Les adeptes de la série How I met your mother connaissent Josh Radnor en tant qu’acteur (Ted Mosby) mais on le connait moins en tant que scénariste et réalisateur. Il n’en ai pourtant pas à son coup d’essai puisqu’il a écrit et réalisé le toujours inédit par chez nous Happythankyoumoreplease dans lequel il partageait l’affiche avec Malin Ackerman et Zoe Kazan.
Ici, il nous livre un joli film indépendant sur un homme de 35 ans qui revient en visite dans son ancienne université à l’occasion du pot de départ d’un de ses anciens professeurs. Il va y faire la connaissance d’une jeune étudiante de 19 ans dont il va tomber amoureux. Après une correspondance à distance, il décide de revenir la voir …
Le film traite de la peur de vieillir et de ce besoin de rester en phase avec la jeunesse pour se sentir soi-même jeune. Que ce soit le héros qui a une vie banale à New York et qui retrouve ici les souvenirs de ses plus belles années à travers cette jeune fille ou que ce soit son prof et mentor qui supporte mal son départ en retraite et se morfond chez lui, la thématique est habilement traitée et on s’identifie assez facilement à cet homme.
Dans le rôle principal, Josh Radnor prouve qu’il peut jouer dans un autre registre que la comédie et on sent qu’il a écrit ce rôle sur mesure pour lui. A ses côtés, Elizabeth Olsen est une nouvelle fois parfaite : dans ce rôle d’étudiante mature, cultivée et avec une pointe d’extravagance propre à son tempérament artistique, elle ferait craquer n’importe quel trentenaire célibataire. Il m’a été d’autant plus facile de m’identifier à Josh Radnor. Et dans le rôle du prof à la retraite, on retrouve l’excellent Richard Jenkins toujours aussi juste dans son jeu. Le reste du casting n’est pas mal non plus : Allison Janney en vieille prof qu’il admirait quand il était étudiant, Elizabeth Reaser en bibliothécaire qui craque pour lui (choix marrant vu qu’il casse de façon à peine voilée la saga littéraire de Stephenie Meyer) et enfin Zac Efron en étudiant zen et conseiller du héros.
La mise en scène de Josh Radnor est soignée et très influencée cinéma indépendant. Et la photographie de Seamus Tierney n’est pas mal du tout mettant en valeur les couleurs automnales de l’Ohio. Le ton du film varie entre une ambiance mélancolique et une ambiance plus romantique mais les changements de ton passent très bien car toujours justifiés.
Au final, Josh Radnor nous livre un second film au thème intéressant et parfaitement traité. L’acteur sait se rendre attachant et Elizabeth Olsen charmera le public masculin sans aucun mal. Une jolie petit comédie dramatique qui mériterait d’être distribuée chez nous.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Après avoir déjà fait ses preuves derrière la camera avec son premier film Loin d’elle, suivant un vieux couple confronté à la maladie d’Alzheimer, l’actrice Sarah Polley met à nouveau toute sa sensibilité au profit de ce second film tout aussi réussi et s’inscrit sur la liste des réalisatrices indépendantes à suivre de près.
Ce second film suit donc l’histoire d’une jeune femme vivant une vie de couple rangée malgré une phobie de l’intimité qui la pousse à faire des efforts quotidiens pour le bonheur de son couple. Jusqu’au jour où elle va faire la connaissance de son nouveau voisin avec lequel elle va s’engager dans une relation romantique entièrement platonique. Elle trouve alors son bonheur dans ces 2 relations à la fois différentes et complémentaires mais cet équilibre est plus qu’incertain …
La réalisatrice offre à Michelle Williams un rôle à la hauteur de son talent et celle-ci porte le film sur ses frêles épaules. Après Wendy et Lucy et Blue Valentine, elle confirme sa capacité à donner vie à des personnages peu loquaces dont les sentiments passent avant tout par les mimiques et les regards. Son personnage dégage une sorte de mélancolie liée à son incapacité à trouver le bonheur durablement.
Sarah Polley arrive parfaitement à mettre en valeur ce triangle amoureux et elle est très douée pour capter les petits détails qui composent les hauts et les bas de la vie de couple. Elle nous offre quelques moments de grâce symbolisant le bonheur parfait pour mieux nous faire retomber dans la réalité de la vie comme ce passage sur le manège où le temps semble en suspens avant de tomber dans une sorte de malaise dès que le manège s’arrête. Il n’y a que la sensibilité d’une réalisatrice qui pouvait mettre aussi bien en valeur les aléas de l’amour.
