[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Creeps]

Bah voilà mon pronostic était bon pour Taxi Driver
C'est pareil pour moi les vosta la traduction occupe un peu mon cerveau je suis pas assez habitué.

[Dunandan]

BILAN DU MOIS D'OCTOBRE

Films vus : 11 (7 américains et 4 japonais).

TOP 3 :

Autre découverte intéressante : Fleur pâle

FLOP :

Puis viennent après L'an 1, Cas 39, et Copains pour toujours.

PIN-UP DU MOIS : Patricia Arquette (True Romance)

[Dunandan]

Déjà vu, Tony Scott (2006)

De par son sujet, à savoir l'exorcisme symbolique d'un traumatisme causé par une catastrophe naturelle en explorant les liens avec les victimes, Scott emprunte une voie délicate où beaucoup se sont cassés les dents à l'instar de Au-delà Mais il évite admirablement le naufrage d'une part en se l'appropriant avec son style et ses obsessions propres, d'autre part en l'abordant de biais, avec une autre catastrophe provoquée cette fois-ci par un facteur humain qui facilite ainsi l'immersion du spectateur. Au lieu d'être projeté immédiatement vers des hauteurs métaphysiques ou un pathos misérable, on commence donc avec une enquête conventionnelle, en même temps richement documentée (on nous apprend plein de choses sur la manière de recueillir des indices sur l'explosion d'une bombe). Le ton est légèrement dépressif, et on ne sait pas encore trop à quoi s'attendre : l'imprévisibilité et l'originalité du traitement du récit font partie de ses grandes forces.

Soudainement, l'histoire emprunte un tour résolument SF très en vogue, prenant pour principe l'exploration du passé proche à la manière d'un Minory Report en entrelaçant deux lignes temporelles. C'est là que le style très léché et quasi épileptique mis en place dans les années 2000 par Scott acquière selon moi un niveau de pertinence inégalé chez lui. En effet, les images s'affichant à la manière d'un kaléidoscope créent au début une atmosphère mélancolique bienvenue, mettant à distance les personnages comme s'ils était fortement déshumanisés par cette situation extrêmement violente. C'est pour mieux marquer le coup sur l'implication du spectateur à la nouvelle forme que prend l'enquête. Son sens de l'observation est sollicité par une technique futuriste suivant à la loupe plusieurs perspectives simultanées d'une même scène. Et surtout son émotion est mise à contribution, nous faisant partager les derniers moments d'une femme (sublime Paula Patton) qui est la clé de toute l'enquête, et avec qui l'enquêteur (Denzel Washington) crée un lien affectif dépassant toute rationalité. Autrement dit, derrière une enquête à la limite du croyable mais évitant à chaque fois le ridicule (basée sur des postulats aussi raisonnables qu'au début du film), on retrouve aussi le romantisme désespéré, voire impossible, entre deux êtres de solitude, si cher au metteur en scène. Ce qui n'est pas une valeur ajoutée, mais devient l'enjeu principal de l'histoire.

Peu de véritables défauts viennent entacher le tableau de cette oeuvre injustement laissée de côté alors qu'elle fait certainement partie du haut du panier du bonhomme. Peut-être le casting, sympathique mais oubliable à part le duo de tête, y compris le bad guy, intéressant avant tout pour son rôle d'alter-ego, et la fonction qu'il occupe, à savoir l'idée d'un héroïsme nihiliste et de rébellion contre l'administration américaine, figures récurrentes du cinéma de Scott. Ou encore le cadre de l'action, la Nouvelle Orléans, qui aurait gagné à un meilleur traitement, surtout connaissant sa valeur symbolique.

Une enquête et une romance atypiques hantées par les obsessions de fond et de forme du réalisateur. Une oeuvre peu connue qui gagnerait à être réhabilitée.

[Pathfinder]

[Mark Chopper]

Yep, tout est dit

Film trop souvent ramené au niveau de ses oeuvres passables.

[Dunandan]

Thanks dudes

J'avais absolument rien lu avant (même le résumé), ça a beaucoup contribué à la surprise que ce film a constitué pour moi. Mark, je me suis permis de t'emprunter quelques captures : je l'ai vu en BR et tu étais le seul à en proposer au bon format ...

[Dunandan]

La marque du tueur, Seijun Suzuki (1967)

Mon quatrième Suzuki, et j'accroche toujours pas plus que ça. Je lui reconnais certaines qualités, notamment un pitch classique (le tueur devenant la proie) transcendé par un traitement à cheval entre le film noir américain doté d'une bonne atmosphère jazzie, et d'une petite touche cartoon très rigolote, surtout à la fin lorsqu'un tueur expérimenté enseigne au N°3 ses techniques pour le moins extrêmes (comme se pisser dessus pour éviter de se faire surprendre). J'aime beaucoup également le personnage principal, il a beaucoup de classe, interprété par le meilleur acteur à gueule d'hamster que je connaisse. Bien que sa passion principale soit le meurtre, il aime aussi sentir le riz (!) et baiser les femmes en laissant les sentiments de côté, permettant une belle touche d'érotisme. Une façon plutôt atypique pour montrer combien son métier le pèse et le déshumanise. Pas mal de dérision qui annonce toute une gamme de cinéastes dans le genre se terminant notamment par Kitano. Enfin, il y a pas mal d'idées au niveau de la mise en scène, notamment dans l'exécution des meurtres et la manière dont ces petites japonaises se mettent à nu pour notre plaisir rétinien.

