Bon j'ai du mal à trouver la motivation pour des critiques en ce moment donc j'en ai faits une rapide. Après les essais sur le sol américain de Park Chan-Wook (Stoker) et Kim Jee-Wook (The Last Stand), c'est au tour de Bong Joon Ho de réaliser un film en langue anglaise. Alors qu'il trainait dans sa librairie fétiche de Séoul, Joon Ho découvre la BD « Le Transperceneige » en 2005 et entombe amoureux. Après avoir tourné The Host et Mother, il peut enfin se consacrer à l'écriture du film et reprendre quelques idées de la BD et notamment des tomes 2 et 3.
Avec le Transperceneige, Bong Joon Ho avait là un projet fort ambitieux, à savoir un film d'anticipation post-apocalyptique. L'humanité est coincée dans une ère glaciaire à la suite d'une tentative de stopper le réchauffement climatique par les nations ; les survivants se retrouvent dans un train où les plus riches se situent en tête et les plus pauvres dans les wagons de queue. Après un générique qui nous introduit dans le film en nous présentant les raisons de cette ère glaciaire, on atterrit dans le dernier wagon du train, avec les parias donc, 17 ans plus tard. Une véritable société a été mise en place. Bong Joon Ho va bien passer 25 minutes dans ce wagon pour faire monter la température. On découvre chaque personnage et leur misère ainsi que les autorités chargées de maitriser l'ordre. Au niveau de la photo dans cette première partie, elle est somptueuse, on ressent parfaitement les 17 années de misère sur les passagers, les ongles noircis, les traits tirés et à bout. Puis arrive à l'écran Curtis (Chris Evans), le chef de la révolte à venir. Il est en train de compter le temps d'ouverture de chaque porte pour pouvoir s'échapper. Pendant les 20 minutes qui vont suivre on aura le droit à une mise en place d'un assaut qui nous met sous tension, on vit de plus en plus avec les passagers. Le scénario n'a rien d'extraordinaire finalement, var une fois l'assaut donné il s'agira d'une remontée du dernier vers le premier wagon en tentant à chaque fois de surpasser l'ennemi.
Le point fort du film, c'est qu'il délaisse la trame de la BD, à savoir un homme et une femme qui cherche à remonter le wagon, ici, Bong Joon Ho fait remonter tout un peuple, soudé et mort de faim. Il apporte de fait une visée universelle au film, ce qui renforce l'idée d'une arche de Noé. La lutte des classes va durer pendant tout le film, proposant des scènes d'action d'un haut niveau avec une mise en scène qui va coller aux conditions du train (combat en pleine nuit lors d'un passage dans un train, partie de cache-cache dans le sauna etc …). Il ne faut pas non plus oublier le mélange de tons que Joon Ho apprécie (oui j'ai finalement vu The Host où cela était également présent) mais comme je le disais, ce mélange peut parfois dérouter le spectateur. Tilda Swinton est en lead de cet univers humoristique et grotesque et joue parfaitement.
En ce qui concerne le casting, Chris Evans est parfait dans son rôle, Tilda Swinton frôle avec le surjeu mais s'en sort bien, Ed Harris et John Hurt en imposent vraiment. Par contre Song Kangho doit se contenter d'ouvrir de scènes assez light .. Du coup on s'accroche peu au x personnages et il y a un manque d’empathie envers eux. Dommage. Enfin, on pourrait reprocher pas mal de choses au niveau de la cohérence dans le train, mais il faut passer outre, comme le fait que le train dans la BD possède 1001 wagons et là on a l'impression qu'ils en traversent à peine 20 …