Avec the Mist, Franck Darabont réalise sans l’ombre d’un doute l’un des meilleurs films de monstres de ces dernières années. En adaptant pour la troisième fois les écrits de Stephen King, il nous offre une belle réussite qui nous tient parfaitement en haleine pendant deux heures.
Je n’irai cependant pas jusqu’à crier au chef d’œuvre car d’autres avant lui, que ce soit dans un passé éloigné (l’intouchable The Thing de Big John) ou plus récent (l’excellent de The Host de Bong Joon Ho) ont su faire mieux.
Malgré toutes ses qualités évidentes, le film pêcherait presque par excès de générosité. Il fourmille de bonnes idées mais il y a quelques points qui nuisent malheureusement à l'ensemble
L’intro est pourtant parfaite et instaure admirablement (et très rapidement) l’ambiance délétère et oppressante qui règne entre les différents protagonistes au sein du supermarché. On assiste ainsi rapidement aux premières attaques de monstres (dont le manque de budget est compensé par des petits effets gores bien sympas et dégueulasses) et aux premiers clivages entre les rescapés.
Le film prend alors la direction d’un pamphlet contre l’Amérique bien pensante et il est alors difficile de ne pas penser à Romero. Cette partie du film, qui voit le pseudo messager de Dieu incarné par Marcia Gay Harden (plutôt exaspérante) prendre toute la place part d’une très bonne intention. L’attaque contre l’ultra puritanisme et les prédicateurs du dimanche qui pullulent aux USA est virulente mais il est difficile de ne pas être déçu par le manque de subtilité de certaines scènes. En effet, ce personnage fait plus penser à une fanatique extrémiste qu’à un leader sprituel. Les traits sont vraiment grossis et à ce sujet :
Le film distille régulièrement des séquences gore à l’ancienne plutôt réjouissantes et on fait facilement abstraction du manque de budget tant Darabont arrive à maintenir nos nerfs en pelote ( comme dans l’excellente scène de la pharmacie par exemple).
On se dit parfois que le film manque de musique, mais finalement ça ne fait qu’accentuer la tension. Elle fait toutefois une apparition remarquée à la fin et elle est parfaitement choisie (Dead Can Dance !!!)
Qu’est ce qui cloche alors dans ce film qui frôle la réussite totale? La fin, tout simplement. Beaucoup en font l’éloge et il est clair que son côté nihiliste fait froid dans le dos mais pourquoi en avoir rajouté une couche !!! A ce niveau, ça n'est plus du nihilisme, c'est du sado masochisme!
Le personnage de Thomas Jane (plutôt bon) fait un choix terrible mais pourquoi avoir tout foutu en l’air avec
Le film se serait arrêté deux minutes plus tôt et c’était le carton plein mais là, pour deux malheureuses minutes, The Mist n’est qu’un très bon film de monstres qui manque de peu la postérité. Frustrant…
8/10