[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Alegas]

Looper de Rian Johnson

(2012)

Un film qui passe à merveille l'épreuve de la seconde vision, puisque c'est typiquement le genre d’œuvre qui est encore plus appréciable lorsque l'on sait à quoi s'attendre. Looper, c'est ni plus ni moins qu'un des meilleurs films de science-fiction que l'on a pu avoir ces dernières années, le genre de film qu'on aimerait vraiment voir plus souvent tant ça ose prendre des risques tout en restant avant tout un divertissement intelligent pouvant être apprécié par le plus grand nombre. Avec un postulat de départ limpide et intriguant, Rian Johnson livre une histoire bourrée de références (on pense à Terminator et Akira évidemment) mais qui arrive à se construire sa propre mythologie en montrant pourtant le moins possible. Dans le genre SF minimaliste, c'est sûrement ce que l'on a pu avoir de mieux depuis Gattaca, et Johnson utilise clairement les limites de budget pour créer un univers désabusé dans lequel le spectateur retrouve tout de suite ses marques. Cela a déjà été fait à de maintes reprises, mais c'est vraiment pas le genre de films où il faut forcément chercher la petite bête dans le script. Le voyage dans le temps, c'est évidemment un sujet périlleux et si on critique Looper vis à vis de ça, autant carrément dire que Terminator c'est nul, d'autant que Rian Johnson l'explique clairement en deux lignes de dialogue : on est ici pour suivre une histoire, pas pour se triturer le cerveau pendant des heures.

Looper, c'est donc finalement un film à l'objectif simple : celui de rechercher l'efficacité en premier lieu, et Johnson livre réellement un travail d'orfèvre à ce niveau là tant la moindre idée de narration est compréhensible (le coup de la scène qui se répète deux fois, c'est forcément étrange au début mais ça devient rapidement limpide), tant les détails pour aider la compréhension du spectateur sont nombreux (le coup de l'oreille, un détail parmi tant d'autres) et surtout quand on a une mise en scène aussi lisible et classe (les séquences de colère du gamin sont juste monstrueuses). De ce point de vue là, on est clairement devant le meilleur film de son auteur. L'autre grande force du métrage, c'est évidemment son casting. Bruce Willis n'avait pas été aussi bon depuis son passage devant la caméra de Florent Emilio Siri, et Joseph Gordon Levitt est juste magistral (très certainement son meilleur rôle), les deux acteurs étant beaucoup aidés par une écriture de personnage excellente, et qui joue fortement sur l'empathie du spectateur qui va changer peu à peu de position concernant les volontés de chacun. Et puis voir un film ciblant le divertissement sans pour autant concéder sa violence c'est vraiment très appréciable, et ça nous donne une séquence visuellement bien choquante et pas gratuite puisqu'elle expose l'un des principes des conséquences dans le temps. Looper, clairement un film qui risque de s'apprécier de plus en plus au fil des visions et qui laisse espérer énormément pour les prochains projets de Rian Johnson.

NOTE : 8/10

[Hulkiss]

Comme c'est une seconde vision et que la première n'a pas été noté, je voudrai bien savoir (curiosité) la note que tu lui aurais attribué la première fois.
Perso, j'ai trouvé le film mou! Et pourtant j'aime les acteurs, mais le scénario retient vraiment toute l'action distillée au compte goutte (je parle pas du suspens)...

[Alegas]

Première vision c'était 7,5.

[Alegas]

Goldfinger de Guy Hamilton

(1964)

Moins ultime que dans mes souvenirs, je le revois donc à la baisse même si ça reste un bon cru 007 aujourd'hui passé à la postérité pour de nombreuses raisons. Goldfinger, c'est ni plus ni moins que le premier film de la saga qui trouve réellement son rythme de croisière en terme de construction et d'intrigue, et c'est aussi le premier Bond où l'on tente d'y ajouter une touche d'humour prononcée, ce qui fera du bien à la saga sur le coup, lui apportant une véritable image de divertissement, mais qui finira par lui en coûter plusieurs années plus tard. Encore une fois, on augmente le budget d'un cran, ce qui permet de proposer au public des rebondissements et lieux toujours plus fous, et si l'exotisme n'est pas forcément le point fort de cet épisode (qui se déroule principalement en Suisse et aux États-Unis) on met le paquet sur les gadgets, qui sont ici indispensables pour Bond, notamment la fameuse Aston Martin DB5 qui deviendra un véritable symbole de la saga. On change aussi de réalisateur pour l'occasion, et si Guy Hamilton ne fera clairement pas évoluer la saga en terme de réalisation (encore une fois, on est dans quelque chose de très plan plan et qui vise l'efficacité) il a tout de même le mérite d'offrir quelques belles idées de mise en scène au cours du métrage (le plan sur l’œil dans la séquence pré-générique ou encore le dézoom en Suisse qui révèle le sniper).

