5.5/10
White Feather Robert D. Webb - 1955
Enième western pro indien ( un genre soi disant minoritaire ), alors celui là en gros c'est version Cheyenne de la Flèche Brisée ( qui mettait en scène des Apaches ). Les similitudes entre les 2 films sont légion, le film s'ouvre sur un panneau disant que pour les besoins du film les indiens parlent anglais (c'est toujours bien d'ouvrir son film comme ça, aujourd'hui on a plus ça), un civil va aider pour le traité de paix, la fin sera forcément dramatique, le peuple indien est décrit avec beaucoup de respect et de soucis du détail ( script signé Delmer Daves d'ailleurs ), on se tape une intrigue amoureuse identique ( mais clairement moins réussit ici par contre ) dont la seule différence est la toute fin qui brise un tabou de l'époque ( un mariage inter racial alors jamais montré à l'écran ).
Malgré ses points communs, le film a sa propre personnalité et évite finalement des rebondissements clichés, ainsi la fin c'est pas le climax le plus spectaculaire qu'on pouvait avoir mais c'est clairement le plus poignant dramatiquement ( idée originale et touchante ).
L'histoire du film est bien entendu basée sur des faits réels : la déportation des Cheyennes (alors conscient qu'ils ont perdu cette guerre ) du Wyoming pour les plaines du sud, bon la révolte des dissidents n'arrive pas au même moment par contre.
On sent que Daves s'est fait plaisir à écrire son intrigue sur les Cheyennes, ainsi chaque scène avec eux sont vraiment bonne et souvent drôles même ( tout est souvent un jeu pour eux, le début au bord de la rivière, quand ils volent un cheval au Crow qu'ils considèrent comme un peuple indigne à combattre ) par contre dès qu'on s'écarte des indiens ça devient moins bon, genre le personnage féminin du fort, vu la façon dont elle est introduit on se dit qu'elle va avoir un rôle essentiel et bein non elle est oublié en cours de route.
Et bien entendu comme tout les films de cette période ça reste assez naïf dans le comportement de certains personnages et la frontière entre le naïveté et la niaiserie est jamais bien loin.
La réal est signé Webb, un peu petit gars à qui on doit le sympathique
Le Shérif, bon là il fait le boulot mais on est en droit de se dire que ça aurait été meilleur avec Daves derrière la caméra. Dans l'ensemble on se retrouve devant une mise en scène sans saveur que seul le scope ( et c'est gavé de plan large ce qui donne pleins de trucs à l'écran ) et la merveilleuse photo de Lucien Ballard relève un peu le niveau ( visuellement la couleur est à tomber quand même ). Mais dans l'ensemble ça manque vraiment d'ampleur et d'idée, pourtant y avait de quoi faire mais non c'est très plat.
Robert Wagner j'avais peur avant de mettre le film, faut dire qu'il m'avait déjà plombé Jesse James et bien là il est carrément bon, et fait même oublier son film de chevalier à la coupe playmobil, il campe donc ce civil plein de respect qui va devenir ami avec 2 chefs indiens, il est crédible et arrive même à avoir un peu de charisme par moment, Debra Paget y se font pas chier, y lui donne le même rôle que dans le film de Daves, Jeffrey Hunter dans son rôle de chef de guerre est moins convaincant que Jeff Chandler mais il se révèle pas trop mal ( enfin pour un blanc jouant un indien quoi ) dans ce personnage de fier Cheyenne vivant et mourant avec son code de l'honneur.
Il lui manque un surplus de talent de mise en scène pour être marquant mais c'est agréable à suivre tout en étant immédiatement oubliable, faut juste savoir que c'est un flèche brisée 2.0