L'Aventurier du Rio Grande Robert Parrish - 1959
"Gringo" Drôle de petit western que voilà, un western sur un rythme pépère avec des enjeux qui tardent à se dessiner et qui finalement ne repose essentiellement sur la charisme d'un Mitchum au sommet de son art.
L'histoire c'est Mitchum, un pistolero à la solde de mexicains pas net qui se pète la jambe dans une petite ville frontalière texane alors qu'il devait s'occuper d'un chargement d'arme pour son boss. Il va donc vivre une convalescence pépère dans cette petite ville, se faire des amis et rencontrer la beauté du coin, donc rien de foncièrement original ou même véritablement passionnant mais le charme opère et passé du temps avec Mitchum s'avère très agréable. La seconde partie du film après un petit duel est pas spécialement plus rythmé ( même si on a une attaque indienne et un mini climax finale ) car le coté chasse à l'homme qu'on aurait pu avoir est vite mit de coté par une astuce narrative acceptable, mais une fois de plus on est content de voir ce que va faire Mitchum et l'évolution de son personnage ( très bien écrit ).
Autre point positif, c'est la vision mexicaine du film, ici c'est jamais cliché comme ça peut l'être dans pas mal de film ricain, y a pas de vil mexicains ( bon si un peu quand même ) ou de péons tout peureux.
La réal le truc qui gène quand même c'est l'absence de scope car quand on voit les magnifiques paysages, le choix des cadres et même la profondeur de champ on se dit que le scope aurait vraiment magnifié tout ça, dommage. La petite scène d'action final avec l'attaque du chariot est plutôt impressionnante, sacré travelling avant et plan d'intérieur de chariot intéressant et puis le plan finale lourd de sens est super classe.
Visuellement c'est vraiment super beau, comme pour son précédent western y a une super photo et Parrish se fait plaisir avec ses compos de plans, bon après je préfère quand même
Libre comme le Vent sur la forme comme sur le fond d'ailleurs.
Robert Mitchum interprète un personnage qui était d'abord prévu pour Gregory Peck ( qui s'était intéressé à ce film au début des 50's allant jusqu'à commencer la production ) puis suite au désistement de Peck, Henri Fonda a été envisagé mais il a refusé et c'est finalement c'est le grand Bob qui hérite ici d'un de ses meilleurs rôles, pour une fois son allure nonchalante et son air je m'en foutiste colle au personnage ( à un moment il lâche un
"gringo" et juste avec ce mot on voit à quel point c'est un grand acteur, bon faut voir la scène pour comprendre mais vraiment tout est parfait dans ce passage ), et jouer un gars à la jambe cassé c'est parfait pour cet acteur à la flemmardise légendaire et là il livre vraiment une super prestation dans ce rôle de tueur qui va peu à peu prendre conscience que cette vie ne lui convient plus et ce con il est super émouvant d'ailleurs Parrish devait avoir conscience car le nombre de gros qu'il a c'est impressionnant, d'ailleurs c'était son film préféré au père Mitchum.
Julie London confirme tout le bien que je pensais d'elle après l'Homme de l'Ouest et Libre comme le Vent, son temps de présence n'est pas énorme ( surtout pour développer une histoire d'amour ) mais ça suffit largement à comprendre le personnage ( sa scène avec Mitchum au Mexique est excellente ), Charles McGraw campe un bon docteur et c'est surprenant de le voir jouer un bon gars, il s'en sort plus que bien dans ce contre emploi total.
De loin le meilleur western de Mitchum devant Ciel Rouge, Un film vraiment destiné au fan pur et dur de western mais si on aime le genre c'est du nutella ( oue c'est nul l'expression avec du caviar, moi je préfère le nutella ), donc voilà ami du bon gout ce film est fait pour vous.
7/10