Le Loup de Wall Street-- by Martin Scorsese --(2013)
Inspiré d’une histoire vraie, le film retrace la carrière fulgurante de Jordan Belfort, un courtier en bourse des années 1980 qui a passé 20 ans en prison pour blanchiment et détournements de fonds. Leonardo DiCaprio interprète ce trader qui parti de rien à réussi à monter sa propre entreprise grâce à des arnaques en série. Une fois arrivé au sommet des dépenses, de la drogue et des femmes, la chute se fait de plus en plus présente avant le coffrage dans les règles par le FBI. Le Loup de Wall Street présente ce rise & fall avec merveille et nous immerge dans un monde de la finance avec un œil extérieur, celui de Martin Scorsese, mais avec les deux pieds dedans à travers le personnage de Jordan Belfort. S’ensuit alors une orgie de plaisir, au cœur de cette meute de loups, assoiffés par l’argent et obnubilés par l’envie d’être chaque jour plus riche que le précédent.
Martin Scorsese se saisit du sujet en y laissant rien de travers. Il nous plonge avec succès dans un monde cruel où les excès sont permanents. Certes le film reste en surface des choses, la preuve en est qu’à chaque instant où le personnage de DiCaprio se lance dans une explication financière, il s’interrompt pour nous amener au but final : être riche. Le réalisateur américain filme la superficialité de leurs vies, sans pour autant délivrer un film superficiel. Le Loup de Wall Street est un pur spectacle, aucunement lassant où Scorsese impressionne par ses idées de mise en scène et son montage épileptique. Il rebooste la narration en usant de la palette de personnages dont il dispose et distribue toutes les dix minutes aux spectateurs une petite pilule magique. Pilule qui se caractérise par des scènes qui au fil du métrage vont plus loin dans le grotesque et dans le show. Le film débute par une scène mémorable en compagnie de Matthew McConaughey et Leonardo DiCaprio, on est sur les rails (de coke ?) d’un univers qui ne cessera de nous surprendre par son obscénité et sa démesure. Le Loup de Wall Street est un mélange réussi du sex, drugs & rock’n'roll scorsesien avec une grande touche d’humour. Enfin, la bande originale est au diapason pendant tout le film, de Louis Armonstrong à Cypress Hill en passant par Elmore James, Kanye West ou encore Plastic Bertrand, le rythme visuel et sonore nous scotche à notre siège.
Bien entendu le film ne serait rien sans le magistral Leonardo DiCaprio. On avait pu découvrir son grain de folie en début d’année avec Django Unchained de Quentin Tarantino, ici, il livre une composition à se demander si lui-même n’était pas sous drogues tellement il crève l’écran. Un écran qu’il ne quitte pas pendant les 3 heures étant quasiment presque de tous les plans. Époustouflant donc, il a le mérite de ne pas étouffer les seconds rôles tels que le très bon Jonah Hill ou bien Matthew McConaughey qui n’en finit pas de proposer des performances somptueuses.
Martin Scorsese retrouve son cinéma et propose un film abouti à tous les niveaux.
9/10