un des intérêts du film, c'est qu'il ne réalise pas tout de suite la chance qu'il a de l'avoir, trop occupé à suivre ses mauvaises habitudes (bien qu'il s'évertue à éviter, chose importante, de ne pas briser le manège enchanté de sa fille en lui évitant de découvrir son monde sulfureux et vicieux). Pétillante, pleine de grâce, rigolote, c'est seulement après une chanson touchante jouée au hasard qu'il se rappelle de sa paternité, et qu'il retrouve un peu d'authenticité. Ils jouent alors à Guitar Hero, passent des moments ensembles pleine de sensiblerie mais sans jamais tomber dans le pathos. Comme toujours, Sofia Coppola maintient une distance pudique avec ses personnages tout en capturant des brins de vie à la manière de chroniques. En parlant d'eux, le choix du casting est encore très bon (décidément une qualité de la réalisatrice), en tête Stephen Dorff et Elle Fanning (une des plus brillantes actrices de sa génération).

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Au final, on peut reprocher au film son manque d'originalité, surtout qu'il ne faut plus compter sur la plastique pour relever le tout (même si Sofia Coppola sait toujours aussi bien filmer ses personnages, et montre qu'elle n'a pas besoin d'artifices pour exprimer leur (dis)grâce et leur solitude). Cependant, pour les fans de Coppola, ce film est intéressant pour les échos qu'il réalise. Par exemple, l'hôtel de l'acteur fait parti de ces prisons dorées dont il s'agit de s'échapper, une escapade qui se concrétise en errances sans but, simplement pour mettre la tête dehors, comme dans Lost In the Translation. Et il y a aussi des répétitions formelles, comme le plan final sur le soleil couchant (idée qu'on retrouve dans les autres films), qui prend la mesure du trésor perdu en chemin. Sauf que cette fois la fin ouverte semble proposer à son personnage une éclaircie que ce dernier est en train d'arpenter. D'autre part, même en prenant ce film individuellement, on peut être touché par ce mec privilégié mais blasé, qui découvre par le biais de sa fille qu'il n'a rien s'il ne met pas un peu du sien. Somewhere, c'est peut-être l'idée toute simple d'aller quelque part, de trouver son "site", pour être quelqu'un et s'épanouir ... Le film le plus optimiste de la Miss ?

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Le film le plus sobre de Sofia Coppola, mais peut-être aussi l'un de ses plus sincères. L'histoire d'une star blasée qui se redécouvre père, pas très originale, mais touchante et sensible, sans en faire des tonnes.
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Bling ring (The) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 07 Sep 2013, 00:07

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Bling ring, Sofia Coppola (2013)

Sofia Coppola signe ici peut-être son film le plus divertissant (du moins dans sa première partie), ce qui va de paire avec le point de vue de ses personnages, connus pour avoir cambrioler des maisons de stars sans autre motif que le fun et le fait de reproduire le style de ces dernières. Ainsi, elle continue à creuser le sillon de l'une de ses grandes thématiques, la célébrité et sa superficialité, en inscrivant son film pour la première fois dans une actualité toute fraîche, même si la tendance des autres n'était pas moins moderne (y compris Marie-Antoinette duquel ce film se rapproche le plus par son côté bling-bling).

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Après la sobriété de Somewhere, la réalisatrice revient donc à un style plus péchu, en suivant ces adolescents fascinés par le côté brillant du star system. La base de l'intrigue repose sur deux lycéens qui deviennent amis en volant le contenu des bagnoles de riches, auquel vient s'agglomérer un petit groupe de filles qui trouvent cela amusant. Il est d'ailleurs insolite de voir à quel point il est facile de pénétrer dans ces propriétés, et il en va de même pour les maisons. Or, l'une des particularités de ce film est le regard ironique posé sur l'usage des technologies internet et facebook, tour à tour utilisées contre les stars qui y impriment toutes leurs informations, puis contre leurs jeunes voleurs qui facilitent l'enquête par leur absence de précaution.

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L'intrigue est simple à suivre, alternant interviews des ados après leur procès où ils expliquent leurs motivations, et leur évolution vis-à-vis des cambriolages (sans parti pris de la réalisatrice). Pris à l'origine comme simple divertissement, les jeunes prennent goût à leurs vols, et finissent par en faire un petit business, à faire la teuf, ou à prendre la pose comme leurs idoles, durant des séquences clipesques (dynamiques ou au ralenti). Sans trop marteler son message, la réalisatrice brosse ainsi un portrait de la jeunesse d'aujourd'hui peu florissant, dépeint de façon ironique et amusante, finalement atteints eux-mêmes par la maladie contagieuse de la célébrité dans le dernier acte, dans la manière de se mettre en scène avec leurs larcins, et ensuite durant leur procès où ils se mettent en valeur. Au passage est épinglé le milieu familial (en termes d'intention, il n'influence pas plus positivement que l'émulation collective constituée par la bande de cambrioleurs), avec en première ligne, une des mères qui imite naïvement la religion des stars en dépit de ses bonnes intentions.

