A Snake of June - Shinya Tsukamoto ( 2002 )
Rinko, jeune femme de 30 ans, est assistante sociale et passe son temps à converser au téléphone avec des interlocuteurs souvent désespérés. Elle est mariée à Shigehiko, un homme d'affaire bien plus âgé qu'elle, obsédé par la propreté. Le soir, quand elle rejoint le lit conjugal, il préfère dormir sur un fauteuil. Un intrus va briser le train-train de leur vie rangée...Magnifique! C'est certainement le plus beau film érotique qu'il m'ait été donné de voir et ce, tout pays et sous-genres confondus... C'est un peu le Pinku eiga de Tsukamoto, le film se montrant assez proche des bonnes veilles bandes d'exploitation érotique japonaise du fait qu'ici, le plaisir sexuel se doit de passer par la douleur, qu'elle soit physique ou mentale, avec les jeux de piste à tendance malsaine, le voyeurisme, et les humiliations que cela implique.
Comme d'hab dans le cinéma du réal, ici le changement n'est pas synonyme de dégradation ( à l'inverse d'un Cronenberg, avec lequel le cinéaste est souvent comparé ) mais est bien une évolution, une étape suivante ici nécessaire, tel le souffle bénéfique sur les braises d'un couple dont la vie au quotidien semblait avoir perdu tout intérêt, jusqu'à en être totalement dépourvu d'échanges, affectif ou sexuel...
Le métrage comporte une des scènes les plus stimulantes jamais vu à l'écran, elle sera celle qui marquera le renouveau du désir et également le retour d'un échange, la jeune femme se déshabillant en plein air sous une pluie battante, éclairée par les assauts des flashs d'un photographe installé dans sa voiture pendant que le mari de la femme, caché non loin de là et totalement excité par la situation, ne résistera pas au désir de se satisfaire en solitaire.
La scène est très puissance, de par son visuelle ( la photo arrache tout ), l'excitation qui s'en dégage mais également pour ce qu'elle représente, l'étranger aux intentions à première vu malsaines servant finalement de médiateur au couple, comme s'il avait fallu cette incursion en son sein pour enfin lui redonner un sens.
Il y aurait beaucoup à dire ce ce chef-d'oeuvre mais bon, je ne suis pas le plus doué ici pour pondre des pavés et analyser chaque recoin d'un film ( et puis surtout, ça me fait chier...
), je vais donc m'arrêter là, mais en ce qui me concerne, la découverte de ce
A snake of June fut une putain de claque.
Une oeuvre indispensable!
10/10