Jack Spret a écrit: Goyokin n'est peut être pas le plus grand chambara de tous les temps
Bein si pourtant.
Ayant vu que très peu de chambaras par rapport à tout ce qu'on peut trouver, ça serait malhonnête d'affirmer que c'est le meilleur chambara. Parce que si j'en découvre un mieux, je vais redire ça a chaque critique. Et puis pour ma note, tout est question de sensibilité, c'est mon premier Gosha, je trouve que 8, ça sous-entend que j'ai bien accroché à son univers mais si je met pas plus, c'est parce que j'ai trouvé certains passages un eu trop longs et le scénario trop simple.
Pour la comparaison avec Kurosawa, j'ai trouvé que dans Goyokin, le samouraï est vraiment humaniste car il n'est nullement question de vengeance ici mais de respect du code du bushido. Magobei a des valeurs traditionnelles qui font tâche au sein de son clan et c'est pourquoi il décide de le quitter. Sa cause n'est pas personnelle pour le coup. Et comme l'a si bien dit Way, dans les Kuro, ce sont aussi des samouraïs que l'on combat (il suffit de voir Sanjuro)
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
C'est quand même différent. Je t'accorde que sa cause n'est pas entièrement personnelle (un peu dans le sens où il est en quête de rédemption), mais c'est une vision désenchantée et crépusculaire là où chez Kuro, l'humanisme est omniprésent (même s'il y a aussi un côté désenchanté chez lui aussi mais pas aussi poussé).
Ne résiste pas Jack, tu as affaire à des mecs qui ont bouffer beaucoup de niaks au petit déj' !
M'enfin tu verras que dans tous les autres films de samouraï (chez Gosha), cet aspect désespéré est d'autant plus présent. C'est surtout ça dont il est en jeu : l'art (le vrai) du samouraï est mal vu, rejeté, suivi dans la douleur, là où chez Kuro, c'est la vertu, peu importent ce que les autres pensent. Mais oui le trait commun, c'est la justice qui anime le droit bras du samouraï. Mais regarde bien le processus : chez Kuro, le suivre c'est se libérer, chez Gosha tu souffres.
PS : pour reformuler, les 2 sont humanistes au sens où l'humain est au centre, mais ce n'est pas traité de la même manière par rapport au code des samouraï. Pour conclure, c'est le seul point noir de ta critique amha (que j'aime beaucoup sinon), ce serait dommage de te priver de la particularité de chacun
dunandan a écrit:Mais regarde bien le processus : chez Kuro, le suivre c'est se libérer, chez Gosha tu souffres.
Joliment dit, je m'incline devant cette sagesse. J'ai du mal à enchaîner plein de films du même genre car ma mémoire me joue des tours et je me met à confondre chaque film. C'est pourquoi j'essaie toujours de varier les époques et le registres quand je regarde des films.
Mais il va falloir que je me penche très sérieusement sur les cinémas de Kuro et de Gosha et puis aussi celui de Misumi chez qui je n'ai que la saga Baby Cart.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
C'est une sagesse durement acquise (lol parce que je me suis éclaté) : je me suis fait une rétro du genre l'année dernière
J'ai du mal à enchaîner plein de films du même genre car ma mémoire me joue des tours et je me met à confondre chaque film.
Tu n'es pas le seul, surtout pour les chambara (faudra d'ailleurs que je revois les Gosha justement, c'est chaud de capter la subtilité de chacun du premier coup).
Et ne surtout ne pas oublier les Kobayashi dans ta liste : Hara-kiri & Rebellion.
Et aussi Okamoto : Le sabre du mal, Samouraï, & Kill. Tous de petites perles.
Mais t'as raison de commencer par ce trio, car ils sont très différents, alors qu'on peut s'emmêler avec ceux que je t'ai cité (à part Hara-kiri, LE meilleur selon moi).
Sauf quand on regarde un film très moyen. Et 1h50 est plus que long pour Prisonniers du temps qui, sur un postulat de base intéressant, ne parvient jamais à trouver un souffle épique ou une quelconque raison au voyage dans le temps. Pourtant, avec Crichton en penseur de l'idée originelle, on est en droit de s'attendre à du divertissement de qualité. Et Donner a prouvé à maintes reprises qu'il savait faire preuve de présence derrière la caméra. Mais c'était se leurrer de croire qu'après L'arme fatale 4, il renaîtrait de ses cendres pour nous concocter une bonne série B digne d'intérêt.
Les acteurs ne s'investissent jamais !
