Lone Ranger, naissance d'un héros, de Gore Verbinski (2013) L'histoire : En 1933, un jeune garçon qui idolâtre un justicier masqué surnommé le "Lone Ranger" rencontre un vieil indien, qui va lui raconter sa version de l'histoire...Loin de moi l'envie de tirer sur une ambulance, mais le fait est que ce
blockbuster a mérité son échec. Produit bancal, qui hésite sans cesse sur la tonalité à adopter,
Lone Ranger tente en vain de trouver l'équilibre entre comédie familiale et hommage au western comme un certain
Retour vers le futur 3 en son temps : au final, toute comme la conclusion ratée de la trilogie de Robert Zemeckis, il échoue sur tous les plans. D'un côté, il joue une partition sérieuse, avec cette énième histoire de conquête de l'ouest où le blanc, par appât du gain, extermine les populations indiennes. De l'autre, il tourne à la farce, avec un Johnny Depp en mode automatique (ce paresseux joue le même rôle éberlué depuis
Las Vegas Parano) qui nourrit un corbeau mort (cinquante fois au moins tout au long du métrage) et un personnage/acteur principal sans charisme qui ressemble moins à un héros qu'à un Zorro de carnaval (et qui ne survit que grâce à son cheval,
deux ex machina ou béquille scénaristique qui tente d’étouffer des incohérences que le choix d'un narrateur peu fiable et étrangement omniscient ne saurait excuser)… Artisan solide, Verbinski profite toutefois de son budget et de magnifiques paysages naturels pour livrer de sublimes compositions de plan. Mais il fallait bien plus qu’un artisan pour gérer les ruptures de ton d’un film désireux de mettre en scène un cow-boy cannibale et un autre travesti au sein d’une production pensée pour attirer la famille dans les salles. Et, surtout, rien ne justifie un budget aussi imposant (source de contraintes) et une longueur à ce point excessive...
Lone Ranger, comme bon nombre de
blockbusters réalisés ces dernières années, s’apparente à une boursouflure filmique qui pète plus haut que son cul alors qu’elle ne raconte rien et ne délivre le spectacle qu’au cours de deux séquences qui rendent hommage au cinéma muet : techniquement impressionnantes, elles ne procurent toutefois aucun
roller coaster émotionnel. Pour les scènes attendues par tout fan de western : on repassera. Pas détestable, mais terriblement malade dans ses intentions et son exécution.
Note : 3/10