SAFE+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++Boaz Yakin (2012) |
8/10+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Pouah, un pur shoot de créatine picturale ce Safe, qui revigore par son dynamisme exacerbé et ses gunfight hyper secs. Dès les premières secondes du film et ce, jusqu'à ses derniers moments, Boaz Yakin se met en HK mode pour nous offrir des séquences survitaminées lors desquelles il use jusqu'à la corde tout le potentiel explosif de monsieur cassage de tronche en personnage, le seul et l'unique monstrueux mister Tatane.
Car avant toute chose, c'est bien un Jason Show que Boaz Yakin met en scène avec Safe. Et n'en déplaise à certains, l'acteur prouve une nouvelle fois qu'il est l'un des meilleurs sur la planète en ce moment pour livrer ce genre de prestations physiques qui marque sans forcer nos rétines de cinéphiles blasés. De concert avec toute l'inspiration dont fait preuve le réalisateur pour exacerber les possibilités martiales de son poulain, les deux hommes nous offrent des fusillades énervées comme on en voit rarement sur nos écrans.
Au niveau du script, puisque c'est la principale cible des critiques négatives au sujet du film, je l'ai pour ma part trouvé en totale adéquation avec l'ambition du métrage. Et si j'ai été un peu dérouté au départ par cette narration éclatée à laquelle on peut reconnaître quelques maladresses (les cartons de date un peu facile), elle n'en reste pas moins d'un efficacité redoutable et permet aux scénaristes de poser les enjeux en un petit quart d'heure de temps. Une fois cette phrase d'exposition passée, les hostilités peuvent commencer et c'est parti pour un tour de montagne russe dont la poudre et les headshot sont les métronomes meurtriers. Une écriture au poil pour ce genre de film dont l'intérêt est bel et bien dans la fureur de la mise en scène, n'en déplaise aux exigeants qui auraient souhaité une histoire un peu plus alambiquée. En outre, j'ai trouvé le film assez surprenant par moment, ne serait-ce par exemple que lors de ce combat final qui parvient à ne tomber ni dans le ridicule, ni dans la surenchère pour nous prendre de court avec panache (gros bonus ce passage - bad bizness for you !
).
Safe se révèle être un pur film de genre, qui embrasse les codes auxquels il appartient les bras ouverts sans jamais en avoir honte. Et si l'on pourra reprocher au film ces quelques petites imprécisions de casting ainsi que quelques petits péchés d'orgueil à travers certains passages un peu too much, impossible de ne pas lui reconnaître ses grosses qualités visuelles. En plus d'être virtuose dans sa façon de nous transporter au coeur des fusillades, Boaz Yakin pare son film d'une esthétique assez personnelle, à coup de compositions photographiques bien senties qui imposent d'emblée une belle ambiance urbaine à l'ensemble. Le passage du casino est en ce sens une véritable signature du cinéaste. Entre inspirations mafieuses et jeux vidéos, elle est d'une intensité folle et possède une ambiance graphique qui n'est pas monnaie courante. Une chose est certaine, Boaz Yakin était pour moi jusqu'ici un parfait inconnu, inutile de vous dire que je vais désormais suivre le bonhomme avec intérêt. Quant à Tatane, il ne fait que confirmer en parvenant toujours à imposer sur mon visage un rictus immédiat dès qu'il commence à désaxer des mâchoires. Pur moment de plaisir ? Absolument. Coupable ? Certainement pas.