La première partie du métrage se révèle être vraiment excellente, avec un rythme qui ne retombe jamais et une enquête au rythme soutenu, du coup c'est forcément dommage de constater que dès que le film se déroule sur le sol américain, on se retrouve avec un film assez paresseux où Bond est privé de ses moyens (le film s'attarde longtemps en plus sur des choses pas forcément captivantes, comme le sort du mafieux dans sa voiture) et où l'on cède trop facilement à la facilité scénaristique (le retournement de Pussy Galore, tellement vite expédié qu'il en est incompréhensible). Heureusement, le film se rattrape sur son climax à Fort Knox, et si les séquences de foules ne sont pas forcément bien foutues, le duel Bond/Oddjob est, lui, beaucoup plus convaincant. Quand à la séquence finale, c'est trop vite expédiée pour être marquant et c'est d'autant plus dommage car la relation Bond/Goldfinger est une des grandes forces du film, avec quelques répliques excellentes et des séquences de rivalité intéressantes (la scène du laser, qui reste forcément en mémoire), le film aurait vraiment mérité de se conclure sur un duel un peu plus psychologique. Pour le reste, on a sûrement l'une des plus belles compositions musicales de la saga, aidé fortement par la chanson-titre (superbe générique par ailleurs). En revanche, déception sur les James Bond Girls, Pussy Galore étant trop anecdotique et les jumelles Masterson auraient méritées un temps de présence plus grand. Clairement l'un des Bond de la période Sean Connery les plus recommandables.

NOTE : 7/10

[Alegas]

Les Enfants Loups : Ame & Yuki de Mamoru Hosoda

(2012)

Une fois n'est pas coutume, Mamoru Hosoda livre une nouvelle fois un très beau film, une œuvre certes moins pertinente que Summer Wars dans son propos, mais on sent vraiment au sein du récit un engouement plus personnel autour des thèmes traités. De là à penser que Hosoda parle de sa propre enfance à travers ce film, il n'y a qu'un pas. Les Enfants Loups, avant d'être un récit fantastique, est avant tout une formidable histoire sur le sacrifice permanent d'une mère pour élever ses enfants, en plus d'être un très joli conte sur la différence et la façon dont on la ressent pendant l'enfance et l'adolescence. On retrouve d'ailleurs aussi une thématique forte de Summer Wars, celle du retour à un train de vie plus simple, permettant un lien social fort avec les autres. Dès le début du métrage, la couleur est annoncée avec une voix-off qui laisse clairement penser que le film pourra être pris à la fois pour un conte de fée ou quelque chose de plus terre à terre, et à ce niveau là le film réussit très bien son coup puisqu'il se révèle universel aussi bien sur la forme que sur le fond. Les personnages sont très attachants, très bien écrits (notamment leur évolution, qui en surprendra plus d'un) et le récit est certainement ce que Hosoda a pu écrire de plus touchant (toute la séquence en hiver c'est d'une écriture qui touche au sublime). Même en terme de mise en scène, là où les productions Ghibli sont de moins en moins recherchées, Hosoda se permet un montage très dynamique (les scènes en montage parallèle sont excellentes) qui laisse néanmoins respirer ses scènes plus intimistes. Le seul véritable défaut du métrage est finalement sa conclusion qui laisse un peu trop sur sa faim, et peut-être aussi quelques personnages secondaires abandonnés trop rapidement (le Clint Eastwood japonais qui disparaît hélas à partir de la seconde moitié du film) mais pour le reste on atteint un niveau de qualité qui montre clairement que Hosoda est un nouveau très grand nom de l'animation japonaise. Vivement le prochain.

