[Sylclo] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Non, c'est un remake US

Et en bon ami des bêtes, je suis sûr que tu craquerais devant le film.

[Heatmann]

ouai mais je connais l histoire et c'est surement trop triste pour moi , je me l'infligerai pas

[Alegas]

Cogan : Killing Them Softly
Date de sortie : 5 décembre 2012 (1h 37min)
Réalisé par : Andrew Dominik
Avec : Brad Pitt, Scoot McNairy, James Gandolfini
Genre : Thriller , Policier
Nationalité : Américain


Lorsqu’une partie de poker illégale est braquée, c’est tout le monde des bas-fonds de la pègre qui est menacé. Les caïds de la Mafia font appel à Jackie Cogan pour trouver les coupables. Mais entre des commanditaires indécis, des escrocs à la petite semaine, des assassins fatigués et ceux qui ont fomenté le coup, Cogan va avoir du mal à garder le contrôle d’une situation qui dégénère…

Partagé, mitigé, pour ne pas dire tiède, du 50/50. De très bons passages, des effets percutants, les trois scènes d’exécutions, avec certains ralentis, sont excellentes. Le parallèle entre, les discours de la campagne électorale et l’élection de Barack Obama, avec le contenu du film est relativement judicieux.

Des personnages pathétiques, parfois burlesques, traversent cette aventure à la manière de funambules, en équilibres, toujours à la limite de la chute qui survient inéluctablement. Brad Pitt crédible en tueur froid désabusé survole tout ce petit monde, son commanditaire est moins convainquant.

Un ensemble qui pourrait bien fonctionné bien si ce n’est des longueurs dans les dialogues. Ceci est d’autant plus énervant qu’ils n’apportent rien au film (notamment un passage dans le bar avec B.Pitt/J.Gandolfini avec un montage hasardeux, voir les verres). Des nombreuses séquences à l’intérieur des voitures ne semblent exister que pour rajouter des minutes au film.

Au final tous ces petits aspects négatifs additionnés enlèvent un peu de la connotation polar noir et réduise l’ambiance qui tombe forcément pendant ces bavardages et les effets des scènes les plus fortes deviennent simplement de bons passages voir de lointains souvenirs, dommage.

[sylclo]

Dead Man
Date de sortie : 3 janvier 1996 (2h 14min)
Réalisé par : Jim Jarmusch
Avec : Johnny Depp, Gary Farmer, Lance Henriksen
Genre : Western , Drame , Fantastique
Nationalité : Japonais , américain , allemand

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Bill Blake, jeune comptable en route pour le confins de l'Ouest américain, entreprend un voyage initiatique où il devient malgré lui un hors-la-loi traqué. Blessé, il est recueilli par Nobody, un Amérindien lettré rejeté des siens, qui l'identifie d'emblée à son homonyme défunt, le poète anglais William Blake, et décide de sauver son âme.

A travers les mésaventures d’un candide de la ville Jim Jarmush nous propose une belle fable sur le destin, le hasard, le sens de la vie etc.

Cette ville de l’ouest encore plongée dans l’époque où l’on règle les comptes à coups de revolver, accueille un Johnny Depp excellent dans le rôle de Bill Blake. Le choix du noir et blanc peut surprendre mais il correspond bien à l’esprit du film, romanesque, lyrique (retro, baroque).

Héros et victime malgré lui Bill Blake (William Blake) nous entraine sur le chemin de sa destinée. Il va être aidé en cela par divers rencontres. Des personnages tous aussi étranges et parfois bien dérangés (l’autoritaire et irascible Mr Dickinson) vont le contraindre à suivre une route qu’il n’a pas du tout choisi, encore moins souhaiter.

Si les colts et les flèches ne sont qu’un support, seul l’époque est essentielle, cet environnement restitue un côté baroque et légèrement ‘‘barré’’.
Gary Farmer est remarquable en Nobody. Ce dernier lui-même illuminé (tout autant que l’a été William Blake poète et peintre déjanté du début du XIXe siècle), va dans un quiproquo hallucinant celer le destin de B.Blake.

Mythe, légende, métaphore, un conte qui se situe au fin fond de l’ouest, un film auquel on ne reste pas indifférent. La musique de Neil Young participe grandement à l’ambiance du film.
Quelques passages, que certains peut être considérerons comme des longueurs, restent dans le tempo, on ne décroche jamais.

