[Jack Spret] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dionycos » Lun 02 Sep 2013, 18:18

Jack Spret a écrit:
Exactement.
Après, personnellement, je fais partie d'une classe sociale bien moins guindée et fortunée que celle qu'on nous présente et de ce fait, à son âge, je n'avais pas les mêmes délires de liberté.


Ouais, c'est justement pour ça que je vois plus le film comme une métaphore du malêtre adolescent, car c'est clair que c'est un peu extrême pour être réel. Enfin je sais pas, je vis pas dans ce milieu là non plus. A 17 ans, mes soirées potes ne ressemblaient pas à ce qu'on voit dans le film :mrgreen:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Lun 02 Sep 2013, 18:50

Je ne sais pas si Ozon est issu d'un milieu aisé, mais ses films comportent de toutes façons, d'après ce que j'en ai vu (et au risque d'en écoeurer le spectateur), une grosse part de fantasme, de métaphore, et de manipulation. Je l'aimais bien au début, mais j'avoue avoir décrocher de son cinéma (surtout avec Ricky).
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dionycos » Lun 02 Sep 2013, 19:38

dunandan a écrit:Je ne sais pas si Ozon est issu d'un milieu aisé, mais ses films comportent de toutes façons, d'après ce que j'en ai vu (et au risque d'en écoeurer le spectateur), une grosse part de fantasme, de métaphore, et de manipulation.


Tout à fait, et c'est pour ça que j'aime beaucoup ce qu'il fait.
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Elysium - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Mar 03 Sep 2013, 18:37

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Malgré les tentatives récentes de ressusciter la science-fiction de manière originale (Source Code, Oblivion,...), elles accusent le coup de leur ambition. Car à trop vouloir exploser les rétines à coup d'effets spéciaux, les films perdent de leur impact et de leur souffle. C'est exactement la même chose qui arrive à Elysium. Malgré une idée solide bien que déjà vue, la volonté d'en mettre plein les yeux prend le pas sur le discours et toute la réflexion qui aurait pu graviter autour. Le problème du traitement des inégalités entre les classes, c'est que l'on sombre vite dans le cliché et que c'est manichéen au possible. Là où Neill Blomkamp parvenait à soulever un débat de fond dans District 9 sur les inégalités ethniques par le biais d'un film d'invasion extraterrestre, il tombe dans la redite et recycle tout l'univers exploité précédemment pour en faire un film d'action sur-budgété.

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Mais quand on regarde le cœur de l'histoire, il est plutôt généreux en bonnes trouvailles, aussi bien visuelles (hormis la shaky cam gerbante) que scénaristiques (l'exosquelette, Elysium, le bad guy). Le problème, c'est que Blomkamp se retrouve avec plein de trucs sympas mais qu'il ne sait pas trop quoi en faire. Et il fournit donc le strict minimum pour améliorer son postulat de départ et attirer le plus grand monde. Car derrière son allure de réflexion dystopique se cache un vulgaire combat du bien et du mal, du riche contre le pauvre, sans qu'un seul des personnages ne soit réellement ambigu. Seuls des archétypes évoluent au fil de l'intrigue, leurs développement psychologique caché dans les trous de gruyère du scénario qui multiplie les erreurs.

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C'est sans oublier le casting qui peut sembler hétéroclite à première vue mais qui est vraiment à la ramasse en terme de direction artistique. Le trio de tête (Damon, Foster et Fichtner) sont en roue libre total et tentent vainement de donner vie à leurs personnages, respectivement, victime, juge et bourreau. Heureusement que le bad guy, incarné par Sharlto Copley (qu'on pouvait déjà voir dans District 9), est intéressant par sa folie latente et sa propension à la violence gratuite mais jouissive. Côté action, on est plutôt bien servis mais c'est tellement mal filmé que ça en devient incompréhensible par moments (le duel entre Kruger et Max est bordélique au possible). Reste un arsenal original et stylisé qui n'est pas sans rappeler celui d'Halo (que Blomkamp veut à tout prix adapter sur grand écran).