NOTE : 8/10

[Alegas]

The Tower de Kim Ji-hoon

(2012)

Sans surprise, c'est vraiment pas génial. Second blockbuster de Kim Ji-hoon, réalisateur de Sector 7, film à la réputation désastreuse qui tentait vainement de refaire un film de monstres à la The Host, The Tower est encore une énième tentative de la production coréenne de singer le spectacle à l'américaine pour connaître une meilleure exportation à l'international. Ici, on se retrouve clairement devant un mix entre La Tour Infernale et Backdraft, un mélange qui s'annonçait au moins sympathique à la vue des bandes-annonces mais qui s'avère être juste insipide du début jusqu'à la fin. Tout d'abord, le gros défaut du métrage est de vouloir êtreune sorte de film choral, et donc de multiplier les personnages (on en a facilement une bonne dizaine, sans compter ceux qui sont le plus en retrait) avec tous la même envie de survivre à une catastrophe. Le problème étant que pas un seul personnage n'est approfondi correctement (malgré une introduction de une demi-heure quand même), et que la plupart sont tout bonnement insupportables, en témoigne le jeune cuisinier qui se veut être le ressort comique du film. C'est là aussi l'autre gros défaut de The Tower, celui d'hésiter entre le sérieux à tout prix (le film est même parfois très violent visuellement, et les morts inattendues sont nombreuses) et le comique de situation qui ne colle évidemment pas avec une tragédie qui, visuellement, se rapproche énormément d'un certain 11 septembre 2001. Que reste il donc de The Tower ? Pas grand chose hélas, puisque le métrage n'est pas même aidé côté spectaculaire à cause d'une mise en scène qui cumule les mauvaises idées. On retiendra davantage le gros travail sur les effets visuels qui montrent que la Corée a rattrapé un retard non-négligeable de ce côté là (au point de mettre à l'amende pas mal de productions américaines aujourd'hui). Il faudrait juste que les producteurs se rendent compte qu'il faudrait mettre cette technologie au service de films et réalisateurs qui le méritent plus.

NOTE : 3,5/10

[Alegas]

Thunderball (Opération Tonnerre) de Terence Young

(1965)

Quatrième film de la saga et on continue sur la lancée de films certes perfectibles mais néanmoins plaisants. Après la parenthèse Goldfinger, James Bond combat à nouveau l'organisation S.P.E.C.T.R.E., même si celle-ci est clairement en retrait au sein même du récit, et on découvre à nouveau un Blofeld dissimulé qui promettait à l'époque un bad guy de qualité. Dans Thunderball, on garde véritablement toute la grandiloquence d'un Goldfinger, mais en y rajoutant une grosse touche d'exotisme, puisque la presque totalité du métrage se déroule aux Bahamas (on remarquera d'ailleurs que tout ce qui se déroule avant manque clairement de rythme, en particulier tout ce qui touche à la clinique qui est vraiment mal amené). A noter aussi que le film est le seul où la totalité des agents 00 se retrouvent ensemble, même si leur visage est masqué, une séquence qui peut paraître anecdotique mais qui, mine de rien, apporte une certaine ampleur à l'ensemble, replaçant James Bond comme un simple agent parmi tant d'autres.

Placé sous le signe de l'eau, Thunderball est l'occasion pour la saga d'offrir ses premières séquences sous-marines qui deviendront presque une marque de fabrique à tel point que de nombreux films par la suite tenteront de les copier (et pas que dans le simple contexte de la saga). Terence Young rempile à la réalisation, et si son travail n'est pas forcément ce qu'il a offert de mieux à James Bond, il signe néanmoins quelque chose d'assez inspiré pour convaincre. On retiendra bien évidemment l'excellent climax sous-marin totalement muet et vraiment lisible, véritable morceau de bravoure du film, et il est dommage de constater que ce sont finalement des effets de montage qui viennent entacher le tableau, avec la confrontation finale sur un bateau lancé à pleine vitesse et qui témoigne d'une utilisation abusive et bâclée des accélérés. Hormis ce passage particulier, le film vieillit très bien, bénéficie d'un rythme efficace une fois arrivé aux Bahamas et surtout possède une grande panoplie de James Bond Girl (dont la première véritable antagoniste) et d'un bad guy convaincant dont la relation avec Bond rappelle fortement celle de Goldfinger. Encore un bon 007 donc, et c'est vraiment à partir de ce film que la saga va prendre des tournants pas très glorieux.

