[oso] Mes critiques en 2013

[osorojo]

Qu'est ce que tu conseilles ?

[Alegas]

Violon Rouge !!!

[Dunandan]

La grande séduction et j'ai bien aimé aussi Piché, entre ciel et terre (le Flight québécois ...).

Sinon je découvre aussi, mais d'après ce que j'ai vu sur place, il y a un bon petit répertoire (on retrouve un peu le phrasé de M. Pagnol dans le style verbal).

Et je te déconseille les Xavier Dolan (j'ai vu J'ai tué ma mère et ça m'a été insupportable).

[osorojo]

Je note vos films ^^ Pour Dolan, J'ai vu "J'ai tué ma mère" que j'avais pas trouvé trop mal, mais ses autres films ne m'emballent pas spécialement.

[nicofromtheblock]

Je trouve que J'ai tué ma mère est son moins bon : les 2 autres sont plus regardables.
Dunandan, t'as vu Inch' Allah ? Il sort bientôt en France, ça m'a l'air pas mal du tout.

[Alegas]

Y'a aussi les films de Jean Marc Vallée qui sont sympa.

[Dunandan]

Je trouve que J'ai tué ma mère est son moins bon : les 2 autres sont plus regardables.
Dunandan, t'as vu Inch' Allah ? Il sort bientôt en France, ça m'a l'air pas mal du tout.

Non j'avoue que je n'ai pas beaucoup de temps pour aller au ciné, trop loin de chez moi

@ Oso : J'ai tué ma mère, j'avais toujours eu envie de baffer l'acteur principal, depuis son cinéma m'a bloqué.

[osorojo]

COLD BLOOD

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Stefan Ruzowitzky (2013) | 6/10
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Un petit thriller en mode polaire sympathique qui peine toutefois à réellement convaincre, la faute à un script paquebot sans aucune surprise fait de pistes pompeuses pour nous mener à un final on ne peut plus liquoreux qui nous laisse sur le carreau. Ce que l'on retiendra de ce Cold Blood, c'est la performance magistrale d'Eric Bana qui vole littéralement le film. Bien allumé, il apporte cette folie manquante au script avec sa partition complètement décalée. Chaque sursaut de violence dont il est l'auteur est pour lui une occasion de nous chahuter et c'est avec plaisir qu'on se laisse emporter par ses quelques mises à mort subites que l'on ne voit pas venir.

Bien dommage que le reste du casting soit un peu aux fraises, s'ils avaient tous été du calibre de Bana, on aurait pu fermer les yeux sur l'inexistence d'intérêt du film au niveau de son écriture. Mais Charlie Hunnam cabotine beaucoup trop et ne parvient pas à trouver le ton juste pour nous faire croire à cette romance débile qu'il vit avec la très jolie mais inexistante Olivia Wilde. La pauvre semble perdue au milieu de toute cette neige, comme anesthésiée, jamais on ne ressent réellement l'ambivalence de son personnage.

Heureusement, niveau réalisation, il y a de quoi se rincer l'oeil avec une photographie assez sympa. Le film est shooté avec classe et même s'il ne parvient pas à se hisser au niveau d'une oeuvre comme Un plan simple pour n'en citer qu'une, il reste très plaisant d'un point de vue formel. C'est d'ailleurs tout ce que l'on retiendra de Cold Blood, une ambiance polaire sympathique, ainsi que la performance sans réserve de Bana. On pourra également citer quelques seconds rôles bien charismatiques, mais c'est à peu près tout ce qui permet à ce Cold Blood de nous divertir pendant 1h30.

[Alegas]

MES CHERS VOISINS

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Alex De La Iglesia (2000) | 7.5/10
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Film typique de son auteur, mes chers voisins est une belle comédie noire à l'acidité très marquée. Sous ses faux airs de farce comique se cachent en effet une belle critique de ce rapport qu'a l'humain avec l'argent. Difficile en effet de ne pas céder à son appel et ce qu'il représente. Vie plus facile d'où la nécessité de travailler n'est plus qu'un lointain souvenir mais également cet indéniable pouvoir qu'il procure. Mais bien plus que ces effets matérialistes, c'est bel et bien à ce côté obsessionnel qu'il peut déclencher que le cinéaste met en exergue ici.

A travers une galerie de personnages bien barrés ayant tous le même but, à savoir un trésor en billets planqué dans l'immeuble qu'ils habitent tous, De La Iglesia s'amuse à montrer le côté pervers qu'engendre ce rêve que beaucoup partagent, à savoir cet accès à une grosse somme d'argent. Unis sans l'être autour de leur objectif commun, les habitants oublieront leurs principes les plus chers pour cette matière sans odeur mais au pouvoir réel. Bien entendu, De La Iglesia oblige, ce n'est jamais martelé avec une quelconque intention moralisatrice mais bien plus un prétexte à la fable sociale où la comédie côtoie le glauque. Et si le sous texte critique est présent, Mes chers voisins est avant tout un très chouette moment de rigolade, assumé dans une surenchère qu'on aurait même voulu encore plus osée pour le coup. Car si le réalisateur parvient sans mal à instaurer une ambiance réussie dans toute la première partie du film, il semble un peu plus timide dans tous son dénouement, en tout cas pas aussi timbré que ce à quoi il nous a habitué.

