Green Snake de Tsui Hark
(1993)
Et une seconde déception de la part de Tsui Hark. Pour le coup, le film, et notamment son pitch, ne m'intéressait pas plus que ça et c'est finalement la très bonne réputation du métrage qui a eu raison de mon hésitation, en espérant avoir une bonne surprise au final. A l'arrivée, Green Snake est clairement un film que je ne reverrais sûrement jamais, car autant on est loin d'être devant un très mauvais film étant donné que Hark permet à celui-ci d'avoir un bel enrobage, autant tout ce qui touche au folkore chinois et à son traitement sur grand écran fait bien pire que de me laisser de marbre : il me fait rire de façon involontaire (à l'image d'un film comme Legend avec qui il partage plusieurs points communs). Car disons le d'entrée, si l'on enlève la photographie du film, il ne reste finalement pas grand chose derrière. Alors certes, le traitement du conte est fait de façon mature (ce qui ne donne pas forcément de la qualité, car sinon Le Petit Poucet de Olivier Dahan serait un grand film), mais du coup cela donne un film le cul entre deux chaises, oscillant entre naïveté et propos plus cru, un mélange qui peut peut-être marcher sur cinq ou dix minutes de métrage, mais pas sur un récit de une heure et demi.
L'autre problème de Green Snake est bien évidemment ses trucages et effets spéciaux utilisés pour donner vie au conte, et on pourra autant invoquer le budget du film que les capacités chinoises en la matière à l'époque, reste que le résultat final vieillit affreusement mal sur la majorité des séquences, et on peut même se réjouir que la photographie les sublime un minimum. Car certes, le récit est fantastique, mais ce n'est pas forcément une raison pour donner lieu à des séquences plus WTF les unes que les autres (Detective Dee en étant la preuve), entre deux moines se battant dans les airs avant que l'un enferme l'autre dans un bol, ou une séquence de tentation avec des humaines déguisées en singe. Et pour le coup, on ne parle même pas que des situations elles-mêmes, mais véritablement de la façon dont elles sont mises en scène, avec un montage qui multiplie les faux-raccords et qui insèrent des dialogues sur du hors-champ pour éviter que la désynchronisation avec la bouche des acteurs soit visible pendant la plupart des séquences. Tsui Hark, réalisateur du chaos et du foutraque, pourquoi pas, encore faudrait-il que le sujet s'y prête. Reste donc, comme dit plus haut, la magnifique photographie du film, cinq dernières minutes qui montrent que Green Snake aurait pu être un bon film, et quelques scènes possédant des idées sympathiques (Maggie Cheung qui apprend à marcher ou la danse hindoue très sensuelle). Clairement pas un bon film en ce qui me concerne.
NOTE : 3,5/10