[oso] Mes critiques en 2013

[osorojo]

Merci Dun' ^^

J'ai pu effectivement lire souvent ici que les Zato étaient assez inégaux. On verra, ça ne me surprend pas en même temps. Rien que pour les Misumis qui ponctueront le chemin, je me ferai l'intégrale

Pour le N&B, je sais pas, ouais il donne beaucoup de dynamique aux images quand il est bien utilisé (Misumi en général c'est un truc de fou ) mais j'avais bien aimé la couleur dans Les derniers samourais par exemple. Ca dépend du réal et de son DP de toute façon

[Dunandan]

Bon après ceux du coffret c'est quand même pas mal de films de qualité : du assez bon (à part les deux duo que je trouve assez moyen), beaucoup de bons, et quelques pépites qui figurent même parmi les meilleurs chambaras (tout le monde est d'accord sur le statut de 2 films, je te laisse le plaisir de la découverte).

[osorojo]

THE DEAD OUTSIDE
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Kerry Anne Mullaney (2008) | 5/10

Huis clôt horrifique qui parvient à se rendre sympathique en dépit d'un budget que l'on devine très ras des pâquerettes. Afin d'y palier, la réalisatrice se focalise sur ses personnages en tentant de leur donner un peu d'épaisseur. C'est parfois pas trop mal, mais on sent tout de même ici le côté non maîtrisé d'un premier film, que ce soit en terme d'écriture mais surtout de réalisation.

Ainsi Kerry Anne Mullaney tente d'insuffler à son film un fort parti pris graphique, ou tout au moins une identité qui lui serait propre. Le souci c'est que c'est pas très abouti et que pour compenser elle choisit d'appliquer à chacun de ses cadrages une rotation dans l'image. Je ne sais pas quelle volonté se cache derrière, mais ça m'a quelque peu agacé de voir ce cadre sans cesse dans l'oblique. L'horizon qui tangue en permanence, ça me file un peu le tournis et voir les persos constamment vaciller ne m'a pas convaincu.

Pour le reste, c'est du classique. Une petite histoire de fin du monde, avec virus latent qui transforme les humains en bêtes violentes complètement paumées. Ces zombies, on ne les voit pas souvent et on comprend pourquoi quand l'un d'eux apparaît dans le champ. C'est en effet dans ces moments qu'on ressent fortement le budget restreint.

En bref, The dead outside est un film qui transpire l'envie de bien faire, mais qui témoigne d'un savoir faire pas encore arrivé à maturation. Et même si l'argent est forcément une excuse plausible, il manque quand même par moment d'un peu d'inspiration et d'une once d'efficacité pour rendre le tout plus exaltant. En outre, les quelques choix de réalisation visant à caractériser l'image sont assez discutables et desservent le film plus qu'autre chose. Il vaut parfois mieux écouter le dicton universel "Less is more" plutôt que de vouloir à tout prix en faire des tonnes.

[Dunandan]

ZATOICHI : MORT OU VIF
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Kazuo Ikehiro (1964) | 7/10

Avec ce deuxième film de l'intégrale Wildside (et pourtant déjà 6e opus de la saga Zatoichi), on accueille joyeusement la couleur dans les aventures de notre aveugle au sabre redoutable. Ici Misumi laisse le soin à Kazuo Ikehiro de continuer l'histoire de son anti héro, chose qu'il fait sans démériter même s'il ne parvient jamais à égaler Misumi et son premier film. D'un point de vue graphique d'abord, on perd la force des compositions du sabreur manchot, même si le côté pictural de certains passages est somme toute assez réussi, mais également du point de vue du personnage même de Zatoichi, qui est un peu moins caractérisé ici.