Par contre le montage m'a tué. Je n'ai pas trouvé l'enchaînement des séquences très fluide, et malgré un scénario assez simple (le titre anglais, Marqué pour tuer, est d'ailleurs bien plus parlant que sa traduction française), on perd de vue l'enjeu et les motivations du personnage principal. Ce qui tient en haleine à ce niveau-là : le mystère de l'identité du N°1, et peut-être encore plus la relation ambiguë entre le N°3 et cette femme aux papillons qui l'appelle pour commanditer un meurtre. Dommage, car malgré une bonne volonté, je ne suis qu'à moitié convaincu par cette oeuvre qui captive toujours par sa mise en scène et son esthétisme fantasmagorique brisant certaines conventions narratives habituelles, mais qui justement me menacent de décrochage à cause d'un sentiment fatiguant de fragmentation.

Note : 6.5/10

[pabelbaba]

Comme l'a dit Mark, fallait pas essayer de comprendre!

[Mark Chopper]

Le scénario, Suzuki n'en avait rien à faire ici.

Le studio n'arrêtait pas de couper ses budgets, lassé de ses délires formels, et il a décidé de pousser le bouchon au maximum. Il l'a fait et il a été blacklisté pour la peine pendant 10 ans.

Bon, ça ne rend pas le film meilleur, mais ça permet de l'apprécier sous un jour différent.

Ceci dit, je pense que tu n'es pas fait pour son cinéma. Pas grave, ça arrive.

[Dunandan]

Oui effectivement, mais attention avec un écrin (je n'ai pas trouvé le criterion formidable) et des conditions optimales (tous les autres films je les ai vus sur un 15'), je peux toujours changer d'avis.

Me reste plus qu'à découvrir La jeunesse de la bête et La vie d'un tatoué, qui sont apparemment les derniers films réputés qui manquent à ma rétro ... (mais indisponibles ici, ça va donc prendre pas mal de temps)

[pabelbaba]

La Jeunesse de la Bête ça peut encore te plaire.

[Mark Chopper]

Bah ne fais pas trop l'exigeant pour un film japonais des années 1960 : j'imagine que le BR Criterion vaut mieux que les DVD français ou uk.

[Dunandan]

C'était le DVD pas le BR. Sérieux, même en essayant de changer la config', l'image était trop sombre sur mon écran ...

Par contre je savais pas qu'il y avait des films de Suzuki en BR (il y a celui-là et le Vagabond de Tokyo), intéressant ...

EDIT : en fait il y a deux versions Criterion, une vieille et une récente (même pour le DVD), j'ai vu l'ancienne : ça explique bien des choses .

[Dunandan]

Amour et amnésie, Peter Segal (2004)

Tout est dans le titre, mais l'intérêt du film repose avant tout sur ses acteurs est dans le traitement. Drew Barrymore est l'une des rares actrices du genre qui a un certain naturel craquant et tient ici l'un de ses rôles les plus touchants. On la retrouve dans un duo avec Adam Sandler qui avait déjà fait des étincelles avec le hilarant Wedding Singer. Une douce folie émane de cette histoire, d'abord avec ce charmeur-menteur qui accumule les leçons de drague bidon franchement limites et regorgera d'imagination (un peu à la manière de Un jour sans fin) pour entretenir une relation avec cette jeune femme, puis enfin avec l'univers cyclique de cette dernière, que sa famille s'acharne à préserver pour la protéger, et qu'elle reproduit naturellement avec fraîcheur. Ils sont entourés par une galerie de personnages hauts en couleurs, principalement les autochtones qui ont droit à leur lot de blagues ethniques (le pote à Roth est "priceless") et les malades souffrant de mémoire immédiate ("Monsieur 10 secondes").

Autour de cette situation simple de drague avec une amnésique, on a droit à un enchaînement de gags, qui ne plongent jamais dans le trop politiquement correct ou la répétition facile qui se prêtent à un tel sujet, trouvant le plus souvent leur efficacité en exploitant le ridicule des situations, particulièrement celles qui pourrait être qualifiées de dramatiques (exemple : l'accident). Un film alternant scènes hilarantes (plus ou moins fines, rarement lourdes, mais même là ça reste drôle), charmantes voire poétiques (le premier baiser recommencé encore et encore), et touchantes, tout en trouvant le ton juste. Le résultat : un bon Feel good movie, pas inoubliable, mais parfait pour chasser la morosité et encore plus appréciable en couple, à déconseiller quand même pour les aigris irrécupérables. En bonus : une bonne utilisation des animaux (en tête le morse et le pingouin, qui rappelleront à coup sûr Essaye-moi).

Note : 7/10

[francesco34]

J'adore celui-là, Drew Barrymore est craquante, Sandler très drôle... Ca fout la banane.