[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Alegas]

Ouais carrément, l'humour est toujours présent mais comme dit Heatmann y'a un côté presque malsain, très humour noir (à l'image de la fin d'origine) qui englobe tout le film et qui le rend plus adulte que les deux autres.

[Dunandan]

Heu c'est pas exactement ce que je voulais dire, je vais affiner alors : je voulais dire simplement que le troisième est l'épisode où Die Hard se lâche sur tous les niveaux. Dans les deux précédents je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils étaient sérieux point barre, c'est du+/- : de l'action un peu plus réaliste, plus vraisemblable.

Je vais corriger plus tard car là j'ai pas le temps, mais merci de vos remarques, surtout quand elles sont justifiées, et elles le sont ici

Corrigé, et aéré
J'ai aussi augmenté ma note de 0.5, et je fais pareil pour le premier

[angel.heart]

Forumeur le plus influencable de l'année : Dunandan

[Dunandan]

Forumeur le plus à l'écoute et ouvert à la discussion : Dunandan

[Dunandan]

Les enfants terribles

Réalisé par Jean-Pierre Melville Avec Nicole Stephane, Renee Cosima, Edouard Dhermitte Comédie dramatique, FR, 1h50 - 1950

6/10

Résumé :

Apres la mort de leur mère, un frère et une soeur vivent dans la chambre fermée d'un grand appartement parisien ou, avec deux amis, ils se créent un univers a la fois baroque et insolite.

Les enfants terribles est le deuxième film de Melville, tourné peu après Le silence de la mer. Il s'agit d'une adaptation d'un roman de Cocteau, qui prête d'ailleurs sa voix, donnant un ton extrêmement littéraire aux images : chaque situation est expliquée dans ses moindres détails, peuplant les zones d'ombres du récit et de la psychologie des personnages. Cette voix est à la fois poétique, surchargée, et donc un peu lénifiante, contenant une explication tantôt redondante tantôt signifiante.

Je n'ai pas reconnu tout de suite le style du réalisateur français, avec un début ressemblant davantage à 400 coups (Truffaut), des enfants faisant des bêtises, mentant aux adultes, et créant des jeux à eux parfois cruels, à l'image de cette première bataille de boules de neiges qui se termine par un accident : Paul, un jeune adulte, est touché au coeur, et s'évanouit. Il quitte alors son école, et sa soeur s'occupe de lui, alors qu'elle s'occupait déjà de la maison de leur mère et de cette dernière, jusqu'à ce que celle-ci meure soudainement.

Peu à peu, surtout dans les trente dernières minutes, nous comprenons mieux pourquoi Melville s'est intéressé à raconter cette histoire. Après ce drame familial qui les rend orphelins, les deux enfants-adultes doivent compter sur eux-mêmes (comme les futurs voyous/résistants/flics du cinéaste), se construire, devenir enfin adultes et laisser derrière eux leurs jeux d'enfants. Cependant, ils se vouent une affection singulière, quasi fusionnelle, brisant toute progression personnelle. Après une brève ouverture, une excursion vers la mer, et un mariage qui se solde par un veuvage imprévisible, l'étau se resserre autour des deux individus : tout se déroule comme une tragédie grecque remise au goût du jour. Le déclic arrive lorsque le frère commence à aimer une amie de sa soeur. Cette dernière fera alors tout pour empêcher que cette relation se produise, la plongeant dans la folie.

Au niveau esthétique, on retrouve certains effets utilisés dans Le silence de la mer, avec la façon dont sont réalisés les gros plans sur les visages, certains plans filmés d'en haut (grue ?), la maîtrise du N & B flirtant avec le symbolique, essentiellement dans la dernière partie, envoloppant la maison toute entière sous un drôle de linceul comme celui que porte la soeur elle-même après la mort de son mari, le jeu relativement théâtral des acteurs, et bien sûr la présence de la voix off qui sera l'une des caractéristiques du maître.

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec ce film, hésitant un peu entre le drame et la farce dans la première partie. J'ai été davantage conquis lorsque le film a basculé, dans les trente dernières minutes, vers un engrenage inexorable, terminant sur une superbe séquence mettant en scène la délivrance de la vérité par le frère sur son lit de mort, succédant ensuite à un gros plan sur le visage de la soeur en train de baigner dans la folie.

La construction de deux individus laissés à eux-mêmes, le destin et la fatalité, le mensonge et la vérité, voilà des thèmes déjà précurseurs de l'univers de Melville, qui coïncident assez bien avec les éléments de la tragédie grecque chers à Cocteau. Même si on n'y trouve ni gangster ni deuxième-guerre mondiale à l'arrière-plan, ce film n'est donc pas un "à-côté" de Melville, mais une assez belle introduction (bien qu'un peu ennuyeuse quand même), basée sur des individus lambdas, à l'oeuvre du maître.

Je ne conseillerais pas ce film pour débuter avec Melville, mais pour les autres, il s'agit d'une introduction précieuse, bien que légèrement difficile d'accès, à l'oeuvre du maître. Plusieurs thèmes y sont déjà présents, enracinés dans un récit de Cocteau ne niant pas sa proximité avec la tragédie grecque.

