The Berlin File (The Agent) de Ryu Seung-wan
(2013)
Avec ce nouveau film, Ryu Seung-wan confirme qu'il est l'un des réalisateurs coréens les plus intéressants de ces dernières années. Non seulement le bonhomme ne cède pas aux facilités de production actuelles (jamais il ne cherche à singer le blockbuster américain) mais en plus il cherche toujours à proposer quelque chose de différent à chaque projet. Ainsi, avec The Berlin File, on est face à un film qui pourra paraître à première vue comme une mélange entre The Unjust et City of Violence, mais on est devant un film qui, finalement, fonctionne de façon autonome, avec une première partie froide et procédurale qui est finalement une longue introduction avant de passer à une dernière moitié très orientée action. La grande originalité du métrage, c'est évidemment de situer son action en Europe au lieu de la replacer à Séoul. Et si le choix de Berlin ne change finalement pas grand chose dans la façon de filmer du réalisateur, c'est avant tout un choix symbolique qui renvoie directement à l'espionnage de la Guerre Froide, où Américains et Russes sont ici remplacés par la Corée du Nord et la Corée du Sud. Si la première heure peut surprendre par sa façon extrême de présenter un univers déshumanisé, c'est finalement plus une façon pour Ryu Seung-wan d'introduire de façon rapide et efficace des enjeux que l'on ne comprendra qu'assez tard au sein du récit. On pourra certes trouver le film schizophrène sur ce point là, mais le résultat fonctionne et permet au film à la fois de combler ceux qui venaient chercher un pur film d’espionnage, et ceux qui cherchaient plutôt un actionner typé Jason Bourne. Cela donne forcément quelques libertés de ton sur la dernière partie, avec notamment un bad guy très extrême dans l'écriture, mais là encore c'est totalement dans le propos d'un film qui cherche avant tout le divertissement et qui ne s'annonce jamais comme une œuvre anti-spectaculaire comme pouvait l'être The Unjust, d'autant que l'écriture est loin d'être facile avec notamment quelques morts assez surprenantes.
En terme de mise en scène, c'est globalement très maîtrisé, le seul défaut étant de constater que Ryu Seung-wan se sent obligé d'utiliser abondamment une caméra à l'épaule, ce qui renvoie directement à Jason Bourne dans le contexte. Alors certes, l'action reste néanmoins toujours lisible, mais le résultat est forcément moins impressionnant qu'un City of Violence sur ce genre de séquences. Quand au casting, il est excellent. Si Ha Jung-woo est loin d'être le plus réputé des acteurs de son pays, il est clairement un des meilleurs. Ainsi, après The Chaser, Yellow Sea et Nameless Gangster, il prouve encore une fois toute l'étendue de son talent et son duo avec Han Suk-kyu fonctionne vraiment. Ryu Seung-beom continue sa lancée sur des rôles de bad-guy, et est particulièrement jouissif à voir dans ce film, là encore un vrai talent d'acteur hélas un peu sous-estimé. Bref, un film qui nous venge de tout les mauvais polars coréens sortis ces deux dernières années et qui confirme toute l'intégrité d'un réalisateur comme Ryu Seung-wan.
En terme de mise en scène, c'est globalement très maîtrisé, le seul défaut étant de constater que Ryu Seung-wan se sent obligé d'utiliser abondamment une caméra à l'épaule, ce qui renvoie directement à Jason Bourne dans le contexte. Alors certes, l'action reste néanmoins toujours lisible, mais le résultat est forcément moins impressionnant qu'un City of Violence sur ce genre de séquences. Quand au casting, il est excellent. Si Ha Jung-woo est loin d'être le plus réputé des acteurs de son pays, il est clairement un des meilleurs. Ainsi, après The Chaser, Yellow Sea et Nameless Gangster, il prouve encore une fois toute l'étendue de son talent et son duo avec Han Suk-kyu fonctionne vraiment. Ryu Seung-beom continue sa lancée sur des rôles de bad-guy, et est particulièrement jouissif à voir dans ce film, là encore un vrai talent d'acteur hélas un peu sous-estimé. Bref, un film qui nous venge de tout les mauvais polars coréens sortis ces deux dernières années et qui confirme toute l'intégrité d'un réalisateur comme Ryu Seung-wan.
NOTE : 7,5/10