Aux côtés de Michelle Williams, Seth Rogen et Luke Kirby se partagent le cœur de la belle. Le premier y joue un mari aimant mais un peu trop obnubilé par son boulot (écrire un livre de cuisine). Seth Rogen joue toujours sur son côté un peu pataud mais on sent plus de réserve dans son jeu et il ne tombe jamais dans la caricature.Luke Kirby, quant à lui, joue l’homme parfait : artiste romantique et amoureux, il maîtrise ses sentiments pour ne pas mettre sa bien aimée dans une position inconfortable. Enfin, le casting est complété par Sarah Silverman en belle-sœur alcoolique et conseillère privilégiée de l’héroïne : tout comme, Seth Rogen, elle arrive parfaitement à éviter le surjeu lié à son statut de comique et elle nous livre une jolie prestation.
Ce qui fait la qualité de ce film, c’est aussi le fait de ne pas tomber dans le happy-end inhérent aux comédies romantiques. L’héroïne devra finir par faire un choix et on sent tout de suite qu’il n’y a pas de bon choix ou de mauvais choix : dans un cas comme dans l’autre, elle finira avec des regrets. Et cela est parfaitement traité avec une fin qui garde la même mélancolie que le reste du film. En fin de compte, le film symbolise bien une phrase prononcée au cours du film : "la nouveauté ne dure qu’un temps et finit toujours par devenir routine".
Au final, Sarah Polley nous livre un second film d’une grande sensibilité porté par une excellente Michelle Williams. Loin de la traditionnelle comédie romantique, voici un drame mélancolique d’une grande justesse. Dommage que la sortie ciné française ait été annulée.
44 films vus (24 au cinéma - 11 en DVD - 7 en DivX - 2 en BR)
Moyenne : 6,35/10
Classement par pays :
USA : 26 Angleterre : 4 France : 3 Espagne : 2 Japon : 2 Afghanistan : 1 Allemagne : 1 Arabie Saoudite : 1 Argentine : 1 Canada : 1 Corée du Sud : 1 Maroc : 1
FILM DU MOIS
COUPS DE COEUR DU MOIS
Films découverts (41 films)
- Joshuu 701-gô : Sasori - Shunya Ito [DivX, VOST] 8/10 - Joshuu Sasori : Dai-41 zakkyo-bô - Shunya Ito [DVD, VOST] 7/10 - Seven psychopaths - Martin McDonagh [Ciné, VOST] 6/10 - After - Géraldine Maillet [Ciné, VF] 6/10 MA CRITIQUE - Lincoln - Steven Spielberg [Ciné, VOST] 5,5/10 - Do-nui mat - Im Sang-soo [Ciné, VOST] 6,5/10 - The loveless - Kathryn Bigelow & Monty Montgomery [DVD, VOST] 6,5/10 - Hitchcock - Sacha Gervasi [Ciné, VOST] 5,5/10 - Shadow dancer - James Marsh [Ciné, VOST] 7/10 - Gangster squad - Ruben Fleischer [Ciné, VF] 5/10 - Wadjda - Haifaa Al-Mansour [Ciné, VOST] 7/10 - Near dark - Kathryn Bigelow [DVD, VOST] 6,5/10 - Blue steel - Kathryn Bigelow [DVD, VOST] 5,5/10 - Celeste & Jesse forever - Lee Toland Krieger [DivX, VOST] 7/10 - Beyond the black rainbow - Panos Cosmatos [DivX, VOST] 4/10 - Gambit - Michael Hoffman [Ciné, VF] 5,5/10 - Little birds - Elgin James [DivX, VO] 7/10 MA CRITIQUE - Flight - Robert Zemeckis [DVD, VOST] 7/10 - Des morceaux de moi - Nolwenn Lemesle [Ciné, VF] 4,5/10 - Passion - Brian De Palma [Ciné, VOST] 7/10 - Antiviral - Brandon Cronenberg [Ciné, VOST] 7,5/10 - Los ojos de Julia - Guillem Morales [BR, VOST] 6,5/10 - Liberal arts - Josh Radnor [DivX, VOST] 7/10 - Goodbye Morocco - Nadir Moknèche [Ciné, VOST] 5/10 - Hotel Transylvania - Genndy Tartakovsky [DVD, VOST] 5,5/10 - Elefante blanco - Pablo Trapero [Ciné, VOST] 7/10 - Insensibles - Juan Carlos Medina [DVD, VOST] 7,5/10 - Lore - Cate Shortland [Ciné, VOST] 7,5/10 - A good day to die hard - John Moore [Ciné, VF] 3,5/10 - Take this waltz - Sarah