A travers ce western Jim Jarmush rend un bel hommage à William Blake. Ce dernier a inspiré de nombreux artistes souhaitons que cela continue avec autant d’inspiration et de réussite.

[Alegas]

Figth Club :

Date de sortie : 10 novembre 1999 (2h 15min)
Réalisé par : David Fincher
Avec: Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter …
Genre : Thriller , Drame
Nationalité : Américain , allemand

Trentenaire célibataire, désillusionné par la vie, un américain appartenant à la classe moyenne et souffrant d’insomnie cherche une façon de s'évader de son existence monotone. Il va commencer par participer à des thérapies de groupe pour relativiser son état de souffrance. Deux rencontres vont bouleverser sa vie. La première, c’elle d’une femme, Marla Singer (Helena Bonham Carter), qui tout comme lui, participe à toutes les thérapies de groupe. La seconde avec le mystérieux et dérangeant Tyler Durden (Brad Pitt), une sorte d'anarchiste entre gourou et philosophe…

Un narrateur, un peu à la manière d’un lecteur, conte l’histoire d’une partie de sa vie, il fait également l’état des lieux de son époque. L’introduction ou l’entrée en matière, tout un symbole, nous dévoile quelques éléments du dénouement d’une aventure peu ordinaire. Le narrateur reprend la chronologie des événements et cette voix va nous accompagner tout au long du film.
Cette voix a son importance car elle va permettre de garder une certaine distance face aux , aux situations, aux scènes parfois violentes. Ce support invisible adouci l’ambiance, il est le guide dans ce labyrinthe ou les corps et les esprits s’entrechoquent.
Le contenu, tout d’abord. C’est un regard critique, ironique, acide, décapant, d’une société à la dérive, dont seuls quelques individus tirent leur épingle du jeu, jeu du destin dont les dés sont pipés. Le scénario ne s’attarde pas sur les gagnants, il se concentre sur les victimes, parfois/souvent soumises d’après l’auteur.
A travers ses personnages D.Fincher dresse un état des lieux du système basé uniquement sur la consommation. Une magnifique peinture au vitriole avec quelques belles répliques.

Progressivement le narrateur nous fait découvrir la vision que Tyler Durden a du monde et les solutions qu’il propose pour remettre un peu d’ordre, ou envoyer un message on ne sait trop. Pour lui ce melting pot est un échec culturel et social.
Le mal être des citoyens, leur solitude, ne peut se guérir que par la violence, il faut évacuer la tension accumulée, les rancœurs ? Le fight club est une forme de thérapie de groupe, à des années lumières des groupes de discussion traditionnels.

Un autre message ; rien ne se règle sans violence. Pour Tyler il faut se libérer de toute contrainte morale, matériel, physique (affective) Marla va en faire les frais. ’’Vivre ses rêves et non pas rêver sa vie, sortir du consumérisme cause de tous les maux’’.
La progression dans le film apporte son lot de dissonance dans la marche en avant de Tyler et de son ‘‘compère’’. Embrigadement, sous-mission absolue, culte de la personnalité. Insidieusement une forme de totalitarisme c’est installée. Le projet chaos se met en place.

Survient la disparition de Tyler soudaine, imprévisible. La panique s’empare du narrateur, les événements se précipitent et conduisent vers un dénouement déroutant et quelque peu frustrant. Si le projet chaos se réalise, on reste avec de nombreuses interrogations. Le narrateur est en partie libéré, délivré, mais certains problèmes demeurent, l'horizon n'est pas totalement dégagé. Cette fin pose plus de questions que de réponses.

Le contenant offre un écrin superbe, il ne pouvait pas en être autrement. Le rythme est soutenu sans être frénétique, la photo est excellente, elle n’est pas agressive si l’on peu l’exprimer ainsi, la bande son totalement en harmonie avec le scénario. Le trio (E. Notron, B.Pitt, H.Bonham Carter) homogène est remarquable.

Fight Club interpelle tout en faisant passer un bon moment , que l’on adhère ou pas sa à vision du monde . Dérangeant peut être, excellent certainement.

[Creeps]

Radin !