[Dunandan]

Retour en enfer

Réalisé par Len Wiseman Avec Bruce Willis, Justin Long, Timothy Olyphant, Maggie Q Action, USA, 2h10 - 2007

6/10

Résumé :

L'inspecteur John McClane se trouve confronté à un nouveau genre de terrorisme. Le réseau informatique national qui contrôle absolument toutes les communications, les transports et l'énergie des Etats-Unis, est détruit de façon systématique, plongeant le pays dans le chaos. Le cerveau qui est derrière le complot a tout calculé à la perfection. Ou presque... Il n'avait pas prévu McClane, un flic de la vieille école qui connaît deux ou trois trucs efficaces pour déjouer les attaques terroristes.

Mc Clane, le Mc Gyver de l'action

La franchise de Die Hard est reprise par Len Wiseman, connu pour avoir réalisé Underworld et pour son travail de technicien sur certaines oeuvres de Rolland Emmerich (de Stargate à Godzilla).

Je trouve que ce Die Hard 4 s'inscrit assez bien dans la série. Alors que chacun des épisodes précédents se concentraient autour d'un lieu géographique précis (building, aéroport, New-York), le nouveau terrorisme s'immisce dans les réseaux virtuels, agrandissant ainsi la menace à l'échelle du pays entier. A l'image de cette technologie déployée, le bad-guy est froid et lisse, un peu trop à mon goût, et les flics en face sont complètement largués au point qu'ils compteront sur deux personnages apparemment indépendants de l'affaire, Mc Clane et un hacker.

Ainsi, Mc Clane débarque au milieu d'une menace qui le dépasse, un peu comme dans les deux premiers Die Hard et encore plus dans Die Hard 3 dans lequel il était réduit à un simple jouet. Bien d'autres personnages précèdent son introduction : hackers, la police, les terroristes. Il rentre dans l'action par la petite porte, en tombant (un peu trop facilement) sur l'un des hackers ayant la capacité de pirater le réseau de la défense. Mc Clane est évoqué comme un outsider, un flic "chevronné". Deux générations se heurtent ainsi : d'un côté, la technologie informatique et la connaissance de ce qui se passe actuellement, à savoir le piratage de chaque infrastructure du pays (transports, communication, électricité), et de l'autre, le flic à la méthode old-fashioned qui fait ce qu'il a à faire sans chercher à être un héros. Dommage par contre que le pote du hacker, le "sorcier" soit si stéréotypé, confondu avec le geek no life qui vit chez sa mère (impliquant ainsi de nombreuses incohérences, par exemple : comment paie-t-il toute son installation informatique ?).

Mc Clane nous procure donc de l'action, mais presque à contre-coeur, répondant à la violence par la violence : il est réduit quasiment à un simple fonctionnaire de l'action. Le montage est très rapide, quasi clipesque, plus proche de l'identité d'un Jason Bourne que d'un Die Hard, donnant parfois une sensation de pilote automatique, bien que la lisibilité soit très correcte. Beaucoup de scènes d'action ponctuent le récit, qui peuvent amuser par leur exagération. C'est comme si aucune technologie ou technique de combat ne pouvait venir à bout de Mc Clane : il jette une voiture sur un hélicoptère quand son chargeur est vide, explose un avion de chasse, ou encore stoppe brutalement la progression d'une terroriste asiatique férue de Kung Fu et une sorte de yamakasi évitant les balles en sautant partout. Presque un super-héros, ce qui ne l'empêche pas d'en prendre plein son grade, jusqu'à même se tirer lui-même dessus pour se sortir d'une situation inextricable. Par contre, on a l'impression qu'il ne ressent aucune douleur, toujours frais et dispo.

Le gros défaut du film ne porte donc pas sur sa question de légitimité dans la série (malgré certaines exagérations grotesques bien qu'assez fun). Selon moi, il a tout à fait sa place. Par contre, premier défaut, il multiplie les clichés : le flic qui ne comprend que dalle à la technologie et à la falsification de l'information, et s'arrêtant à la musique des années 70 ; sa fille (tout juste bonne à se faire capturer) qui reprend toutes ses techniques en cas de danger et qui tombe amoureuse du jeune hacker ; ce dernier qui est complètement effrayé de la vie et de la réalité, paranoïaque et dénué de courage (sauf, comme par hasard, pour tirer l'ultime balle). Finalement, le bad-guy est peut-être celui qui détient la personnalité la plus nuancée, même si celle-ci est un décalque assez vulgaire, à peine modernisée de celle des bad guy des anciens épisodes, et finalement ultra rabâchée dans le genre : hypocrite jusqu'à l'os, il donne l'impression de rendre un service à son pays en montrant que son système informatique est faillible tout en le dépouillant. Par contre, si son background est assez sympathique, ce personnage manque cruellement d'épaisseur psychologique et de charisme. Puis, second défaut, la réalisation et le montage manquent pas mal de personnalité : s'il n'y avait pas Mc Clane, ça pourrait être n'importe quel film d'action des années 2000. Enfin, troisième défaut, ça manque d'unité. En effet, la force du film, à savoir le terrain de l'action démultiplié par la nature de l'attaque terroriste, est aussi son défaut : les scènes d'action et ses transitions s'enchaînent un peu au hasard, au rythme des forces déployées par l'ennemi.