Néanmoins, j'ai pour ma part plutôt apprécié cet épisode dans le sens où il est plus tourné vers le divertissement pur. En 1h20, sans aucune faiblesse de rythme, la messe et dite, avec une pointe d'humour et beaucoup d'action pour ne rien gâcher, on est vraiment devant une bobine faite pour divertir. Alors certes on perd un peu le côté profond du premier film, mais on gagne en dynamisme au niveau du rythme. Et même si encore une fois, je préfère la fulgurence des quelques heurts ferreux du film de Misumi, j'ai tout de même bien apprécié la tentative faite par Ikehiro pour donner du mouvement à sa caméra. Le résultat est perfectible mais pas inintéressant et permet aux différents duels de durer un peu plus longtemps. L'avant dernier affrontement, lorsque Zatoichi s'attaque au convoi de l'intendant est vraiment sympa, avec cette caméra qui suit l'aveugle lorsqu'il décime tout le monde. Et puis, ce petit duel à base de pièce à couper en deux est un bon exemple du côté peut être un peu moins sérieux du film qui fonctionne très bien.

Au final, un épisode que j'ai bien apprécié. Je suis peut être le public idéal pour cette saga (tant mieux ) que j'ai vraiment envie de poursuivre pour le coup. Et pour finir sur cet épisode, ça m'a beaucoup plu de voir évoluer le futur Itto Ogami qui montre ici les prémices du futur charismatique exécuteur de l'ultime saga Baby Cart !

[Jack Spret]

Dire que j'ai offert le coffret Zatoichi à mon frère à Noël dernier alors que je le veux
Ce genre de geste est très douloureux !

[Dunandan]

Hé bein, si tu notes comme ça, tu ne vas pas compter tes 8+ car le meilleur est à venir !

[osorojo]

Huhu Jack, ça m'a fait la même quand j'ai offert l'intégrale 6fu à ma moman T'aurais quand même pu lui emprunter, ça sert à ça les frangibus

@dun :

[Jack Spret]

Si je lui emprunte, je vais avoir une perte de mémoire juste à ce moment précis

[Dunandan]

ZATOICHI : VOYAGE MEURTRIER
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Kenji Misumi (1964) | 6.5/10

Un poil déçu par ce troisième épisodes de l'intégrale Wildside (8ème de la série), je m'attendais à une oeuvre vraiment plus marquée visuellement étant donné que Misumi était derrière la caméra. Mais pour le coup, mis à part deux trois compositions de plans qui sont empreintes de sa pâte graphique, il préfère épurer le côté formel de son film pour donner plus de place à cette trame assez sérieuse qui fait le script du film. Non pas que Voyage meurtrier soit faible formellement, on y retrouve une grande rigueur esthétique, mais elle passe à mon sens ici au second plan contrairement au premier épisode de la saga où elle participait activement à l'histoire.

En abordant l'envie de paternité de Zatoichi et cette fatalité qui fait qu'il ne sera certainement jamais père au vu de son mode de vie, Misumi propulse la saga sur des terres presque dramatiques. Et s'il insère entre deux séquences baignées d'émotions quelques passages plus comiques, il reste dans un registre presque sombre en berçant son histoire d'une mélancolie morose qui fout un peu le bourdon. Pour enfoncer le clou, il introduit également sur le chemin de son sabreur aveugle une jeune femme qu'il se refusera d'aimer, comme pour achever cette idée qui fait de Zatoichi un homme condamné à mener une vie de solitaire.

Cette tristesse latente ne m'a pas spécialement convaincu, j'ai trouvé le message général un peu trop appuyé et le manque de fougue du film, qui est servi par un rythme très lancinant m'a laissé un peu froid par moment. Et si Misumi nous rappelle à quelques reprises qu'il maîtrise son sujet dès lors qu'il met en scène des mises à mort fulgurantes, j'ai pour ma part trouvé qu'il martelait un peu trop son message. Certainement juste une histoire qui ne me touche pas spécialement et qui m'a, pour le coup, fait trouver le temps un peu long par moment.

[angel.heart]

Ah, moi j'aime beaucoup celui-la. Et le thème musical arrache tout!

