Des trucs comme Contagion, Che ou A Fleur de Peau sont loin d'être des films impersonnels sans la moindre idée. Comme toutes les filmos prolifiques, il faut fouiller pour trouver le ou les films intéressants.
Contagion, le sujet ne m'intéresse pas. Che, faut que je le voie car il me tente bien mais bon le fait qu'il soit en 2 parties me fait procrastiner. Et A fleur de peau, je l'ai en cale, c'est l'un des prochains que je mate de lui. Je ne dis pas qu'il est mauvais car il a de très bons films dans sa filmo, mais je préfère ceux moins prolifiques qui enchaînent les bons films. A terme, Soderbergh sera perdant car on retient toujours plus les mauvais films que les bons, surtout quand ils sont en surnombre. Il suffit de voir comment tout le monde crache sur De Palma pour se rendre compte que j'ai raison.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
A terme, Soderbergh sera perdant car on retient toujours plus les mauvais films que les bons, surtout quand ils sont en surnombre. Il suffit de voir comment tout le monde crache sur De Palma pour se rendre compte que j'ai raison.
Oui et alors ? Il y a un monde entre ta perception d'une œuvre et celle des autres.
Ce serait quand même se cacher la vérité que de dire que Soderbergh n'a pas réalisé de mauvais films quand même. Même son Haywire, qui présageait son grand retour, est décevant. Je ne dis pas que j'ai la science infuse mais je souligne juste que mon sentiment est partagé par la majorité et que ses admirateurs s'amenuisent au fur et à mesure qu'il s'entête à faire des choix de carrière contestables.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Le temps a pour faculté de ne retenir que les bonnes choses : De Palma a une fin de carrière honteuse, mais aura une réelle postérité (méritée, de toute façon).
Pas tant qu'il sera vivant et qu'il réalisera des films. On entendra toujours dire: "Ah, le De Palma de la belle époque n'est plus là" ou "C'était mieux avant !" C'est tout autre chose quand tu fais des mauvais films sur une fin de carrière que quand tu les parsèmes au fil de ta filmographie. Tu passes tout de suite pour un réalisateur mineur (Soderbergh) alors que pour l'autre, tu as été et sera toujours un maître aux yeux des fans (De Palma)
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
J'ai vu très peu de films de Tsui Hark mais le peu que j'ai aperçu de son imposante filmographie, je dois bien avouer qu'il me surprend autant qu'il m'épate. Le John Milius chinois. J'était un peu inquiet en insérant The Blade dans mon lecteur car j'en attendais tellement à la lecture du synopsis que l'excitation était à son comble et que j'avais peur de recevoir une douche froide. Mais comment ai-je pu douter une seule seconde ? Le film se révèle aussi jouissif et aussi maîtrisé que ce que j'espérais. Il dépasse peut être même ce que j'attendais d'un tel genre.
Un spectacle de tous les instants !
Véritable ballet chorégraphique, les combats sont ajustés au millimètre et la mise en scène est très fluide, même si certains plans deviennent illisibles à cause de la rapidité d’exécution des mouvements (si peu comparé au reste). Balayant plusieurs thèmes récurrents dans les films d'arts martiaux tels que la loyauté, le dépassement de soi et la vengeance, Tsui Hark ajoute à son intrigue une pierre qui sera angulaire et déterminera le destin de tous les personnages. La romance qu'il met en place n'a rien de niaise et parsèmera les morts comme autant de pétales de fleur sur son passage. La proie intime des deux hommes, luttant jusqu'à la mort pour l'amour de la fille de leur maître, est sans doute le personnage le moins bien écrit. Cet aspect qui rend fébrile la construction du récit fait peur à chaque seconde de son apparition à l'écran.
Les moines bouddhistes, faut vraiment pas leur chercher des noises !
Mais heureusement, The Blade se concentre essentiellement sur le duo Tête d'Acier/Ding On et plus particulièrement sur ce dernier. D'un amour chevaleresque, le guerrier n'hésitera pas à risquer sa vie pour sa belle, perdant son bras dans la bataille. On remarque tout de suite la correspondance entre le film de Tsui Hark et la genèse de la trilogie du Sabreur manchot de Chang Cheh, dont il est le remake, plus sanglant dans l'aspect visuel mais moins noir dans la vision de l'honneur. Mais cette vision moderne, loin des effets déstabilisants (pour moi) de la Shaw Brothers des années 60, permet au public peu éclairé de s'abreuver d'images aussi tétanisantes par leur violence et leur noirceur que galvanisantes par leur beauté et leur force.