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Un faux film conceptuel et ovniesque que le cinéaste a su parfaitement vendre à son public qui s'est rué en salles en espérant avoir une surprise aussi grande que lors de la découverte de son premier film. Blomkamp ne se complairait-il que dans le giron des gros studios de productions américains ? Espérons qu'ils lui barrent vite la route en terme de créativité artistique pour qu'il se remette à travailler intelligemment.

6,5/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Mar 03 Sep 2013, 18:39

Entièrement d'accord avec ta critique, sauf que je mets un point de moins ... :super:
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Excalibur - 7/10

Messagepar Jack Spret » Mer 04 Sep 2013, 12:36

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Même si elle est connue de toutes et tous, la légende du roi Arthur est si vaste et complexe qu'on ne peut la raconter. Toutefois, John Boorman s'y essaya en tournant Excalibur, fresque épique retraçant l'épopée de la Table Ronde, de la naissance à la mort d'Arthur. Adaptant Le morte d'Arthur, compilation de romans preux et braves rassemblés par Thomas Malory au 15ème siècle, Excalibur s'inscrit plus dans une fibre romanesque et romantique, réutilisant pour cela la figure de Lancelot et du Saint Graal qui ne font pas partie de l'histoire originelle. Cependant, Boorman et la violence font rarement chambre à part, aussi met-il un point d'honneur à narrer les batailles épiques constellant la légende arthurienne.

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Si on peut aisément reprocher un aspect kitsch propre aux productions des années 80, ça n'est rien à côté de la maigre qualité de la narration. En cherchant à embrasser le plus de thèmes possibles, Boorman se perd dans des moments inintéressants ou passe du coq à l'âne sans aucunes transitions esthétiques ou visuelles. Malgré cela, la continuité chronologique de rigueur dans les fresques l'oblige à passer par les caps importants de l'histoire, permettant au spectateur de s'y retrouver et d'apprécier la mise en image de la plus épique des histoires. Si Gabryel Byrne, l'acteur incarnant Uther Pendragon, a un charisme démentiel, il serait malaisé de dire qu'Arthur tient de son père. Nigel Terry, dont c'est le premier grand rôle (il avait déjà incarné le prince Jean dans Le Lion en hiver), a du mal à investir les traits et le caractère d'Arthur.

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Le problème ne vient pas de sa prestation mais de la propension à vouloir à tout prix distinguer son personnage par des phrases au ton théâtral qui ne convient pas au cinéma. Pas lorsque Boorman se donne la peine de donner vie à son univers chevaleresque. Cependant, le scénario ayant été écrit par Boorman lui même, on peut donc croire qu'il a voulu cette rupture de ton car la majorité des Chevaliers de la Table Ronde s'exprime par ce même procédé: de longues phrases ampoulées dont on distingue la richesse et la puissance que parce qu'elles sous entendent être d'une importance capitale dans la compréhension du récit. Mais le tout est contrebalancé par la bande originale sublime qui donne un aspect opératique au film et qui fait ressortir tout le mythe de la légende.

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Le film, intégralement tourné en Irlande, se prêtent parfaitement à l'intégration d'Arthur et de ses compagnons grâce à ses paysages aussi verdoyants que mélancoliques. La brume et le ciel changeant, tels des conspirateurs à la couronne, assistent à donner à Excalibur une esthétique unique. D'ailleurs, que serait la légende sans la présence de Merlin, l'enchanteur a l'esprit sournois et manipulateur. Si Nicol Williamson avait déjà une belle carrière lui (contrairement à Patrick Stewart, Gabriel Byrne ou Liam Neeson qui font leurs premières armes), on ne peut pas dire que ce qu'il fait du personnage soit inoubliable. Plus bouffon du roi que conseiller de l'ombre, l'acteur ne cesse de faire des mimiques et de répondre à côté de la plaque aux questions existentielles d'Arthur. Le décalage opéré avec la figure paternelle que je m'en étais fait m'a décontenancé.

