Yokohama Underworld : Machine Gun Dragon, d'Akihisa Okamoto (1978)![Image](https://allouttabubblegum.com/wp-content/uploads/2018/01/bun41-1.jpg)
L'histoire : Un gangster et sa mère volent de la drogue appartenant à un clan yakuza. Les membres de ce dernier vont alors tout faire pour la récupérer...En 1978, le
yakuza eiga tel qu'il a été repensé par Kinji Fukasaku vit ses derniers moments : le principal intéressé lui-même, conscient d'avoir atteint une limite avec
Le Cimetière de la morale, est passé à autre chose...
Yokohama Underworld : Machine Gun Dragon a tout de l'exemple parfait pour symboliser l'épuisement d'un genre, ici réduit à la caricature : intrigue accessoire, vue et revue ailleurs, cabotinage excessif de Bunta Sugawara qui semble prisonnier de tous les tics qu'il a développés au cours de la décennie et mise en scène pépère qui tente en vain de reproduire le style du maître et notamment ses fameux décadrages. Ceci dit, tout n'est pas à jeter : Sugarawa, tel un précurseur de Tony Montana, semble carburer à la coke et impose sa coolitude, via notamment une garde-robe assez improbable et une tendance à mitrailler tous ceux qui l'empêchent d'avancer, quand il n'est pas épaulé, le temps d'un caméo, par Sonny Chiba en adepte du coup de pied sauté. Mais voilà : l'ensemble donne souvent l'impression d'être traité par-dessus la jambe. Notamment lors de scènes d'action rendues ridicules par des mannequins en mousse et un montage sans doute réalisé à la machette. Marcher sur les pas de Fukasaku est une chose, mais suivre son rythme en est une autre : ici, les personnages manquent de profondeur et on s'attache difficilement à eux et si le réalisateur de
Combat sans code d'honneur s'exprimait à travers le genre pour ausculter les maux de la société moderne, ici tout reste superficiel. Nous sommes en présence d'un petit film d'exploitation, sympathique, mais qui fait peine à voir après une décennie riche en réussites pour le genre. A voir pour se divertir en mettant ses exigences en mode minimum et constater l'épuisement du
yakuza eiga, qui mettra des années avant de renaître.
Note : 5,5/10