[zack_]

Ca va encore! tu as pas vu la note de Logan
Je me le referai bien celui-là!

[Eikichi Onizuka]

Ah ben perso je ne suis pas loin de Logan. Un 6,5 ou 7 peut être. J'avais pas surkiffé.

[Dunandan]

Même à sa sortie au ciné ? Il a longtemps été parmi mes films cultes...

[sylclo]

Au-delà des collines
Date de sortie : 21 novembre 2012 (2h 30min)
Réalisé par : Cristian Mungiu
Avec : Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta
Genre : Drame
Nationalité : Français , belge , roumain

De nos jours en Roumanie ;Alina revient d'Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu’elle n’ait jamais aimée et qui ne l’ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d'avoir Dieu comme rival.

Le film s’inspire de faits réels. En effet, en 2005, une jeune nonne était morte suite à un exorcisme dans un couvent en Moldavie.

Bien qu’il y ait de l’esthétisme, de la profondeur dans ce conflit, entre ces deux jeunes femmes déchirées par leur amour, j’ai eu un peu de mal à me laisser totalement embarquer par ce film. Sans doute le choix du réalisateur d’adopter un ton neutre, et de laisser le spectateur témoin et juge en son âme et conscience. L’ ’’épilogue’’ est révélateur. Long, sans intérêt particulier, il laisse le spectateur et les protagonistes à l’abandon sur le bord de la route. L’essentiel de l’action, du rythme, repose sur les épaules, certes solides, d’Alina (Cristina Flutur).

On comprend rapidement que deux mondes vont s’affronter. Celui de l’amour fou d’Alina, total, sans concession, jusqu’au don de soi. Le second, est à l’image du premier, mais ce dernier repose sur l’amour d’un être insaisissable. Se rajoute le côté mystique, les rituels moyenâgeux. Les contrastes sont saisissants, éclairages, environnement, rapport entre les gens, deux époques s’emblent se côtoyer (il y a un aspect des Visiteurs).

Voichita (Cosmina Stratan) est déchargée de tout, elle s’en remet entièrement à son église, à Papa. Il n’y a rien à comprendre puisqu’il suffit de croire. Déconnectés de la réalité, enfermés dans leur certitudes, ils ne cèderont rien et iront jusqu’à commettre l’irréparable. Alina, quant à elle, lutte, garde son libre arbitre sur ses choix. Face aux représentants de ce rival invisible, le combat est inégal. Seul son sacrifice lui donnera raison.

Après 4mois, 3semaines, 2 jours, Cristian Mungiu nous livre une œuvre dramatique intéressante. Le ton neutre lui ôte de son intensité, et sans doute un peu plus de lyrisme aurait apporté une touche lumineuse à cet Amour passionnel.

[sylclo]

Into the Wild
Date de sortie : 9 janvier 2008 (2h 27min)
Réalisé par : Sean Penn
Avec : Emile Hirsch, Marcia Gay Harden, William Hurt
Genre : Aventure , Drame
Nationalité : Américain


Tout juste diplômé de l'université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l'existence confortable et sans surprise qui l'attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.
Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres.
Au bout de son voyage, Christopher atteindra son but ultime en s'aventurant seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.

Ce film est l’adaptation du roman de Jon Krakauer ‘‘Voyage au bout de la solitude’’ lui-même inspiré des pérégrinations de Christopher McCandless entre 1990 et 1992.

En introduction et en quelques minutes nous faisons l’état des lieux de l’environnement familial de Christopher, ensuite les amarres sont immédiatement larguées. Au cours de son voyage nous reviendrons plusieurs fois dans la ‘‘cellule’’ familiale.

Voyage initiatique, thérapie, envie d’ailleurs, cri de révolte, ce film aborde à travers l’histoire de Christopher McCandless des thèmes de prédilections de nombreux écrivains. Certains sont cités ; Tolstoï, J. London, Thoreau…, mais d’autres auraient eu leur place, Ibsen, Kessel, Hemingway, Orwell, et plus prés de nous (peut être Le Clézio, politiquement correct ?).

