Looper de Rian Johnson (2012)
Avec une première heure quasi parfaite, Looper avait tout pour être une des très bonnes surprises de 2012. Malheureusement dans la deuxième partie du film, le rythme ralentit de plus en plus jusqu’à endormir le pauvre spectateur en mal d’émotion que je suis. Le film a d’indéniables qualité et même s’il est discutable, le postulat de départ est très intéressant : après la découverte du voyage dans le temps, la mafia envoie ses victimes se faire dézinguer dans le passé pour éviter toute enquête dans le futur : les flingueurs n’ayant qu’à attendre que la cible se pointe pour l’exécuter sans sommation. Gordon-Levitt est l’un d'eux, jusqu’au jour où la mafia va lui envoyer son lui-même de dans 30 ans…
Bon je vais faire comme dans le film et je vais évacuer immédiatement les problèmes inhérents aux voyages temporels : dans tous les films, il y a masse incohérence à cause de ce truc là et Looper n’échappe pas à la règle mais je trouve un peu gros de faire balancer par Willis une phrase de petit malin du type « on s’en branle de toute façon ça marche jamais ». Voilà ça fait pas perdre beaucoup de points au film mais je trouve ça un peu facile, ça fait un peu « j’ai pas envie de me faire chier à réfléchir au bouzin donc je vous mets une phrase pour vous montrer que je le sais et faites pas chier ». bon voilà, ceci étant dit, toute la première moitié du film est vraiment très bien avec une mise en place des personnages et de l’intrigue impeccable ; la société « no future » est bien décrite et on sent bien le malaise de ce monde où la misère est partout et où les nantis se défoncent à longueur de temps. Ce monde préfigure celui évoqué 30 ans plus tard dans lequel la mafia règne sans partage et fait régner la terreur.
Par contre toute la deuxième partie du film, j’ai complètement décroché, à peu près quand Gordon-Levitt arrive dans la ferme. Le rythme trépidant se stoppe brutalement pour ne jamais repartir vraiment. Et là c’est long, c’est super long, surtout pour ce que ça raconte, car on comprend bien qu’on veut nous montrer toutes les facettes du gosse et de la vie que sa mère lui oblige à mener mais c’est pas intéressant du tout et je m’y suis ennuyé autant que je me suis amusé dans la première partie. Que dire alors d’un tel film ? tout simplement que je le trouve moyen et que j’aurais du mal à le revoir même si la scène de Willis en mode Die Hard au shotgun relève clairement le niveau de la dernière partie. Si on rajoute à cela le maquillage surprononcé de Gordon-Levitt pour le faire ressembler à Willis (le rouge à lèvres c’est abusé), je reste clairement sur ma faim pour ce Looper et je m'éloigne donc (une fois de plus ?) de l’engouement général sur ce film.
NOTE : 5,5/10