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S'il n'est pas le film définitif sur les Chevaliers de la Table Ronde, Excalibur peut se targuer d'avoir apporter sa pierre à l'édifice par des idées originales (Pendragon qui plante l'épée dans le rocher, le "souffle du dragon") et une atmosphère empruntant autant au théâtre qu'à l'opéra et à la musique classique. Je peux même affirmer en m'avançant un peu que John Boorman ne livrera pas meilleur film par la suite, le plus beau de sa carrière étant déjà derrière lui.

7/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Heatmann » Mer 04 Sep 2013, 12:44

celui la quand je lui est redonner une chance l annee derniere , il m'avais bien fait rire :eheh:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Mer 04 Sep 2013, 15:15

Jamais je lui donnerais une autre chance, j'ai tenté 2 fois.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Mer 04 Sep 2013, 15:48

J'ai failli arrêter en cours de route plusieurs fois (d'ailleurs, je l'ai regardé en 3 fois) mais j'ai tenu bon et une fois qu'on s'habitue au style (ellipses de malades mental, phrasé théâtral,...), ça passe plutôt bien.


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American Dragons - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Dim 08 Sep 2013, 12:33

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Je m'attendais à un film souffrant du syndrome télévisuelle, Ralph Hemecker n'ayant fait carrière qu'au petit écran. Et en fin de compte, ça livre plutôt la marchandise. Sans être exceptionnel, American Dragons est un polar urbain assez brut, traditionnel et empruntant beaucoup au buddy movie. La relation entre les deux flics ne sonne pas faux même si les personnages auraient mérité d'être plus profondément dépeints car on ne s'attache jamais réellement au coréen alors que le détective Luca l'éclipse tout le temps (Michael Biehn tout en charisme et en grande forme physique). Ça bouffe à pas mal de râteliers (on pense notamment à Black Rain pour la globalité du film ou L'année du dragon pour le sujet abordé) et ça livre une bonne dose d'action, bien orchestrée et chorégraphiée. Le film à le mérite de se suivre sans aucunes longueurs. Les seconds rôles font plaisir à voir (surtout Cary-Hiroyuki Tagawa toujours impayable en chef des yakuzas) et y'a quelques plans vraiment pas mal. Recommandable !

6,5/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Heatmann » Dim 08 Sep 2013, 16:59

ben justement dans certain pays il est meme titrer black rain 2 celui la :super: pis y a du bonus shotgun
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Adieu au Roi (L') - 7/10

Messagepar Jack Spret » Mar 10 Sep 2013, 12:34

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Même en ayant pas encore découvert l'intégralité de la filmographie de Milius, on voit très nettement que L'adieu au roi est le film d'une carrière, la pierre angulaire, celui qui réunit tous les questionnements, les thèmes et les espoirs d'un cinéaste. Le film est tellement une somme de son travail qu'on peut facilement identifier le personnage de Nick Nolte comme un double de John Milius, un alter-ego qui serait parvenu à la réalisation de son rêve. Bien que la toile de fond soit propice aux débordements guerriers dont on a l'habitude chez le réalisateur, c'est avant tout un film d'aventure. Une aventure aussi bien humaine que philosophique. Par les monologues de Learoyd, c'est Milius qui s'adresse à son public, cherchant non pas à embrigader ses fans mais à partager son point de vue, sa philosophie de vie et son mantra qui est celui de connaître le prix de la liberté.

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L'île de Bornéo sur laquelle le film se déroule correspond à un Eden rêvé pour Milius. Gardienne de ses idées révolutionnaires et romantiques, la nature est imposante, inhospitalière, enfermant tout homme dans son enclave. Un terrain de jeu idéal pour promener sa caméra et un terreau fertile pour laisser libre cours à ses pensées et sa liberté artistique. Le roman original de Schoendoerffer s'adapte tellement à la personnalité de Milius qu'il ne retouche quasiment rien, changeant juste le sexe de l'enfant de Learoyd, amenant ainsi une part de romantisme et de féminité dans un monde barbare et cruel. La femme étant la mère, porteuse de l'éducation et donc des valeurs propres au père, elle est d'autant plus appréciée chez le cinéaste qui n'oublie pas de l'iconiser en guerrière lors de l'attaque du village par les Japonais.