Sean Penn nous offre une œuvre magnifique. Un film poignant, un hymne à la vie, un souffle d’amour. Des décors naturels somptueux sans tomber dans le reportage, une bande son à écouter en boucle sans se lasser, des acteurs totalement dans le tempo, naturels (Emile Hirsch remarquable). Les ralentis splendides, sont dosés, sans surcharge, pas d’abus. Ce film est tout à la fois rafraichissant et prenant c.à.d. qu’il dépasse le stade de la simple aventure. Du haut de ses 22 ans Christopher,garçon rebelle, tenace, attachant, pose des questions, s’interroge, interpelle. Il nous entraîne dans son périple, nous donne envie de partager sa route, de marcher dans ses pas. L’accompagner et rendre la fin beaucoup plus heureuse, moins cruelle.

Par ex.entendre ses parents lui prononcer les paroles que Peer Gynt a reçues lors de son retour de voyage
<<Ton voyage est fini, Peer, tu as enfin compris le sens de la vie, c'est ici chez toi et non pas dans la vaine poursuite de tes rêves fous à travers le monde que réside le vrai bonheur.>> Le destin en a décidé autrement.
Si Christopher n’a eu au bout de sa route que le ciel pour horizon, il nous a légué un merveilleux voyage, une belle leçon de vie.
Superbe film !!!

[Alegas]

Les Cinq Légendes
Date de sortie : 28 novembre 2012 (1h 37min)
Réalisé par : Peter Ramsey
Avec : Chris Pine, Isla Fisher, Alec Baldwin
Genre : Animation , Aventure , Famille
Nationalité : Américain

L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants.

Tout le monde, ou presque, pourra se retrouver dans ce film d’animation. Sa seule prétention ; faire sourire, divertir, réjouir les petits et les grands. Les enfants tout comme les adultes intégreront facilement l’univers de ces gardians. Le personnage central moins connu chez nous est vite adopté. Ce Monsieur hiver, facétieux, artiste, romantique, charme et séduit son entourage ainsi que les spectateurs.

Pas de grande surprise sur l’issue du combat contre le croque-mitaine. Un foisonnement de petits tableaux permettent d’éviter l’ennui, ce qui arrive parfois avec ce genre de film. Le croque –mitaine manque de relief, sans doute un choix volontaire.
Globalement (et rapidement ) un divertissement agréable pour petits et pourquoi pas les grands.

[sylclo]

Lost Destination(Verbo):
Date de sortie : 2011 (1h 27min)
Réalisé par : Eduardo Chapero-Jackson
Avec : Miguel Ángel Silvestre, Macarena Gómez, Verónica Echegui
Genre : Science fiction , Action , Aventure
Nationalité : Espagnol




La jeune Sara habite dans une cité moderne en partie désertée. Son mal de vivre va l’entraîner dans un voyage initiatique, un univers où la musique rap, le fantastique sont mêlés.


Ce film aborde de manière romanesque un problème de société, un sujet délicat, le suicide des jeunes. Partiellement dédramatisé, traité sous une forme onirique le spectateur suit le combat intérieur de la jeune Sara. Elle doit trouver la force et la ou les raisons de vivre. Des voix intérieures symbolisées/matérialisées par plusieurs personnages l’accompagnent dans cette lutte. L’issue de ce face à face ne dépend que de sa volonté, ce sera son choix. La mort, symbolisée par l’obscurité, progresse inéluctablement, elle enveloppe le/la désespéré(e), et l’acte irréparable est ainsi accompli si la future victime ne se libère pas rapidement de cette emprise.

Le personnage central aurait peut être gagné en crédibilité en étant plus proche de la jeunesse actuelle, moins lunaire, (sous entendu se sont les intellos, les rêveurs qui sont suicidaires).

L’ambiance générale colle au sujet, et si l’on survole les causes profondes du mal être de cette jeunesse, on ne plonge pas dans la psychanalyse et la psychologie de ’’bas étages’’, c’est également plus abordable que du Lars von Trier. Quelques références mythologiques, littéraires, principalement Cervantès, donnent un peu de profondeur au film.

Le film ne sombre pas dans la sordide ni le mélo. Encore une fois un sujet délicat mais relativement bien abordé, sans être exceptionnel ce film n’en demeure pas moins intéressant.