Polley [DVD, VO] 7/10 - Red dawn - Dan Bradley [DivX, VOST] 6/10 - Victor Victoria - Blake Edwards [Ciné, VOST] 7/10 - Chimpanzee - Alastair Fothergill & Mark Linfield [Ciné, VF] 5,5/10 - The patience stone - Atiq Rahimi [Ciné, VOST] 6/10 - Les misérables - Tom Hooper [Ciné, VOST] 5,5/10 - Beautiful creatures - Richard LaGravenese [Ciné, VF] 4,5/10 - Hyde Park on Hudson - Roger Michell [Ciné, VOST] 5/10 - Möbius - Eric Rochant [Ciné, VF] 6,5/10 - John dies at the end - Don Coscarelli [DivX, VOST] 7,5/10 - Into the abyss - Werner Herzog [Ciné, VOST] 8/10 - Chasing Mavericks - Curtis Hanson & Michael Apted [DVD, VOST] 6,5/10
Films revus (3 films)
- Point break - Kathryn Bigelow [DVD, VOST] 7,5/10 - Sunshine - Danny Boyle [BR, VOST] 8/10 - Strange days - Kathryn Bigelow [DVD, VOST] 8/10
Séries
- 2 broke girls 2x13 à 2x16 - American horror story 2x01 à 2x10 - Ben & Kate 1x11 à 1x13 - The big bang theory 6x12 à 6x15 - Brickleberry 1x05 à 1x10 - Fresh meat 2x01 à 2x08 - Go on 1x12 à 1x15 - Guys with kids 1x11 à 1x14 - How I met your mother 8x13 à 8x16 - The Mindy project 1x10 à 1x15 - New girl 2x12 à 2x15 - The new normal 1x12 à 1x15 - Some girls 1x01 à 1x06 - Suburgatory 2x08 à 2x13 - Underemployed 1x09 à 1x12 - Up all night 2x05 à 2x11
Etant adepte du cinéma de genre espagnol, j’attendais avec impatience la sortie de ce film en DVD vu qu’il avait été très mal distribué en salle. Et c’est donc avec un certain plaisir que j’ai découvert ce premier film. Je n’avais pas prévu de faire de critique mais après avoir écouté le BoMcast, j’ai eu envie de défendre un peu le film.
Utilisant le concept un peu casse-gueule de la double timeline, le réalisateur s’en sort plutôt bien et suit donc simultanément 2 histoires espacées de 50 ans. La première suit de jeunes enfants insensibles à la douleur enfermés dans un asile dans l’Espagne des années 60 et la seconde suit un médecin qui, suite à un accident, découvre qu’il a un cancer et qu’il a besoin d’une greffe de moelle osseuse et part donc à la recherche de ses parents biologiques dans l’Espagne contemporaine. Cette double temporalité ne m’a pas gêné. Alors, c’est sûr qu’on devine tout de suite qui sont les parents du médecin mais ça n’est pas là qu’est l’intérêt de cette seconde partie : le réalisateur veut surtout nous montrer une quête des origines qui fait resurgir de vieux secrets enfouis. En cela, je trouve que le film ressemble à un autre film hispanique qui est passé totalement inaperçu : Les disparus de Paco Cabezas.
Quant à la partie dans les années 50, elle est un modèle du genre. Nous plongeant dans la guerre civile espagnole et la prise du pouvoir par les franquistes, je n’ai pas été choqué plus que ça par le fait que ces enfants différents soient enfermés pour soit disant leur propre sécurité. De tous temps, la peur de l’inconnu a poussé les gens à mettre à l’écart ce qu’ils ne comprennent pas. Et j’ai trouvé que la scène avec les chiots avait tout à fait sa place dans le film : elle est l’aboutissement des 3 ans d’études approfondies que le médecin allemand a dispensé à ces enfants. Même s’il ce jeune garçon ne connait pas la douleur, il peut opérer ce chiot sans anesthésie et sans le faire souffrir grâce à ses connaissances parfaites en anatomie. La logique aurait juste voulu qu’il pratique cette intervention sur un cobaye humain plutôt qu’un cobaye animal. Cette scène sert de passerelle entre l’enfance et l’âge adulte où il va trouver sa place en tant que bourreau.