NOTE : 7/10

[Alegas]

You Only Live Twice (On ne vit que deux fois) de Lewis Gilbert

(1967)

Le début du grand n'importe quoi pour la saga James Bond. Après cinq films qui avaient su placer des bases solides sans tomber dans l'abus de la répététivité, on se retrouve avec ce film qui use beaucoup trop des gimmicks bondiens en les amplifiant. Alors peut-être que le film était impressionnant à l'époque, mais aujourd'hui c'est clairement un Bond qui a très mal vieilli sur tout les points. James Bond est ici plus machiste que jamais, dans un contexte nippon que le favorise. Un contexte d'ailleurs écrit à la truelle, car pour la première fois dans un 007 on a plus l'impression de se retrouver devant un parodie qu'autre chose, tant les stéréotypes sur le Japon répondent tous présents (l'école de ninjas, c'est quand même un grand moment de fou rire, de même que le coup du train privé en plein Tokyo). Qu'un James Bond soit exotique pourquoi pas, mais encore faudrait-il le faire de façon convenable, avec un minimum de subtilité. C'est d'ailleurs bien cela qui manque à ce métrage, car même au niveau du script ou de l'action purement visuelle, on est dans la grandiloquence de trop. Idem niveau gadgets où on se retrouve carrément avec un mini-hélicoptère avec missiles et mini-guns, ce qui donne d'ailleurs l'une des pires scènes d'action de la saga, où le thème musical de Bond est joué en replay de façon incessante. Rajoutons à cela un rythme très inégal, une intrigue qui s'attarde sur plein de passages inutiles (le mariage pour l'infiltration), une James Bond Girl écrite dans le simple but de se balader en bikini pendant tout le climax (si elle était jolie, ça pourrait le faire, mais même pas) et un Blofeld qui anéantit tout les efforts faits jusque là pour proposer une menace anonyme de qualité. Et je ne parle même pas de la réalisation de Lewis Gilbert, il suffit de constater qu'il a signé par la suite le pire film de la saga pour se rendre compte du potentiel désastreux du bonhomme.

NOTE : 3/10

[Jack Spret]

On t'as offert le coffret Blu Ray ?

[Alegas]

Non pas du tout, j'ai toute la saga en dvd depuis mes 12-13 ans, et depuis Skyfall j'avais envie de tous me les refaire.

[maltese]

Trouvons des points positifs : la musique est bien.

[Scalp]

Et puis ça ferait un bon épisode de Austin Powers.

[puta madre]

Trouvons des points positifs : la musique est bien.

Ouaip la musique fait partie des plus belles partitions de Barry pour la série (à égalité avec OHMSS) et la chanson-titre est juste sublime.
La photographie est aussi une des plus réussies de la saga, l'argent dépensé est bien visible à l'écran, certaines idées sont bien cool (la base secrète dans un volcan ), les décors de Ken Adams superbes...
Le problème de ce film, c'est qu'il donne un peu trop la part belle aux gadgets (la scène ave Little Nellie c'est sympa mais ça manque de tension) aux détriments de son intrigue et son personnage principal (pas étonnant que Sean Connery se sentait de moins en moins impliqué).
Mais ça reste malgré tout très plaisant à suivre.
Bond grimmé en japonais, c'est totalement dans l'esprit fantaisiste du Bond sixties (des fusées qui en avalent d'autres, c'est pas très crédible non plus ) donc ça passe, chez moi.

Par contre, Mie Hama, pas jolie?!

[Alegas]

Bah nan, pas jolie du tout en ce qui me concerne. Les James Bond Girl de Thunderball me faisaient plus d'effet.

[puta madre]

Ah c'est sûr, si tu la compares à Luciana Paluzzi (plus belle Bond Girl de tous les temps ), je ne vais pas te contredire!