[sylclo]

Thérèse Desqueyroux
Date de sortie : 21 novembre 2012 (1h 50min)
Réalisé par : Claude Miller
Avec : Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier
Genre : Drame
Nationalité : Français



Dans les Landes, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles. Thérèse Larroque devient Madame Desqueyroux ; mais cette jeune femme aux idées avant-gardistes ne respecte pas les conventions ancrées dans la région. Pour se libérer du destin qu’on lui impose, elle tentera tout pour vivre pleinement sa vie



Adapter Mauriac est un pari osé ; homme de lettres, cultivé, érudit, Mauriac était aussi un homme tourmenté. Ceci se retrouve dans la plupart de ses romans, Thérèse Desqueyroux n’échappe pas à la règle, le transposer au cinéma était un beau challenge.

Les options cinématographiques sont limitées lorsque l’on s’attaque à un tel monument de la littérature. Ici, comme dans la première version avec E. Riva et P. Noiret de 1962, le roman est respecté, mais l’ouvrage cinématographique manque de souffle, Pialat en 1987 avait merveilleusement réussi avec le roman de Bernanos ’’Sous le soleil de Satan’’.

Le choix de Claude Miller n’incitera pas forcément les curieux à tenter de découvrir Mauriac. Le rythme est lent, l’ambiance n’invite pas à la réjouissance, à l’euphorie. L’intrigue, elle-même issue d’un fait divers, ne passionne guère plus.
Les grands thèmes de Mauriac sont présents : le bien, le mal, les conventions, les règles du milieu social, les choix que l’on s’impose, l’hypocrisie des familles, les révoltes contenues, le paraître, la fragilité des amitiés etc.…De grands thèmes classiques mais exacerbés par la sensibilité de Mauriac. Les inconditionnels du roman seront peut être déçus, les autres, probablement aussi et ce malgré une œuvre soignée, esthétique ainsi qu’une belle interprétation.

Thérèse Desqueyroux de Miller est un très beau navire toutes voiles dehors auquel il manque le vent….de folie.

[Alegas]

Le Vieil homme et l’enfant

Date de sortie : 1967 (1h30)
Réalisé par : Claude Berri
Avec : Michel Simon, Alain Cohen, Luce Fabiole
Genre : Nationalité Français

L’histoire se passe en France sous l’occupation pendant la seconde guerre mondiale. Pour échappé aux rafles le petit Claude Langman est envoyé dans une famille d’accueil chez Pépé et Mémé un couple de retraité, Son arrivé au sein de ce couple va bouleverser les habitudes et les certitudes de Pépé…

Claude Berri nous offre un film en grande partie autobiographique. Cette petite pépite met face à face deux êtres que tout oppose : l’âge, les origines sociales, la religion, Ici pas de canons, de mitrailleuses, de champs de bataille, simplement l’histoire d’un enfant confronté au monde des adultes et à un quotidien auquel il va devoir s’adapter pour ne pas se mettre en danger.

Cette enfant va bousculer les repaires affectifs de Pépé (lui qui pense et applique le dicton:<<plus je connais les hommes plus j’aime mon chien>>. Claude et Pépé vont s’apprivoiser. Chacun va faire un pas vers l’autre, ainsi le vieil homme va retrouver son humanité mise en sommeil depuis des années.

Ce film aborde une page de l’histoire de l’occupation de fort belle manière. Tout semble paisible dans ce coin de campagne, on se surprendrait à chanter douce France mais la propagande de Vichy est omniprésente, elle nous rappelle la triste réalité (le son des bombardements également) .

Michel Simon est grandiose ; tout à la fois facile et simple, tendre et naturel, ’’cabot’’. Claude Cohen quant à lui surprend par son aisance à évoluer dans cet environnement d’adulte, l’innocence de l’enfance sans doute.

Heureusement il n’y a pas eu que des collabos. On ne peut pas classer Pépé comme un Juste mais je pense que ceci aurait tété le dernier de ses soucis. Il a pu, grâce à un enfant, se réconcilier avec lui-même et un peu avec les hommes. Quant au petit Claude cette traversée aura été facilité par la douceur d’un foyer, la tendresse d’un homme… tout est dans son regard lors des adieux, ces heures précieuses font parti de ses bagages.

Le Vieil homme et l’enfant parle d’humanité, de ce qu’il a de meilleur en nous dans une période ou le pire était en train de se produire.

Simple, sobre, beau.