Le dernier jour de la colere Tonino Valerii - 1968
SPOILER (la fin en plus)
"Ne jamais se mettre entre un révolver et sa cible" Valerii c'est pas un nom les plus connu du western, même si il a fait le surcoté Mon Nom est Personne (dont on lui posera toujours la question si Léone a réalisé le film, c'est évident comme réponse pourtant, Leone aurai jamais fait une telle daube), ici il livre ici un classique du genre.
Le film possède un des scripts les plus intéressant du genre avec une narration qui prend son temps, pendant 40 minutes y a pas réellement d'intrigue qui s'est mise en place, d'ailleurs pendant la première heure on ne sait pas vraiment où va nous emmener l'histoire, bon après on devine ce qui va forcément se passer et c'est très bien amené. La violence dans le film n'est pas qu'avec les armes à feu, ainsi le début du film avec Gemma montre une autre sorte de violence tout aussi dur, une violence moral quotidienne qui va transformer un bon petit gars en tueur presque sans pitié.
Ici on pense pas mal à l'Homme au Colt d'or, il en reprend les mêmes thèmes de filiation et de gunfighter qui dirige une ville et puis bien entendu le climax final est aussi puissant que celui du film avec Fonda et Quinn, d'ailleurs la fin est loin du happy end classique, ici on ressent une vrai tristesse quand le mot fin apparait.
Le film prend son temps pour présenter ses personnages et son intrigue, on suit donc Giuliano Gemma souffre douleur de toute une ville qui va faire la rencontre d'un mystérieux tueur imbattable joué avec classe par Lee Van Cleef, et il va être pris sous son aile par ce tueur sans que l'on ne sache réellement les motivations de ce personnage ( d'ailleurs jusqu'au bout les motivations de Van Cleef resteront un peu obscur et j'aime bien plus le film avance plus on se rend compte que Van Cleef est pire que les putes notables dont il veut se débarrasser ) et il deviendra un tueur redoutable ( et tout ce qui tourne autour de comment tuer et avec quel arme est bien sympa y a de la bonne punchlines et on a le gun de Doc Holliday ). La relation maitre/élève entre les 2 personnages est assez savoureuse et les leçons que donnent Van Cleef pourrait sonner faux dans la bouche d'un autre acteur mais là avec Van Cleef on dit amen à chaque parole et la psychologie du duo est une vraie réussite ( de même que l'alchimie entre les 2 acteurs est vraiment évidente ), clairement un des spaghetti les mieux écrit.
Valerii n'avais pas le talent des 3 Sergio, c'est indéniable mais il avait une bonne maitrise technique et aucun doute là dessus, quand on voit la scène de duel à cheval on reste ébahit par la maitrise technique de cette séquence ( et ça me gonfle je voulais faire des captures mais mon dvd fait des siennes ), un duel original qui vaut le détour ( le film mérite le détour rien que pour cette scène ), le climax final est plus basique et doit surtout au fait qu'on a 2 personnages attachant, après c'est du découpage ultra classique de ce genre de séquence : montage alterné sur les 2 persos et tout la panoplie de valeur de plan possible ( en partant du plus large possible ) c'est donc pas original mais clairement maitrisé et puis merde cette putain de fin où Gemma achève Lee Van Cleef à terre ça fait carrément son petit effet.
Giuliano Gemma trouve ici son meilleur rôle et il apporte pas mal de nuance à ce personnage ayant trouvé un père de substitution, il arrive vraiment à être touchant ( la fin est terrible ), lui qui pouvait être aussi bon que mauvais, ce père de substitution c'est donc le génial Lee Van Cleef ( un gars qui doit sa carrière à Lee Marvin car c'est Lee Marvin qui devait jouer au départ chez Leone mais finalement il a préféré aller faire sa merde Cat Ballou et du coup Leone a du trouver un remplaçant rapidos et son choix s'est arrêté sur un figurant du genre, d'ailleurs Lancaster déclara ceci après avoir vu Lee Van Cleef chez Leone :
Ce qui me frappe le plus, c'est d'y voir un figurant qui a passé toute sa vie à m'apporter des cigarettes. Et que dans ce film, il joue un rôle pour moi. Et il le joue même mieux que moi." ) qui apporte toute sa classe à ce personnage clairement ambigu, ambivalent et amoral, dès son premier plan tu sais que c'est un gars qu'il faut pas faire chier ( bon en même temps c'est toujours comme ça avec Lee Van Cleef ) et très vite on va se rendre compte qu'il est sans pitié, du coté des seconds rôles on a de la trogne habituel : Al Mulloch tronche inoubliable ( c'est lui dans l'intro de Il Etait une Fois dans l'Ouest, son dernier film au passage, le gars se suicidera juste après ) campe une fois de plus un enculé et on a aussi une autre tête connu du ciné de Leone avec Benito Stefanelli
Super BO signé Riz Ortolani, le thème principal est vraiment beau, et Tarantino le reprendra pour son Django.
Un très bon spaghetti ( d'ailleurs pour moi c'est même plus un western crépusculaire ) qui doit énormément à son duo d'acteur en pleine forme et son histoire clairement passionnante qui s'éloigne de 90% des spaghetti habituel.
"Quand tu tires sur un homme, achève le, sinon un jour, c’est lui qui te tuera"
8,5/10