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En conclusion, si on ne s'ennuie jamais dans ce film, on sent aussi que l'inspiration de Sofia Coppola arrive à sec en n'ajoutant quasiment rien à son répertoire, hormis le rôle retors des technologies modernes, à la fois outil ingénieux et véritable piège à con, alors qu'il y aurait à faire avec le rôle de la télé-réalité, l'impact du matérialisme ou sur l'amitié (thèmes à peine effleurés) dans ce fait divers ultra médiatisé. Encore une fois, la réalisatrice se contente d'exposer sans juger (avec une pointe d'ironie quand même), ce qui nous laisse libre champ pour interpréter les faits et les images. Sauf que même sur ce plan, le travail effectué est assez léger et redondant (contrairement, par exemple, à Virgin Suicides, peut-être parce que la réalisatrice avait réussi à rendre ses personnages attachants, alors qu'ici ils paraissent creux et peu passionnants). A part cela, la bande-son choisie est agréable à écouter, dans une tonalité plus funky que d'habitude, et répond bien à la thématique. Et enfin l'interprétation est un peu transparente (ça se focalise sur 3 personnages au détriment des autres, et seuls leurs actes évoluent), bien qu'elle ne soit pas déplaisante à regarder, avec de jeunes acteurs qui savent bien incarner ces adolescents narcissiques et attirés comme un aimant par la vacuité étincelante de leurs idoles (surtout Emma Watson qui se révèle plus ambigüe que les autres, et Israel Broussard, jeune homme effacé et solitaire qui suit comme un petit chien fidèle son amie chinoise dans ses méfaits, interprétée par la sublime Katie Chang).

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Un portrait peu reluisant de la génération Facebook d'aujourd'hui dépeint avec une pointe d'ironie, divertissant à regarder, mais qui manque un peu d'ampleur et de fond, flirtant avec le risque de se confondre avec le vide filmé.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Hulkiss » Sam 07 Sep 2013, 00:23

Quel parcours pour la fille Coppola depuis le parrain..........
J'avais adoré Lost in translation et vu ta critique de Somewhere je vais pas tarder à me le regarder, en revanche je croyais pas du tout à bling bling, mais bon.......
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Sam 07 Sep 2013, 00:24

J'approuve l'ensemble de ta rétrospective Coppola ! :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 07 Sep 2013, 04:33

Content d'être approuvé par l'un des plus gros fans de S. Coppola du forum :mrgreen: 8) (même si ce n'était pas forcément ma 1ère intention, ne savant pas trop ce qui m'attendait avec ses deux derniers films ^^).

@ Hulkiss : avec Somewhere, ça passe ou ça casse ... En tous cas ça aide si on est fan du travail de la Miss, qui a une sacrée cohérence.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Sam 07 Sep 2013, 06:21

Somewhere, si on veut se faire chier autant que les personnages, c'est du tout bon :chut:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 07 Sep 2013, 07:00

Ou alors si on aime le lap dance ... Mais voilà je comprends si on aime pas ce film. Un film sur l'ennui soutenu par une réalisation minimaliste, ça peut saouler.

Mais vu que c'est justifié et que c'est bien amené, j'ai marché.
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Detention - 4/10

Messagepar Dunandan » Dim 08 Sep 2013, 07:42

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Detention, Joseph Kahn (2011)

D'habitude, j'apprécie les films méta-truc qui font appel à notre culture ciné. Mais là j'ai tellement eu l'impression qu'on me gerbait à la gueule des références cinématographiques (j'en ai compté au moins une bonne quinzaine), sans qu'on nous laisse le temps de les digérer (avec en prime un petit côté malin assez énervant), que j'ai rapidement décroché de l'histoire (ah bon il y en avait une ?). Dommage car le mélange des genres s'annonçait bien, entre le teenage movie, le slasher, et la SF de geek (en traduction ciné : Scott Pilgrim, Scream, et Donnie Darko), mais la réalisation clipesque m'a juste donné le mal de crâne. Certes, la manière dont certains thèmes ont été traité m'a parfois fait sourire (le temps de faire le rapport entre quoi et quoi, et bizarrement le voyage vers les années 90 m'a fait trippé avec notamment une référence à Waynes World ...), mais c'est tout. Bref, je préfère, et de loin, Edgar Wright et Kevin Smith dans le genre, qui au moins ne construisent pas leur histoire exclusivement sur ses références en oubliant d'y insuffler un rythme humainement supportable, et même de l'émotion.
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Sixième sens (1999) - 8/10

Messagepar Dunandan » Lun 09 Sep 2013, 02:02

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Sixième sens, M. Night Shyamalan (1999)

Un film que je regarde toujours avec un certain plaisir, preuve que le cinéma de M. Night Shyamalan ne repose pas uniquement sur la qualité de ses twists malins, qui impliqueraient "normalement" qu'on revoie ces films à la baisse. Certes, ça joue toujours un peu, mais la mise en scène est tellement bien pensée que l'expérience se transforme dès la seconde vision, en cherchant cette fois-ci la cohérence globale pour compléter les pièces de puzzle, où chaque détail/angle de caméra compte. D'ailleurs, étiqueté à tort comme film de fantômes (alors que le mot est prononcé une seule fois à la toute fin), il s'agit davantage d'un drame intimiste et fantastique sur le deuil, la famille, et les traumatismes infantiles, qui prend selon moi une puissante dimension émotionnelle dans le dernier acte (lorsque les "véritables" secrets sont enfin chuchotés à l'oreille).

