Je suis assez fan de certains films de David Fincher (
Fight Club,
The Social Network). Mais là je dois avouer que j'ai été déçu avec son
Millenium. Je ne peux pas juger de sa qualité d'adaptation ou de remake, n'ayant ni lu le roman, ni vu le film suédois, donc je me contenterai de mes impressions à chaud du film de Fincher. D'après les maigres connaissances que j'ai du roman, l'adaptation m'a l'air fidèle. Le générique du début est vraiment très beau, reflétant le travail d'ex-réalisateur de clips vidéos, et qui instille une impression d'amour fusionnel et relativement malsain. Toute la première partie sera essentiellement centrée sur le personnage féminin, le seul selon moi à être mis en avant : geek, emo, et pupille de la nation exploitée sexuellement par son assistant social : bref, une désaxée sociale qui cherche à survivre et dont l'efficacité dans son travail de journaliste tranche avec sa froideur avec ses collaborateurs, arrachant à peine une expression extérieure de sa part. Tout à fait le même type de femme développé dans
Fight Club, rattachée au monde par un fil ténu. De l'autre, on suit un autre journaliste qui a été limogé pour avoir attaqué un gros groupe financier suédois, et donc se retrouve à faire une enquête sur une famille très puissante qui a fondé la Suède moderne, peuplée de nazis et autres individus louches. Encore un thème important pour le cinéaste, la manipulation, traité dans pratiquement tous ses films. Selon moi, l'enquête n'est pas le fort du film : pas très intéressante ni très rythmée, trop bavarde, elle ne m'a pas accrochée du tout. La mise en scène est vraiment sobre, et se contente du strict minimum. La seconde partie est plus intéressante, dont la première a surtout servi à introduire le personnage féminin et à mettre en avant son implication dans l'enquête. Au second plan, il y a une petite histoire d'amour entre les deux enquêteurs, l'homme n'en attendant rien, tandis que pour la femme, il s'agit d'une véritable chance pour avoir une vie un peu plus normale. On découvre aussi un peu le cadre suédois. En conclusion, l'intérêt du film se repose entièrement sur le personnage féminin, tandis que l'enquête n'est ni dans le fond ni dans la forme vraiment palpitante. Et si le personnage masculin est si en retrait, c'est selon moi aussi pour montrer sa médiocrité, sa normalité, qui décevra finalement sa partenaire, si spéciale, et dont l'actrice, semble-t-il, a tout donné pour lui donner une crédibilité (piercings, tatouages, scènes de sexe crues, comportement froid, ...).
Edit : je crois qu'en fait je n'aime pas trop les films à enquêtes de Fincher, alors lorsque le fond ne m'intéresse pas, la forme peut-être brillante, je serai aveugle à tous ces aspects-là.