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L'intégrité artistique de Milius lui permet de nous montrer avec un œil neuf les conséquences de la guerre sur la nature humaine et la folie dont ils sont capable au nom de la liberté. Basil Poledouris signe une nouvelle fois une partition extraordinaire qui s'ancré dans les paysages de Bornéo et magnifie la photographie et la mise en scène inventive (le plan de l'arme braquée sur le cavalier japonais est énorme). Nick Nolte est impérial mais Nigel Havers arrive à lui tenir tête et c'est main dans la main qu'ils partent affronter les troupes japonaises, chacun apprenant de l'autre (Learoyd retrouvant ce qui fait le charme de la liberté occidentale, l'officier mesurant l'étendue du pouvoir du roi). D'ailleurs, cette victoire de l'Orient sur l'Occident se traduit par le tatouage arboré sur le torse de Nolte, un aigle se mesurant à un dragon.

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Profondément humaniste malgré la violence de ses propos et de ses scènes de bataille, L'adieu au roi est un melting-pot de tout ce qui tient à cœur à John Milius. Même s'il est loin d'être son meilleur film, c'est certainement celui qui traduit le plus en images et en émotions la personnalité du cinéaste et celui à mettre entre toutes les mains pour savoir si ou ou non, vous seriez capable d'apprécier son cinéma.

7,5/10

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El Mercenario - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Mer 11 Sep 2013, 05:08

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Véritable hydre du western spaghetti (6 scénaristes différents se sont croisés sur le script), El Mercenario mélange aussi bien les genres que les références, qu'ils soient hommage ou clin d’œils. Loin d'être imbuvable, ce cocktail est particulièrement réussi et se voit magnifié par le talent de Sergio Corbucci qui soigne chacun de ses plans, imprégnant la pellicule de sa patte unique et reconnaissable. Alors que le tournage était prévu pour Gilles Pontecorvon, Corbucci se verra installer au poste de réalisateur pour ce qui deviendra le premier film de sa trilogie de western zappata (avec Companeros et Mais qu'est-ce que je viens foutre dans cette révolution ?). Remaniant le script pour qu'il s'inscrive davantage dans la décontraction propre à sa filmographie, le film n'en reste pas moins profondément politique, nuançant l'aspect révolutionnaire en dépeignant un trio d'hommes aussi cupides qu'intrépides.

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El Mercenario fonctionne davantage grâce à son casting qu'à son histoire. La révolution n'est que prétexte à un étalage de violence et de pillage et chaque acteur de cette dernière sera bien en peine de la définir ou d'expliquer pourquoi il en fait partie (même si Kowalski s'y essaye avec le corps d'une prostituée). Mais c'est assez facile à deviner car l'argent est le pilier du script, changeant fréquemment de mains au point de les brûler lorsqu'on en a trop. Le casting est génial: de Franco Nero en mercenaire cynique à Tony Musante en Pancho Villa du pauvre, de Jack Palance en dandy sadique et vengeur à Giovanna Ralli en femme de conscience, chaque acteur veut sa part du gâteau sans bouffer l'écran plus que nécessaire. Et les interactions entre chaque personnage sont parfaitement écrites, aidés par des dialogues savoureux.

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Mixant intelligemment la violence et le sérieux du western spaghetti à la bouffonnerie et le comique de situation du western zappata, El Mercenario ne cherchera pas longtemps son camp, taclant très ouvertement les idéologies gouvernementales en les discréditant à chaque fusillade (dont l'une d'elles est un clin d’œil appuyé à Django) et en transformant l'armée en vulgaires soldats de plomb, loin de la félinité et de la ruse des révolutionnaires mexicains. Cette nonchalance des combattants du peuple résonne dans la bande originale où le flamenco et les musiques traditionnelles du Mexique rencontre un Ennio Morricone largement inspiré (et dont les thèmes musicaux, en plus des idées de mise en scène, seront repris dans pas mal de films de Tarantino).