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L'une des raisons de son succès durable : l'écriture du script (et de ses personnages) qui évite le sensationnalisme avec une certaine subtilité, et livre un sous-texte intéressant et touchant, à portée existentielle, qui nous laisse penser qu'il faut régler son problème avec les morts et le passé pour que les vivants connaissent enfin la tranquillité d'esprit. D'autre part, il n'est pas possible, sans connaître le dénouement, de faire la part des choses entre l'imaginaire et le réel. Et même ainsi, on demeure fasciné par la manière dont la mise en scène fait questionner la frontière entre les deux, ce qu'on voit et entend (où la musique joue également un facteur important). Enfin, ce film est porté par un duo d'acteurs à la hauteur. D'abord Bruce Willis, incarnant à la perfection ce psychologue/père de substitution mélancolique qui tente de réparer son erreur avec son nouveau patient, incarné par un brillant Haley Joel Osmen. Ce dernier lui vole carrément la vedette en termes de justesse et d'intensité émotionnelle, et sait brillamment jouer de l'ambiguïté de son personnage : est-il manipulateur diabolique, la victime d'un trauma douloureux, ou bien a-t-il réellement un secret ?

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Bref, Sixième sens constitue pour moi un classique du film fantastique dans la trempe d'un Psychose, à (re)voir même s'il peut avoir perdu un peu de son aura au fil des visions, et on doit cela à une profondeur qui va bien au-delà de la simple élucidation du mystère final, ce dernier parvenant en même temps à mettre brillamment ce fond en valeur. Ce mixte fantastique/intimisme constituera la patte de tous les films à venir du cinéaste. Peut-être pas un chef-d'oeuvre selon moi, mais certainement une référence originale dans les films qui traitent des familles dysfonctionnelles.

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Un film fantastique qui tire sa force de sa mise en scène, son atmosphère, son écriture, et de ses acteurs, avec un sous-texte qui garde sa puissance après plusieurs visions en dépit de sa fin à twist, qui épuise légèrement son intérêt.
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Prince Vaillant - 4/10

Messagepar Dunandan » Lun 09 Sep 2013, 21:45

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Prince Vaillant, Henry Hathaway (1954)

Bon, il n'y a pas grand chose à sauver de ce film d'aventures old-school. Sur une énième variation du mythe de la table ronde, cette histoire sans profondeur accumule les clichés. Chevalier noir en guise de traître à la couronne (avec une identité qu'on découvre dès sa première scène), love story avec un tournoi à la clé, initiation de chevalier, tout y passe. Ce qui pourrait être bien (car on en jouait souvent durant les années 50) si on n'avait pas un scénario aussi bateau et bourré de facilités, et surtout un personnage principal aussi transparent, incarné par le fade Robert Wagner qui faisait ses débuts devant la caméra, affublé d'une coupe de cheveux Playmobile parfaitement ridicule. Les autres acteurs font aussi du surjeu (ils ne sont pas aidés par une écriture vraiment light), mais c'est bien lui le pire, parfaitement non crédible en prince Viking, et tête à claques par-dessus le marché.

Certes on ne s'ennuie pas car c'est bourré de péripéties, mais c'est terriblement mal amené, peu épique, avec un climax mal géré (à la limite j'ai bien apprécié l'entraînement à l'épée et son application, assez réalistes avec cette façon d'utiliser son poids). Le développement psychologique des personnages est aussi à son degré minimal, où la question de l'honneur peut justifier tous les trous d'un scénario épais comme un ticket de métro, et semblent tous frappés d'une égale naïveté abêtissante devant les évènements (le Prince Vaillant berné dans la forêt, un épisode digne d'un Thierry la fronde!). Sinon il y a un peu d'humour léger avec ce quiproquo amoureux tout niais qui fait passer ces preux chevaliers pour des crétins. Le seul point positif du film, c'est sa direction artistique (hormis la coupe de Prince Vaillant), avec ses décors en dur de toute beauté (châteaux, falaises, forêts, etc.) et ses costumes parfois jolis quand ils ne sont pas ridicules, mais ça ne pèse pas lourd dans la balance. Bref, il vaut mieux voir des films de Richard Fleischer ou de Jacques Tourneur, bien plus sympas dans le genre à l'époque.

Le film d'aventures old school pour les nuls, affublé de personnages et d'une histoire très mal écrits, en dépit de clichés qui peuvent faire rêver sur le papier (chevalier noir, vikings, princesses, tournoi, etc.).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Lun 09 Sep 2013, 22:08

Tu vois que j'avais pas menti :mrgreen:
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