Certains personnages sortent du lot mais sont envoyés ad patres trop précipitamment. Un mal pour un bien.
Persévérance fait loi dans les contrées sauvages dépeintes par le cinéaste. Entre pillards revanchards, chasseurs nomades et tueurs à gages, les villageois ont peu de chance de souffler et la tranquillité est un terme oublié depuis longtemps. On touche un peu à la religion (le moine), au sexe (la prostituée) mais c'est véritablement l'honneur l'aspect essentiel du film, le point d'orgue qui fait résonner l'intégralité du scénario et débute les combats. Ces derniers se nourrissent de la frustration sexuelle ressentie par les guerriers et rendre encore plus intenses les affrontements. C'est d'ailleurs le but ultime de la jeune femme que de se faire affronter en duel ses deux prétendants. Duel qui ne sera jamais physique mais mental.
Le combat final est épique mais je n'en attendais pas moins.
Il ne me reste plus qu'à me jeter avidement sur le reste de sa filmographie qui, si elle contient d'autres pépites de cette rareté et de cette valeur, mérite d'être vue le plus rapidement possible.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Tiens, j'avais zappé ta critique de Bubble. Je l'avais bien aimé à sa sortie au ciné. De ce que j'ai vu de ces films des 10 dernières années (post Solaris), je trouve que c'est son meilleur film
Jimmy Two Times a écrit:Tiens, j'avais zappé ta critique de Bubble. Je l'avais bien aimé à sa sortie au ciné. De ce que j'ai vu de ces films des 10 dernières années (post Solaris), je trouve que c'est son meilleur film
Ouille ! Si tu trouve que Bubble est son meilleur film depuis 10 ans, ça me donne carrément moins envie de voir le reste
Scalp a écrit:Manque un demi point là, mais bon prenez en de la graine les tocards.
J'ai longuement hésite à lui mettre 10 mais il les vaut largement
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Les dents de la mer n'auront jamais été aussi aiguisées.
Certaines affiches montrent du sang autour du personnage, d'autres non. Mais quelque soit le choix qui a été fait, il ne s'agit juste que d'un élément marketing car on est loin du survival qui mise gros sur le gore qui tache. Dans The Reef, c'est l'ambiance qui est privilégiée. Et le requin n'est là que pour faire monter la pression, n’apparaissant qu'après une bonne moitié de film. Ce chasseur marin au look de torpille fait froid dans le dos. Filmé avec toute l'angoisse qu'il instille, le squale est un personnage à part entière, un tueur en série connu de tous mais libre de faire son festin de tous ceux piétinant ses plates-bandes.
The Reef jongle sans cesse sur et sous la surface de l'eau afin de rendre une pleine immersion.
On évoque souvent Les dents de la mer comme l'oeuvre ultime mettant en scène ce dangereux prédateur mais The Reef flirte avec le podium tant le réalisme apporté aux évènements l'estampille histoire vraie du récit et la crédibilité des réactions des nageurs nous font frôler la crise cardiaque à chaque apparition du requin. On a sans cesse l'impression d'observer en temps réel ces pauvres hères palmés jouer aux appâts vivants avec force conviction. En ne cherchant jamais à être époustouflant par des scènes hyper cadrées, le film se laisse dévorer de par son impeccable gestion du rythme et du bodycount.
Assis et Debout sont sur un bateau. Assis tombent à l'eau: qui reste-t-il ?
Même si des longueurs traînent ci et là, la courte durée du long métrage permet de se ressaisir et d'apprécier d'autant plus l'expérience unique qui nous est proposée. Ça n'est pas tous les jours qu'on est convié à un pique-nique sous marin en compagnie des requins. Très documenté, jamais poussif et d'un réalisme saisissant, The Reef gagne ses galons autant grâce à son requin patibulaire qu'à ses acteurs impliqués. Ne lésinant pas sur la rapidité et la violence des assauts aquatiques, chaque apparition de l'aileron file une peur bleue et donne libre cours aux instincts de survie de tout un chacun (même si certains gestes sont incompréhensibles, comme ce type qui retourne chercher sa planche).
Au dîner: bruschettas de coraux humains sur un lit de viscères.
D'une efficacité incroyable et quasi documentaire, cette histoire, loin de faire gagner des points au tourisme local, alimente notre phobie des eaux profondes et de tous ces dangers qui nous y guettent. Vous êtes prévenus !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."