A Company Man, de Lim Sang-yoon (2012) L'histoire : Un tueur à gages, travaillant pour une "compagnie" qui se donne l'apparence d'une entreprise comme une autre, tombe amoureux d'une femme et décide de quitter son poste. Mais ses employeurs se retournent contre lui...Le producteur Kim : Bon, il faut qu'on refourgue un autre polar aux Occidentaux là, l'année a été trop calme.
Le producteur Park : Pourquoi un polar ? On peut leur revendre
Les Braqueurs.
Le producteur Kim : Mouais, mais non. C'est plus un film de casse et d'action et, va savoir pourquoi, depuis que Tarantino a filé un prix à
Old Boy au festival de Cannes, on ne peut leur refiler que des polars. Le reste, ils s'en foutent.
Le producteur Park : J'en ai bien un sous la main, mais ce n'est pas brillant.
Le producteur Kim : Bah, dis toujours. C'est avec Song Kang-ho au moins ?
Le producteur Park : Non, il a refusé de jouer dedans. Il trouvait le scénario trop mauvais.
Le producteur Kim : La vache
On parle bien du mec qui a joué dans
Morsures ?
Le producteur Park : Ouais...
Le producteur Kim : Bon, il y a Lee Byung-hun alors ?
Le producteur Park : Ah non, lui il fait la pute aux Etats-Unis. Mais l'acteur principal lui ressemble vachement...
Le producteur Kim : Parfait ! On copiera l'affiche de
A Bittersweet Life et ces cons d'Occidentaux n'y verront que du feu. Pour eux, tous les jaunes se ressemblent !
Le producteur Park : J'avais prévu le coup. Je lui ai demandé de se coiffer pareil et de porter le même costume.
Le producteur Kim : Impec
Bon, ça parle de quoi ?
Le producteur Park : D'un tueur à gages qui veut se retirer par amour pour une femme.
Le producteur Kim : Mouais... C'est classique, ça peut passer. Il y a un fond ?
Le producteur Park : En tirant un peu par les cheveux, on peut y voir une critique de la société moderne où le travail pour l'entreprise prime sur les désirs personnels et la vie de famille.
Le producteur Kim : Oh putain, que c'est chiant. Il y a de l'action ?
Le producteur Park : Ouais, au moins trois scènes. Bon, c'est mal torché par contre.
Le producteur Kim : A ce point ?
Le producteur Park : Soit c'est mou comme du DTV roumain, soit c'est surdécoupé comme du Mégaton pour faire illusion.
Le producteur Kim : Bon, on a une belle photo, ça fera l'affaire.
Le producteur Park : Bah en fait, le directeur photo n'était présent qu'un jour sur deux. Donc sur certaines scènes, c'est une photographie classe, comme dans toutes les productions coréennes, mais sur d'autres on dirait plutôt une série télé japonaise.
Le producteur Kim : Pas grave, on fera une sélection pour le
trailer et les photos promotionnelles. L'acteur est bon ? C'est une révélation ?
Le producteur Park : Je crois qu'on tient le Ryan Gosling bridé. Aussi expressif le mec !
Le producteur Kim : Cool, ça va plaire aux jeunes ça. On y croit à son histoire d'amour au moins ? Les filles vont aimer ?
Le producteur Park : Bah, de temps en temps il se rend chez la femme et l'écoute jouer de la guitare. Ça traîne un peu en longueurs...
Le producteur Kim : Il dure combien de temps ?
Le producteur Park : 1h30, mais on a l'impression qu'il dure bien une heure de plus.
Le producteur Kim : Le quota flics débiles est rempli ?
Le producteur Park : Ouais, j'ai rajouté une scène un peu gratuite et c'est bon, ils y sont.
Le producteur Kim : Le quota karaoké ?
Le producteur Park : Ah ça non par contre. L'acteur carbure trop au Prozac pour chanter correctement.
Le producteur Kim : Merde, tu ne me facilites pas la tâche...
Le producteur Park : Tu crois que tu vas réussir à revendre cette merde ?
Le producteur Kim : Ecoute, depuis qu'on a vendu des blu-ray de
Morsures et que certains l'ont défendu, je me dis que tout est possible
Note : 2/10