Kenshin le vagabond, de Keishi Ôtomo (2012) L'histoire : Un samouraï nommé Hitokiri Battôsai, tueur redouté, devient vagabond suite à la restauration de Meiji (1868) qui voit le Japon entrer dans l'ère moderne. Ayant juré de ne plus jamais tuer, il porte dorénavant un sabre à lame inversée et se fait appeler Kenshin Himura...C'est avec un mélange d'excitation et de crainte que j'ai découvert cette adaptation de
Kenshin le vagabond :
excitation, car il faut reconnaître que cet univers a un fort potentiel cinématographique et Takashi Miike a prouvé, avec
13 assassins, que le
chambara n'était pas encore mort, et
crainte, car les japonais misent sur des acteurs insipides et ont tendance à javelliser le matériau d'origine pour plaire au plus grand nombre, ce que le diptyque
Gantz a tristement illustré. Keishi Ôtomo, le metteur en scène, a balayé un certain nombre de ces craintes, mais pas toutes : dans les faits, il livre une œuvre assez inégale. On suit donc un samouraï déchu, devenu vagabond, qui se lie d'amitié avec une jeune femme à la tête d'une école de kendo et se retrouve opposé, d'une part, à un imposteur qui assassine des innocents en se faisant passer pour lui et, d'autre part, à un trafiquant d'opium fou furieux et cabotin... A défaut de saisir toutes les facettes de Kenshin, qu'il limite à son âme sombre en oubliant son apparente légèreté, Takeru Sato assure une bonne performance : son physique androgyne correspond au personnage et il assure dans les scènes de combats. Les seconds rôles sont plus convaincants (pour les fans du manga : Sagara Sanosuke et Kamiya Kaoru), mais il aurait été plus judicieux de se concentrer sur un seul
bad guy plutôt que d'en imposer deux, de qualité fort inégale. Au-delà de ces scories, l'univers de Kenshin est traité avec respect : les décors, qu'ils soient naturels ou en intérieur, ont de la gueule et les combats, à quelques abus de ralentis près, assurent un sympathique quota d'action. Toute la dernière demi-heure voit ainsi s'enchaîner des affrontements au poing et au sabre, dynamisés par le conflit intérieur du héros qui a juré de ne plus jamais tuer, mais qui se voit poussé dans ses ultimes retranchements... En résumé : pas la bombe que l'œuvre de Nobuhiro Watsuki aurait pu inspirer, mais un divertissement sympathique bien rythmé.
Note : 7/10