Hesher (C'est un nom ça?) - 8,5/10 That rox (but not so loud) \o/
Hesher, branleur anarchiste sans limites, débarque dans la vie d'un môme abattu, tout comme dans celle de son père devenu une larve et de sa grand-mère malade. Le môme regrettera vite de l'avoir délogé de son squat parce que ce barré qui s'est invité tout seul va lui valoir quelques emmerdes... Mais pas que.
Wouhouu j'vous emmerde bande de connards Ca démarre en prenant assez rapidement un ton WTF, le personnage a beau dégager des remugles de douce folie et de j'en-ai-rien-à-foutriste, de là à faire ce qu'il fait (et même si on a parfois rêvé de s'adonner à certaines de ses petits plaisirs destructeurs, ou si l'on envie son culot) il y a quand même une putain de marge. Faire connaissance en balançant de la dynamite pour ensuite débarquer chez des inconnus afin d'y faire sa lessive et se vautrer en slip dans leur canapé, c'est plus que barré. Surtout pour s'en sortir comme une fleur avec un "J'suis un pote de votre fils (de 12 ans)", là même si le père est sous médocs et à la masse, et la grand-mère trop gentille, c'est plus barré mais ca tient de l'hallu.
On pourrait se dire que le ton est donné, que ca va être allumé de bout en bout, avec des vannes et répliques cultes balancées entre 2 sons de guitare saturés. Mais le film change de direction en cours de route pour adopter un ton plus dramatique. Passer de la comédie barrée à cet autre climat surprend un peu, sur le coup on peut craindre de perdre ce côté plaisant du film qui nous a fait marrer jusque là, même si on ne perd jamais vraiment totalement Hesher et qu'il continue à insuffler de son esprit dans les pires moments.
Fort heureusement on ne tombe jamais dans la guimauve ou le dramatique lourdeau, ou la leçon de vie pompante, c'est habilement mené pour simplement prendre un aspect profondément humain.
Forcément j'ai vachement apprécié le côté graveleux gratuit du personnage, les métaphores hautes en couleur à la Hesher valent parfois le détour, et la provoque pour faire sortir le môme de ses gonds et l'aider à devenir un homme à sa façon est un régal (genre quand il lui demande "T'as mis un doigt dans sa chatte" en y ajoutant la gestuelle ou en lui conseillant de sécher les cours pour aller se promener avec sa grand-mère, des fois qu'elle se fasse violer). Puis bon, on connaît tous un trou du cul dont on cramerait volontiers la caisse, bah lui il le fait, et en laissant un môme en plan sur le bord de la route en pleine nuit
Tu crois qu'elle se rase la moule? Dans l'ensemble c'est plutôt bien joué, les personnages sont attachants chacun à leur façon, même Hesher qui a un côté bon samaritain, foireux, mais pas mauvais. Bon, Natalie Portman est au final peu présente avec un personnage dont les relations ne sont pas aussi approfondies qu'elles auraient pu ou du. Et c'est pas ici qu'on la trouvera la plus baisable
Tantôt ange destructeur, tantôt diablotin sauveur, Hesher.
Et la B.O. fait plaisir, faut aimer le genre évidemment, mais le Motorhead à fond dans le van c'est le genre de plaisir qu'on ne boude pas. La fin est loin d'être exceptionnelle mais n'est pas déplaisante. Après tout, dans la vie on rencontre tous tôt ou tard un personnage qui vous changera un peu la vie à sa façon, ne serait-ce qu'en vous faisant aborder les choses sous un autre angle (ptet pas de manière aussi radicale), pour ensuite sortir de votre vie aussi vite et aussi abruptement qu'il y est entré.
Un film chevelu et poilu qui aurait pu être plus couillu mais qui fait passer un putain de bon moment, mec.