Le film a des allures de téléfilm moyenâgeux, avec ses interprètes qui assurent des prestations au raz de pâquerettes et des incohérences aussi bien scénaristiques que temporelles à foison. Je ne me suis jamais senti concerné par les enjeux de la mission et je les ai regardés déambuler à travers le temps avec autant d’intérêt que si j'avais observé une mouche voler. L'encéphalogramme plat ne s'excite jamais, même dans les scènes d'action qui, en plus d'être courtes, sont inintéressantes au possible, autant du point de vue narratif qu'artistique. Et il faut voir Lambert Wilson jouer un seigneur français et balancer des répliques pourries pour se rendre compte du niveau du film.
Qu'est-ce qu'ils sont cons ces Anglais !
J'ai moi même été prisonnier du temps quand, au bout d'une demie-heure de bobine, j'avais tout de même envie de voir la suite pour savoir si le film allait décoller à un moment donné. 2 heures de bouffonnerie grandiose où l'époque dans laquelle ont évolue est traitée par dessus la jambe, au bénéfice d'un vide abyssal en terme de mise en scène et d'écriture. Passez votre chemin, sires !
3/10
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Si les mathématiques pouvaient être aussi jouissives !
Avec Christopher Smith, l'Angleterre nous a envoyé du très lourd en matière de fantastique (Marshall est pas mauvais non plus). En parallèle du cinéma horrifique ibérique, le pays du pudding - et en particulier Smith - nous gratifie depuis quelques années de véritable pépites en matière de films de genre, qu'il soit doublé d'un humour noir (Severance) ou d'une maîtrise de son budget (Black Death). Triangle ne déroge pas à la règle en s'inscrivant comme le rejeton non reconnu du Shining de Kubrick. Même intrigue basé sur la temporalité, même thème abordé (la schizophrénie en premier plan), même obstacle scénaristique. Ici, le paquebot fantôme errant à l'intérieur des Bermudes remplace l'hôtel inaccessible mais un élément météorologique est la cause de cet enfermement. Et si les dieux ont décidé de ne pas être cléments, c'est pour que l'on assiste à une introspection foutrement diabolique du personnage principal.
Claustrophobe ? Passez votre chemin !
Smith déjoue toutes les attentes de son spectateur et inscrit son film dans la lignée des plus grandes réussites horrifiques de ces dix dernières années. En multipliant les points de vues narratifs, les ellipses temporelles, les bouleversements de situations, il parvient à donner une ampleur extraordinaire à son récit qui, déjà bien truffé d'idées, se révèle labyrinthique pour celui cherchant à faire le lien entre les différentes remise à zéro. Le concept est simple: amener des naufragés à embarquer sur un paquebot vidé des occupants et jouer avec eux de manière diabolique. Car je tire mon chapeau au cinéaste pour aligner le bodycount quasi complet de ses personnages en moins de cinq minutes, sachant qu'il lui reste près d'une heure de film. Et c'est dans cette agréable surprise que Triangle explose tous les standards du genre.
Les marins de ce navire n'ont pas du toucher terre depuis longtemps...
Ne gardant qu'un seul personnage (le plus charmant et le plus complexe) pour lui faire vivre le remake d'Un jour sans fin à la sauce horrifique, c'est une idée aussi alléchante sur la papier que jubilatoire que la bobine. Les boucles temporelles se répétant sans cesse et voyant des doubles de Jess prendre vie au fur et à mesure que l'histoire se répète est d'une intelligence rare et qu'une maîtrise hors norme. On aurait pu s'y perdre et Smith aurait pu nous sortir la fabuleuse excuse du "Je suis un incompris" mais dans Triangle, sans même nous prendre par la main, il arrive à nous pondre un bijou de mise en scène (une différente dans chaque acte, le triangle représentant les 3 actes qui referment la boucle) et à jouer sur nos peurs et nos angoisses malgré le fait que l'on connaisse déjà l'issue du massacre.
Y'a un peu de CGI par ci, par là mais ça passe.
Il est difficile de parler de Triangle sans spoiler mais il est clair qu'il s'affiche comme une oeuvre aussi mystérieuse qu'originale. Même si des incohérences traînent en chemin (les clés de Jess, les failles dans la répétition), ce mythe de Sisyphe remis au goût du jour de manière aussi jouissive qu'agréable à l'oeil (Melissa Georges est terriblement sexy) doit être vu pour prendre pleinement conscience que les genres peuvent se mélanger (horreur, fantastique et science-fiction) pour le pire, certes, mais parfois pour le meilleur. On a pas fini de faire le tour du Triangle.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Merci zack Pour moi, le 8 se justifie du fait de la prise de risque énorme. Il aurait pu se prendre les pieds dans le tapis et, malgré quelques trucs pas très nets au niveau de l'histoire, s'en sort haut la main sans jamais être trop caricatural (à part les persos à buter) et en gardant une ambiance terriblement pessimiste du début à la fin.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
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