Le Loup de Wall Street |
Réalisé par Martin Scorsese Avec Leonardo DiCaprio, Jonah
Long-métrage USA Genre : biopic Durée : 02h59min Année de production : 2013 |
8.25/10 |
SynopsisL’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…
CritiqueUn film extravagant à la démesure de son héros qui est totalement cartoonesque avec une surenchère de provocations, de very very bad trip, d'idées folles où argent et sexe font loi.
On trouvera de nombreux points de comparaison avec Casino, avec un empire qui se forge à partir de pas grand chose et la volonté incessante d'en vouloir plus, sauf qu'à coté le perso de De Niro faisant dans le sobre par rapport à Jordan Belfort. Des personnages pris dans un engrenage de sensations fortes psychédéliques, d' expériences de plus en plus barrées. Il est amusant de voir que les coursiers mènent une vie totalement dépravées enchaînant prostituées, défonces, partouzes etc...mais qu'ils tentent de conserver une apparence de vie normale avec une bobonne au foyer, qui les engueule comme du poisson pourri quand ils rentrent chez eux. Des mecs aux apparences machos et assurées qui sont au final des gamins qui enchaînent les conneries.
DiCaprio donne de sa personne, avec un loup en totale défonce du début à la fin, ce qui donne droit à des scènes drolissimes tellement les situations sont énormes. Scorsese choisit le ton comique car on ne peut pas s’apitoyer une seconde sur Jordan tant il est imbus de lui-même et sans pitié envers son prochain. C'est pourtant dommage que ce héros n'a pas une once d'humanité ou de sensibilité, car il est difficile de s'identifier et le coté émotionnel glisse comme sur les plumes d'un canard contrairement à Casino qui étant beaucoup plus basé sur le drame familial et beaucoup plus explicatif quant aux mécanismes de réussite.
Il est d'autant plus difficile d'avoir parfois pitié de la déchéance de Jordan que Scorsese élude totalement la partie enfance et jeunesse de celui-ci et nous plonge directement dans l'univers débridé de Wall Street.
DiCaprio fait le show car les rôles secondaires ne sont pas du tout à la hauteur de son rôle de manipulateur insolent.
Pour le role principal féminin, c'est Margot Robbie qui reprend un peu le pendant de celui de Sharon Stone. Hélas, son personnage est formaté et ultra-prévisible (comparable à celui de Amber Heard dans "Rhum express"), une duchesse provocatrice qui ne convoite que les dollars de son mari et ferme les yeux sur le reste. Dommage que Scorsese n'ait pas pu donner plus de profondeur ou d'élément de surprise à cette belle potiche.
Autre déception, le rôle de Matthew McConaughey qui se résume aux simples extraits des bandes annonces, du vrai gâchis. Et un Jean Dujardin qui na jamais été aussi mauvais.
Une surenchère constante qui permet au spectateur de rester stotcher à l’enchaînement des événements étourdissants allant d'obscénités, mauvais gout et hallucinations. Un film plein d'inventivité, aux dialogues ciselés au cynisme efficace pour 3h de débauche frénétique No Limit.