Merci Je suis dur car j'avais mis 9/10 à Boogie Nights et que je trouve celui là inférieur. Pas trop le choix, mais en l'état, c'est clair que c'est proche du chef d'oeuvre.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Dans les derniers balbutiements de la Guerre Froide, les esprits ne s'échauffent plus autant qu'avant entre les Soviétiques et les Américains. Mais le contexte politique et militaire de cette longue période n'est pas juste propice à sortir de puissants films d'espionnages. La guerre tient une place prépondérante dans le conflit opposant ces deux grandes nations. Et même si elle a été davantage psychologique qu'armée, cette Cold War nourrit une haine du communisme à grande échelle chez les Américains. Mettant en scène sa propre chasse aux sorcières par l'intermédiaire d'une uchronie intéressante, John Milius réalise avec L'Aube rouge un film qui se nourrit de toute la frustration de son peuple, mettant en image ce qu'aurait pu être véritablement la troisième guerre mondiale.
J'avoue qu'il y a mieux que Carcajou comme nom de code de la résistance.
Milius ne fait aucune concession sur son sujet, s'attelant à démontrer par A + B que le communisme est la nouvelle peste noire et qu'il faut l'éradiquer avant qu'elle ne contamine nos chères têtes blondes. Et ce sont elles en l'occurrence qui vont prendre les armes, contrebalançant avec tout ce qui a déjà été vu en terme de guerre filmique. Les enfants ont eux aussi des droits et des devoirs et leur pays leur appartient autant qu'à n'importe quel adulte. La jeunesse ouvre la brèche de la résistance armée et butent du Rouge, doublement diabolisé par le fait qu'ils sont Cubains et que le temps presse, l'ennemi étant aux portes de l'Amérique.
Le roi de la récré, c'est lui !
Violent de par sa thématique qui ne s'engonce jamais d'un second degré narratif, le cinéaste donne son avis sur la question avec force et franchise. Il ne se formalise jamais de la réception de son oeuvre qui, en tant que bon patriote, justifie par l'apologie guerrière tissée par les répliques et les actes des jeunes rebelles sa prise de position. Récurrent dans son cinéma, la puissance de l'homme, sa virilité et son pouvoir de domination explosent dans des assauts aussi variés que violents. Même si tout leur paraît facile, certaines morts de personnages sont déstabilisantes par leur soudaineté ou leur cause. Pas de prisonniers, pas de traître, seul un coeur pur Américain vaincra l'ennemi oppresseur (le "pur Américain" étant repris par le pilote de chasse).
Une leçon d'Histoire revue et corrigée qui déménage !
La montée en puissance de l'entrée en guerre est amenée directement, juste après un rapide résumé des différents changements de statut des pays avoisinants, Cuba et le Nicaragua en premier plan. Impressionnant par cette facilité à installer une ambiance apocalyptique, Milius joue de sa caméra pour nous embarquer derrière les lignes ennemis, en plein coeur d'un conflit où la pitié n'a pas sa place (la scène du soldat mitraillant les élèves par la baie vitrée de la salle de classe reste en mémoire). L'humanisation de l'ennemi ne se fait que très tardivement, préférant transformer les soldats communistes en chair à canon avant de leur donner une conscience et, à la toute fin, une âme.
On pense souvent aux méthodes des Indiens lorsqu'on observe cette bande de rebelles.
Jamais moralisateur, jamais donneur de leçon, L'aube rouge ne fait que proposer une vision du monde crédible mais fictive, en mettant en avant la force et l'énergie qui peut venir de n'importe qui et de n'importe où (là, il s'agit de jeunes ados d'une petite ville paumée). Quand on tient à son pays, on se doit de prendre les armes. Milius y croit dur comme fer et on ne va pas le contredire si cela nous permet de visionner de tels films.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Dans une nuit d'hiver glaciale, Francis Ford Coppola était affalé sur son rocking-chair chair préféré: celui là même qui faisait face à l'entrée de l'hospice. De là, il pouvait voir tout le monde aller et venir et s'imprégner de leur tranches de vies. Car depuis quelques temps, Francis n'avait plus d'idées. C'est alors qu'en farfouillant dans la poche kangourou de son peignoir, il y dénicha quelques pages du script de Midnight Express. Sans plus attendre et avec une excitation juvénile, il se roula un gros splif à l'aide de ces feuilles salvatrices. Avec elles, c'est sûr, l'inspiration viendrait. Mais au bout de trois bouffées, alors qu'il était pourtant habitué à ces moments de détente répréhensibles, le pétard le rendit complètement Stone. Dans sa béatitude complète, il eut une vision: un bonhomme rondouillard arpentait des sentiers forestiers accompagné d'une fille à la blancheur éclatante. Posant ses yeux sur Sin City qui était diffusé sur la télé de la salle commune, des filtres de couleurs chatoyantes investirent les images de cette rencontre nocturne sous le bienveillant ululement d'une chouette hulotte. Une infirmière au décolleté vallonné se pencha tendrement vers Francis et lui donna une gourmandise sucrée au doux nom de Twix. Tous ces éléments, accumulés dans une spirale psychédélique provenant du trip du pétard, formèrent un tout dans l'esprit embrumé du vieillard. Voila comment naquit Twixt...
"- T'as compris quelque chose ? - Non, mais si ça peut m'aider à payer mes factures, je prends !"
