DREDD++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Pete Travis (2012) |
3/10++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Vendredi soir, fin de soirée, quoi de mieux qu'un petit film bis bien bourrin pour se maintenir éveillé. J'espérais trouver en Dredd ce petit moment décomplexé où l'on se laisse porter par quelques mises à mort sèches et brutales, à un rythme frénétique pour empêcher mes paupières fatiguées de se fermer trop souvent. De tout celà, je n'ai rien eu, mises à part quelques séquences furtives un peu énervées. Pour le reste, Dredd n'est que poudre aux yeux, cache misère et grossièreté.
Au rang des vices cachés gratuits et loupés, on peut citer pour commencer tout le travail sur les effets spéciaux, digne d'une démo technique faite par un mec qui vient de découvrir after effect et tous les effets qu'il a à sa disposition. On ressent le manque budgétaire du film dans chaque parti pris graphique, à commencer par cette couleur plus que saturée dont il faut se contenter en terme d'ambiance, ce qui est vraiment, mais alors, vraiment, insupportable. Au bout de 5 minutes de bobine, mes yeux me suppliaient de mettre un terme à cette torture visuelle sadique. Et le plus rageant, c'est qu'on sent que le réalisateur est convaincu par son esthétique de petit malin. Persuadé qu'il apporte à son film une petite touche arty, il ne manque pas de pilonner ses choix esthétiques et c'est avec dépit qu'on supporte de très longues minutes de ralentis pompeux qui sont censés être les passages chocs de Dredd, à savoir tous ces moments qui illustrent la prise d'une drogue d'un nouveau genre par tous les junkies que nos deux juges intrépides vont zigouiller (sérieux, entre les trois morts du début et la défenestration finale, c'est du gros n'importe quoi dans les grandes largeurs).
Mais le problème de Dredd, c'est qu'il cumule les tares. Là où je pourrais passer sans problème un manque de finition niveau FX, la faute à un budget réduit, j'ai plus de mal à laisser Pete Travis me proposer du vite pendant 1h30. Ses personnages sont fadasses au possible, entre Karl Urban qui tire la tronche du début à la fin (je sais c'est Dredd, mais bon, quand même quoi, il a du choper des crampes aux zygomatiques le type), Olivia Thirlby qui n'a rien à proposer sinon son joli minois et Lena Headey qui est tout simplement ailleurs, ne parvenant jamais à trouver l'attitude qui conviendrait à la baronne de la drogue clichée au possible qu'elle incarne (son perso est vraiment risible ...), on assiste à une course au ridicule qui fait sourire pendant 5 minutes mais qui finit par devenir agaçante passé ce cap.
En bref, Dredd est un film complètement loupé, qui n'est sauvé du naufrage que par quelques headshots percutants. A part cela c'est d'un vide cosmique qu'il faut se contenter, comblé par un cache misère graphique repoussant, de choix esthétiques non maîtrisés qui filent la nausée, de personnages risibles qu'on a envie de buter parce qu'ils nous insupportent et d'idées de petit malin qui sont inexploitées car inexploitables. A l'image de cette drogue qu'à court d'idée les scénaristes ont baptisé Slow Mo, Dredd ne parvient jamais à trouver la seconde et fini par cramer son moteur au bout de 5 minutes au rupteur en première. Circulez, il n'y a rien à voir.