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Le seul point noir provient des 15 dernières minutes qui ne parviennent pas à s'intégrer naturellement au récit et semblent forcer la main du script pour que le film paraisse plus long que prévu. Le duel final se suffisait à lui même, terminant d'appuyer l'argumentaire de la révolution en faisant se combattre à mort un clown mexicain et le parfait représentant de la classe bourgeoise américaine. On reste donc sur un goût doux amer mais qui ne gâche en rien l'intégralité du film qui se hisse facilement en haut du panier par la qualité de ses interprétations et le mélange subtil entre pamphlet politique et comédie burlesque.

8,5/10

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Gibraltar - 7,5/10

Messagepar Jack Spret » Mer 11 Sep 2013, 19:09

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Après avoir écrit les script de deux Mesrine et du célèbre Un prophète, le scénariste Abdel Raouf Dafri commence à se construire une belle petite carrière et continue sur sa lancée de pointer du doigt le grand banditisme en mettant à mal l'état et ses représentants, les transformant en girouette médiatico-politique. Gibraltar n'échappe pas à la règle et c'est avec une histoire solide, inspirée de la vie du véritable "aviseur" Marc Fievet, qu'il va permettre à Gilles Lellouche d'incarner autre chose qu'un méchant ou un type drôle. Et d'ailleurs, il s'en sort plutôt bien en père de famille tiraillé entre l'amour qu'il porte à sa femme et son enfant et le besoin irrépressible de gagner de l'argent facile pour rembourser ses emprunts.

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Si la décision est prise un peu trop rapidement à mon goût, c'est pour mieux exploiter le monde du trafic de drogues et ses cartels plus dangereux les uns que les autres qui utilisent Gibraltar comme une autoroute criminelle (d'ailleurs, le générique d'introduction est génial pour ça). Jamais manichéen, le film joue constamment avec nos nerfs en nous faisant suivre les pérégrinations de plus en plus dangereuses de Marc Duvall, petit poisson inoffensif envoyé petit à petit dans un banc de requins. Mais en l'engageant comme "aviseur" (un autre terme pour "balance"), l'Etat n'avait pas compté sur l'intelligence et la réactivité de cet homme qui va sans cesse se raccrocher aux branches pour limiter la casse et amortir sa chute (qui sera tout de même au rendez-vous).

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La mise en scène est très soignée, la photographie et la très bonne retranscription de l'époque (le milieu des années 80) aidant le spectateur à s’immerger complètement dans le détroit. Surfant sur le même rythme qu'Un prophète - à savoir de la violence sèche amenée par une grosse part dramatique - Gibraltar se pose en film à l'aspect quasi documentaire par la qualité des conversations. On sent qu'il y a du vécu derrière cette histoire et que Marc Duvall n'est pas que le produit de l'imagination fertile d'un scénariste. Y'a des gueules terribles qui surnagent de chaque côté de la barrière de la loi: entre bandits de Tanger, mafieux ritals et flics véreux, y'a largement de quoi faire pour que le casting paraisse véritable et sincère.

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Très bonne surprise que ce Gibraltar qui utilise un endroit sous-estimé du monde de la pègre au cinéma et qui montre que Julien Leclercq a une maîtrise peu originale mais efficace de sa caméra. Dommage que le film ne balance pas plus sur les dessous politiques de ce genre d'affaire, éclaboussant au passage quelques anciennes têtes couronnées qu'on aurait aimé voir tomber de l'échafaud.

7,5/10



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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Jeu 12 Sep 2013, 04:07

Les Mesrine c'était TRES MAL écrit, sinon c'est cool M6 dans un reportage y ont spolié tout le film du début à la fin, même pas besoin de le voir.
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