C’est vrai qu’on était en droit d’espérer des expériences un peu plus borderline avec l’arrivée de ce médecin nazi mais le réalisateur prend le spectateur à contre-pied avec un personnage profondément humaniste qui, en plus de sauver les enfants, tentera de sauver les femmes lorsque les franquistes débarqueront. Pour voir du médecin sadique qui se sert de ses patients pour ses expérimentations, je vous conseillerai de voir James Cromwell dans la saison 2 de American horror story : vous ne serez pas déçu.
Côté interprétation, les 2 gamins sont vraiment bons et leur relation fusionnelle est parfaitement mise en valeur. Dans le rôle du médecin allemand, Derek De Lint n’est pas mal non plus. On pourra reprocher au personnage de Berkano de ne pas être développé d’avantage mais il n’y avait pas besoin de 2h pour montrer que son insensibilité physique s’était transformée en insensibilité psychologique liée à la mort de la seule personne qui comptait pour lui. Seul Alex Brendemühl est moins convaincant dans le rôle de David, cet homme qui, lui aussi doit faire face à la mort de sa bien-aimée et se plonge dans cette quête d’identité comme seul exutoire. Son personnage est assez détestable mais c’est ce que recherche le réalisateur dans le sens où lui aussi devient insensible au monde qui l’entoure au point de pousser ses parents adoptifs au suicide sans s’en rendre compte.
Pour un premier film, Juan Carlos Medina livre une mise en scène impeccable lui ouvrant les portes vers un bel avenir. Et la photographie d’Alejandro Martinez fait également des merveilles et met en valeur cette Espagne des années 60. Et enfin, malgré cette double temporalité, je trouve que le montage arrive à limiter ces changements de rythme pour nous livrer un résultat assez homogène. On sera tous d’accord : la maîtrise technique est le gros point fort du film.
Au final, je me suis laissé porter par cette belle histoire qui s’oriente plus vers le drame que vers le fantastique auquel on pouvait s’attendre. Je crois que c’est surtout ça qui a déçu certains : le réalisateur ne va pas dans la direction qu’ils attendaient et donne l’impression de passer à côté d’un gros potentiel scénaristique. Pour ma part, j’ai réussi à apprécier le film pour ce qu’il était : une belle fresque générationnelle sur l’incapacité à ressentir des émotions menant à une solitude autodestructrice.
Bon au moins il y aura une critique qui se rapproche plus ou moins de mon ressenti, même si je serais moins généreux. Les cinq dernières minutes et la réplique finale.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
Voici un film au concept intéressant mais un peu casse gueule : 26 lettres de l’alphabet, 26 réalisateurs, 26 courts-métrages sur le thème de la mort et le tout en seulement 2h05. Autrement dit, ça fait moins de 5 minutes chacun pour mettre en place une histoire à partir d’un mot-clé. Comme c’est souvent le cas, le résultat est assez inégal et il y a du bon comme du beaucoup moins bon.
En tout cas, le film a le mérite de faire appel à des réalisateurs de tout horizon : Etats-Unis, Angleterre, Japon, Espagne, France, Canada, Chili, Danemark, Indonésie, Mexique, Norvège, Serbie et Thaïlande. La plupart n’en sont pas à leur coup d’essai et sont auteurs de quelques films de genre qui ont marqués ces dernières années. Tout était donc là pour un résultat de qualité.
Malheureusement, certains segments sont incompréhensibles (I, M, R), d’autres mal inspirés (G, Q, X) ou encore trop courts pour être développés comme il faut (A, C, V). I for Ingrown du mexicain Jorge Michel Grau montre un homme qui torture sa femme dans une baignoire, "M for Miscarriage" de Ti West (The house of the devil) suit une femme qui découvre une chose bizarre dans ses toilettes (un fœtus ?), "R for Removed" du serbe Srdjan Spasojevic (A serbian film) se passe dans un hôpital où des expériences étranges sont effectuées, "G for Gravity" de Andrew Traucki (The reef) suit un surfeur qui se suicide, "Q for Quack" essaye de jouer la mise en abîmes avec le réalisateur qui se plaint d’avoir une lettre de merde," X for XXL" de Xavier Gens (The divide) a pour héroïne une obèse qui décide de se charcuter pour ressembler à ses modèles (l’utilisation du thème du climax de Requiem for a dream était une mauvaise idée), "A for Apocalypse" de l’espagnol Nacho Vigalondo (Timecrimes) suit une femme qui tue son mari malade (difficile de mettre la chute en valeur quand le segment dure 4 minutes), "C for Cycle" joue la carte de la boucle temporelle à la Triangle et "V for Vagitus" s’oriente vers le film de SF qui n’a pas le temps de poser les bases de son univers que c’est déjà fini.