Toujours est-il qu'on retrouve dans ce film tout l'univers qui fait la force de son cinéma. Des personnages aux tronches bien marquées, aux caractères improbables mais terriblement attachants à l'écran. Des idées qui n'hésitent pas à aller au bout de leur inspiration, comme cet accident d’ascenseur sorti de nulle part qui fait son petit effet. C'est d'ailleurs dans ces petits moments intenses que l'on ressent tout le savoir-faire de De La Iglesia. Sous ses airs de ne pas y toucher, il livre tout de même une bobine très maîtrisée formellement, qui souffre certes de quelques passages un peu limites (la chute de la vieille par exemple) mais qui ne paraissent jamais loupés. C'est vraiment la force de l'espagnol de réussir à sortir le meilleur avec les moyens qu'il a au moment où il réalise ses films. Une nouvelle très belle marche dans une filmographie qui ne cesse de me charmer et conforte ce sentiment qui me fait penser qu'il est assurément l'un des meilleurs réalisateurs européens en activité.

[Jack Spret]

T'as bien réussi à expliquer tout ce que j'ai pas aimé dans Cold Blood

[osorojo]

C'est dommage, y avait vraiment de quoi faire un super film. Dommage, on a vraiment le sentiment que le réal était pas loin d'un truc bien cool

[Jack Spret]

Carrément.
C'est même ça qui m'a énervé à la fin.
Eric Bana a un personnage solide, avec une ligne de conduite bien personnelle.
Mais sa soeur, elle est d'une platitude...
Et puis le message aigre-doux où le méchant est puni pendant Thanksgiving, merci quoi

[osorojo]

Ouais, trop de bonne morale. Dans le genre gerbant, j'ai bien aimé tout le passage dans la cahute avec la pÔvre petite fille qui doit s'occuper de son frère et sa mère. T'es pas un ange, patati patata

[osorojo]

FAUSSE DONNE

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Louis Morneau (1998) | 7/10
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Bien sympa ce petit film de série B énergique qui ne se prend pas la tête et se révèle être bien généreux dans son ensemble. Outre un casting qui fait plaisir, James Belushi est impeccable, Vanessa Angel est toute mimi et Timothy Dalton nous fait l'honneur d'un petit retour pour incarner un sheriff pas très respectable, on sent de la part du réalisateur une réelle implication pour nous faire passer un bon moment. Exit les ramifications scénaristiques, Louis Morneau va à l'essentiel et boucle en moins de 90 minutes un film dynamique qui ne nous laisse jamais le temps de nous ennuyer.

Pour tous ceux qui n'y chercheront que ce qu'il propose, à savoir un moment burné sans prétention, Fausse Donne fera son office. Il ne faut en effet pas s'attendre à autre chose qu'un moment de divertissement honnête, mais c'est agréable aussi de se retrouver devant un film qui ne tente pas de se faire plus finaud qu'il ne l'est réellement. Et qu'on ne s'y trompe pas, cette petite récréation à la sauce bandit a pour elle quelques moments bien badass qui font plaisir. Les bastos ne préviennent pas avant de se loger dans les corps avec fracas, rien que pour ça, Fausse Donne comblera à l'aise une soirée un peu morose que vous souhaiterez rebooster à coup d'images énervées balancées sur un beat bien vitaminé.

[osorojo]

ACTION MUTANTE

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Alex De La Iglesia (1993) | 7/10
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Complètement foutraque, souvent amusant et terriblement assumé dans un jusqu'au boutisme extrême, ce premier film d'Alex De La Iglesia transpire de cette générosité à venir du cinéaste. On y retrouve tout la fougue d'un homme qui aime le cinéma et le prouvera ensuite avec des films bien plus maîtrisés. Mais si Action mutante pêche parfois par son rythme en dent de scie, il possède déjà tout le gimmick visuel et thématique du réalisateur. C'est en effet devant un concentré de ses intentions que l'on se retrouve, explosif et parfois maladroit car moins contenu qu'une oeuvre aboutie comme Balada Triste, ce qui est souvent la marque des premiers films, beaucoup d'intentions difficiles à canaliser.

Toutefois cette fougue en roue libre qui déroutera certains possède tout le charme qu'on connait aux films de l'Espagnol, à commencer par une maîtrise des moyens limités dont il dispose pour générer des ambiances assez bluffantes. Les maquillage et les effets spéciaux dans leur ensemble passent très bien le cap des années et fonctionnent toujours de belle façon. De La Iglesia offre à son film des atmosphères glauques au sein desquelles toute sa galerie de personnages complètement allumés évolue. Tous incarnés par des acteurs qui se donnent, ils permettent au film d'être de belle tenue en compensant les quelques faiblesses de rythme du métrage par des prestations assez remarquables.

Je ne saurais dire si c'est mon affinité sans cesse grandissante avec les films de De La Iglesia qui ont fait que j'ai beaucoup apprécié Action Mutante malgré ses défauts évidents, mais j'ai une nouvelle fois passé un très bon moment avec l'une de ses bobines. J'ai beaucoup aimé voir dans ce premier essai cette folie sans concession d'un cinéma naissant, fait d'humour noir acidulé, d'ambiances ravagées bien glauques et de personnages improbables dont l'écriture est souvent l'occasion de délivrer un petit message social.