Trêve de plaisanterie, passons aux choses sérieuses (rires enregistrés). Twixt n'a d'original que le titre, qui ne veut d'ailleurs rien dire, mais comme ça fait mystérieux et vendeur, ils l'ont gardé. A peine plus flippante qu'une histoire racontée autour d'un feu de camp scout, celle du film est loin d'emporter mon adhésion. On suit les pérégrinations du petit fils de Derrick dans la ville natale de son grand père où un vieux shérif aigri par l'idée que les jeunes filles d'aujourd'hui écartent plus facilement les cuisses qu'à son époque bout d'un sentiment vengeur envers la gente féminine. Rien de bien méchant car c'est le seul représentant de l'ordre des environs et qu'il a 80 berges.
Les chaises musicales chez les curés des trous paumés d'Amérique, c'est super dangereux !
C'est moche alors que ça aurait pu être très beau (tous ses filtres sont gerbants). C'est inintéressant alors que certains aspects du polar pur sont présent et bien disséminés dans l'intrigue. C'est mal joué mais avec ce casting il pouvait pas faire mieux. Twixt est une sorte de pause art et essai où Coppola s'essaye à être quelqu'un qu'il n'est pas (déjà que Tetro, c'était long). Val Kilmer s'essaye quand à lui à ressembler à Steven Seagal et ça marche du tonnerre. On dirait un ragondin qui se promène dans les marais et les buissons à la recherche d'un script. Ça en devient presque gênant de le voir essayer de se dépatouiller de cet enfer dans lequel il a mis les pieds (le tournage du film, pas le scénario en lui même).
Ah ! Je comprends mieux pourquoi Coppola l'a engagé: il était en soldes !
Comme on dit, y'a que les plus grands qui tombent d'aussi haut. Mais le pauvre Francis a fait fort, il a creusé sa propre tombe avant de tomber, histoire d'accélérer la chute et de toucher le fond.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Il est sympa L'aube rouge, mais la réal' est quand même en dessous de ce qu'a fait Milius. Tu l'as vu en BR ou en DVD, Jack, parce que moi j'avais un 4/3 pas très engageant ?
Étrange de la part de Soderbergh de faire une sorte de pause indépendante au contexte social. Coincé entre Ocean's Twelve et The Good German, ce Bubble est une expérience déroutante: d'une part car on croirait voir une oeuvre de jeunesse (on dirait vraiment le premier film d'un cinéaste), d'autre part car le sujet est si basique qu'on se demande quelle démarche il tente d'entreprendre. Mais si revenir à des fondamentaux peut lui permettre de se sortir de la panne artistique dans laquelle il est plongé depuis la fin de sa trilogie, je ne demande rien d'autre.
L'actrice incarnant Rose a un charme fou...mais ça n'est que mon point de vue.
Même si on est très loin du niveau d'un Ken Loach, il faut avouer que Steven ne s'en sort pas trop mal avec les parties dialoguées et le développement de ses personnages. Dans ce genre d'exercices, tout est basé sur l'empathie ou l'antipathie que les personnages doivent nous procurer. Ici, ça fonctionne plutôt bien avec des scènes du quotidien jouaient avec talent. Une chance incroyable lorsque l'on sait que l'intégralité du casting n'est pas professionnel, donnant ainsi un cachet au film et davantage de crédit à leurs personnages. Très simpliste, l'intrigue n'est jamais brouillonne mais n'est pas excitante pour autant.
Steven a le mérite de trouver des révélations parmi les gens de tous les jours.
Heureusement pour le spectateur, sa durée très courte (1h10) évite que l'ambiance soit plombée dès l'ouverture de l'enquête, l'assassin étant trouvé d'avance, avant même que les soupçons se porte sur cette personne. Un Cluedo très faiblard au regard du reste de la filmographie du monsieur. Pas un coup d'épée dans l'eau mais ce Bubble ne fera pas de vagues.
3,5/10
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
dunandan a écrit:Il est sympa L'aube rouge, mais la réal' est quand même en dessous de ce qu'a fait Milius. Tu l'as vu en BR ou en DVD, Jack, parce que moi j'avais un 4/3 pas très engageant ?
En DVD, j'ai pas trouvé ça moche mais c'est vrai que l'image est un peu compressée. Il vaut quoi le Blu Ray, quelqu'un l'a déjà vu ?
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Ouais mais je peux pas croire qu'il soit devenu si mauvais. Ou alors il avait été touché par la grâce à un moment donné
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je crois que c'est surtout un véritable touche à tout avec que cela implique en hétérogénéité qualitative, capable d'enchainer un gros blockbuster puis un micro budget tourné en moins de cinq jours, mais qui travaille ainsi selon ses dires par lassitude artistique. Il a même dit qu'il voulait arrêter prochainement le cinéma pour se lancer dans la peinture, personnellement je n'y crois pas trop et d'ailleurs ça me ferais bien chier, ça devient rare les mecs comme lui qui osent les trucs les plus improbables (il y a vraiment qu'un Miike pour le surpasser à ce sujet).
Ouais enfin Miike il a des idées originales en plus d'être un peu novatrices dans les genres qu'il touche. Soderbergh se contente parfois de faire un film très mineur plus par flemme qu'autre chose. Ce Bubble en est la preuve: c'est une sorte de "Faîtes entrer l'accusé" filmé à la Ken Loach, la force sociale en moins. Et puis tu peux pas faire un film qui s'appelle Magic Mike et penser que ça marche du feu de Dieu
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."