Autre chose, il ne s'agit pas vraiment d'un défaut mais plutôt un regret : à l'ère de l'invocation des outsiders tels Rambo ou Rocky, il y avait matière de faire pareil avec Mc Clane, ce qui est juste effleuré pendant une ou deux scènes quand le statut du héros est évoqué de manière un peu désacralisée : "je fais ce que j'ai à faire sans chercher les honneurs". Mais du coup ça fait patriotique à la sauce 24h chrono, loin du flic "rien à foutre" des opus précédents, ce qui fait un peu tâche avec l'apparition de ses punchlines habituelles. Il s'agit peut-être de l'un des rares HS sur le fond que je pourrais reprocher au film, que l'on doit probablement au besoin plus moins conscient des américains d'un héros post 09/11 qui répondrait à leur appel : il est là où on l'attend, alors que selon l'esprit de la série, il est plutôt là où on ne l'attend pas (contrairement à ce qu'affirme parfois le film, plus par clins d'oeil qu'en vérité). Autrement dit, Mc Lane représente bien l'unité sous le signe de l'ordre face à la fragmentation accélérée des bulles sociales (geeks, famille, FBI, ...) par le terrorisme en train de frapper les infrastructures et toute la base de l'autorité politique.

Un Die Hard mineur mais qui a sa place dans la quadrilogie en insérant Mc Clane dans le monde contemporain, avec sa technologie et son terrorisme qui lui sont propres. En contre-partie, au niveau de la réalisation et du montage efficaces mais impersonnels, de certaines situations "too much" rencontrées auxquelles on a plaqué la touch' Mc Clane, et de la pauvreté du bad-guy qui souffre de la comparaison avec ce dernier, ça ressemble plus à du bon gros blockbuster qu'à du Die Hard .

[Mark Chopper]

Hitchcock a dit un jour quelque chose comme : "plus le méchant d'un film est réussi, plus le film sera réussi". Je ne suis pas d'accord avec ton analyse positive du personnage du "méchant" : je trouve l'acteur et le personnage insignifiants, surtout comparés à Alan Rickman et Jeremy Irons qui, eux, s'étaient révélés iconiques.

Et certains détails semblent n'avoir été ajoutés que pour "faire du Die Hard" et donnent l'impression d'être gratuits, à côté de la plaque, comme la fameuse réplique : "Yipikai, Mother Fucker".

Je ne retiens de ce film que l'affrontement Bruce Willis / Maggie Q.

[Dunandan]

Mon problème avec mes critiques, c'est que je n'insiste pas assez sur les défauts ou les qualités. Je me contente de faire une lecture ou une analyse du film. J'ai dit pourtant au début que j'ai trouvé le bad-guy lisse. Mais après j'ai laissé l'impression (vraie) que c'était le plus développé des personnages (je fais par contre la différence entre background et épaisseur psychologique). ça montre bien le vide à ce niveau ... Je vais rectifier ça, il faut que je m'améliore à ce niveau-là .

Mais pour revenir au film, je l'ai trouvé assez cohérent par rapport à la série, il n'est pas du tout HS. Après oui c'est un potentiel gâché à plusieurs niveaux. Un film d'action dans la moyenne des productions actuelles.

[Scalp]

Je ne retiens de ce film que l'affrontement Bruce Willis / Maggie Q.

Pis McClane qui flingue un hélico quand même, sinon oue, Bad guy en mousse, et ça ressemble à tout sauf à du Die Hard.

[Heatmann]

ouai , que le ce soit un die hard ca craint , Mclane n est plus trop mclane .. mais en temp que film d action si on oublie sont titre , c est pas mal quand meme , genre c'est l argement meilleur que A team quoi

[Dunandan]

C'est clair que dans la forme, c'est celui qui possède le moins le copyright Die Hard (réalisation, scènes d'action limite super-héros, méchant peu charismatique, ...).

Mais dans le fond, je trouve que ça reste finalement une suite assez cohérente et logique, pour l'unité d'action (Internet => pays tout entier), l'esprit animant les terroristes (hypocrites), et le côté outsider de Mc Lane (même si du coup il est un peu en mode "fonctionnaire de l'action").

[Scalp]

ouai , que le ce soit un die hard ca craint , Mclane n est plus trop mclane .. mais en temp que film d action si on oublie sont titre , c est pas mal quand meme , genre c'est l argement meilleur que A team quoi

Oui c'est pas nul en tant que film, c'est nul en tant que Die Hard.

[Dunandan]

Je ne serais pas aussi extrême que vous (et pourtant je peux être très dur avec ce genre de choses), mais oui, en gros c'est ça

[angel.heart]

En tant que film d'action c'est moyen et souvent insupportable ( que des persos de merdes ), en tant que Die Hard c'est juste une grosse merde ce film.

[John Lawrence]

Autant les 3 premiers ils sont agréables à voir et à revoir, autant celui-là j' ai même pas envie. J' avais même pas mis la moyenne, 4/10 je crois.