[osorojo]

Pour le coup, c'est vraiment l'histoire qui m'est passé un peu au dessus. Et puis, on pense forcément à Daigoro devant cet épisode, avec nostalgie

[Dunandan]

Je le trouve même supérieur à l'autre que t'as vu (avec un + 1 pour l'émotion), comme quoi les goûts ... (et en fait 8 ans séparent les deux films, le n°8 & la saga BC).

[osorojo]

Je pense que c'est normal qu'un film avec ces thématiques divisent un peu plus. On est touché ou gavé, au choix. Et puis Zato qui file la gougoutte, ça casse un peu le personnage

[Dunandan]

Ah tu verras, l'humour est une composante essentielle à cette saga, autant que la mélancolie du personnage (mais je te concède que c'est l'un des plus légers ... je te laisse la surprise pour l'autre).

[osorojo]

DJANGO UNCHAINED
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Quentin Tarantino (2013) | 10/10

Juste du pur plaisir. Jusqu'au bout. Un putain de réal qui aime le cinéma, qui aime partager sa passion, qui pense à son public à chaque placement de caméra, à chaque dialogue, à chaque petit clin d'oeil avec lesquels il nous rend complices de son amusement; on est véritablement pris dans ce tourbillon de bonne humeur du commencement à cette fin si décallée du film qu'elle sonne comme un véritable pied de nez à tous ceux qui ne peuvent mettre de côté leur intellectualisation du cinéma pour juste profiter de l'image et rigoler un bon coup.

Une séance de près de 3h qui en parait moitié moins, faite d'émotion, d'adrénaline mais surtout d'une banane sur le visage qui se mue en franche poilade sans qu'on s'y attende. Ce que ça fait plaisir d'aller au cinoche pour se faire cueillir comme ça. Tout dans Django cingle comme une déclaration d'amour au 7eme art mais surtout à tous ces films peu connus qui font le plaisir de mecs allumés, amoureux des galettes obscures dont je fais partie. Des ambiances graphiques complètement jubilatoires, aux gunfights surréalistes tout simplement jouissifs, impossible de ne pas trouver son compte avec la générosité de Tarantino dans cette relecture personnelle du western saupoudrée d'une réflexion acide sur l'esclavage.

Un vrai moment de bonheur à tous les niveaux. Direction d'acteurs au top à l'image d'un Jamie Foxx qui semble en parfaite symbiose avec Tarantino et son univers, musiques toujours aussi improbables qui semblent pourtant ne faire qu'une avec l'image qu'elles accompagnent, compositions de plans virtuoses épaulées par une caméra en constante mobilité qui nous plonge au coeur de l'action avec une fluidité rarement atteinte. On sent presque le souffle des acteurs sur nos visages tant on est prêt d'eux, et tous servent des personnages si gratinés, si colorés qu'on ne peut que les aimer, qu'ils soient du bon au mauvais côté de la balance. Impossible également de ne pas saluer la performance du vrai déchaîné du film. Di Caprio prouve une nouvelle fois aux yeux du monde qu'il est fait du bois des grands acteurs. Sa présence à l'écran est magnétique, quand il parle, on l'écoute, quand il s'énerve, on baisse les yeux. Du côté des seconds rôles, c'est également une orgie de grosses prestations. Samuel L Jackson rempile pour un tour en délivrant l'une de ses plus belles partitions et Christoph Waltz parvient à trouver le ton juste pour incarner un personnage fait de subtilité.

Django est une véritable pépite qui remet les pendules à l'heure en ces périodes troubles où les films inspirés peinent à trouver le chemin des caves aux sièges rouges. Et plus encore, il est tout simplement de l'étoffe de ces oeuvres qui nous rappellent, si besoin en est, pourquoi on est passionné par cet art numéro 7.



Ah oui, j'oubliais... Dites au revoir à Lara