Finalement, c’est les asiatiques qui s’en sortent le mieux en se lâchant complètement : gore, malsain, totalement barré, ils s’en donnent à cœur joie. Yoshihiro Nishimura (Tokyo gore police) nous livre un segment complètement délirant où une femme avec une bite géante se bat avec une autre qui lui lance des légumes dans "Z for Zetsumetsu". Noboru Igushi (The machine girl) s’intéresse quant à lui aux effets néfastes du pet dans "F for Fart" : hilarant ! Et Yudai Yamagushi (Meatball machine) nous livre sa version du film de sabre dans "J for Jidai-geki" où un samouraï sur le point de se faire hara-kiri fait un concours de grimasse pour faire rire son collègue qui va lui trancher la tête. Quant à l’indonésien Timo Tjahanto, il nous livre le segment le plus malsain sur un concours de masturbation où celui qui flanche se voit éliminer au sens propre comme au figuré. Ce "L for Libido" est génialement pervers et morbide ! Par contre, le thaïlandais Banjong Pisanthanakun (Alone) livre un segment un peu trop banal pour être marquant avec son histoire de perroquet qui fait sa déclaration avant de dévoiler l’infidélité de son propriétaire dans "N for Nuptials".
Du côté du film d’animation, y’a aussi des choses sympathiques. Le danois Anders Morgenthaler (Princesse) s’intéresse à une femme qui se fait attaquer par sa crotte dans "K for Klutz" et le segment "T for Toilet" utilise l’animation en pâte à modeler pour conter l’histoire d’un petit garçon qui a peur des toilettes. Il faut croire qu’inconsciemment les réalisateurs font un rapprochement entre la mort et les toilettes tant le lieu revient de façon récurrente.
Parmi les meilleures surprises, je citerai "Y for Youngbuck" de Jason Eisener (Hobo with a shotgun) qui nous plonge dans les années 80 avec un segment clippé autour d’une histoire de cerf et d’inceste. "D for Dog fight" est également très réussi avec son combat de chiens filmé en slow motion. Et puis, on n’oubliera pas celui des français Bruno Forzani et Hélène Cattet (Amer), un trip sensoriel sur l’intitulé de "O for Orgasm". Ça n’a pas trop de rapport avec le thème mais ça ne l’empêche pas d’être bien sympa. A noter que le segment "P for Pressure" a un certain charme avec son utilisation d’un montage saccadé qui nous donne l’impression de raconter beaucoup de chose en peu de temps.
Et on finira avec ceux qui ne sont pas mauvais mais qui ne se démarque pas vraiment de l’ensemble. L’actrice Angela Betis livre une petite histoire autour d’une piqûre d’araignée avec "E for Exterminate", Jake West (Doghouse) s’oriente vers une esthétique à la Russ Meyer autour d’une histoire d’overdose dans "S for Speed", Ben Weathley (Kill list) opte pour un segment en vision subjective suivant une chasse au vampire dans "U for Unearthed". Et enfin, le segment norvégien "H for Hydro-electric diffusion" ressemble à une pub pour Orangina avec un chien (aviateur anglais) qui se fait allumer par une renarde (espionne nazie) avant de s’affronter à mort.
Au final, voici les notes individuelles que j’attribuerais :
1- L for Libido : 9/10 2- Z for Zetsumetsu : 8,5/10 3- F for Fart : 8,5/10 4- Y for Youngbuck : 8/10 5- O for Orgasm : 8/10 6- D for Dog fight : 7,5/10 7- P for Pressure : 7/10 8- K for Klutz : 7/10 9- J for Jidai-geki : 7/10 10- T for Toilet : 7/10 11- U for Unearthed : 6,5/10 12- S for Speed : 6,5/10 13- H for Hydro-electric diffusion : 6,5/10 14- E for Exterminate : 6/10 15- N for Nuptials : 6/10 16- B for Big foot : 6/10 17- W for WTF ! : 5,5/10 18- A for Apocalypse : 5/10 19- V for Vagitus : 5/10 20- Q for Quack : 4,5/10 21- X for XXL : 4,5/10 22- R for Removed : 4,5/10 23- G for Gravity : 4/10 24- C for Cycle : 4/10 25- I for Inground : 3/10 26- M for Miscarriage : 3/10