This fucking fried rice stinks!
Le Syndicat du Crime 2 est sûrement un des films les plus bancals de l'histoire du cinéma. Traversé pendant presque une heure de sommets de débilité (Dean Shek inside) et proposant malgré tout des gunfights complètements jouissifs, il vaut mieux être d'humeur joyeuse et indulgente avant de lancer la lecture de cette suite.
Ho (Ti Lung) sort de taule suite aux évènements du premier volet et apprend que son jeune frère Kit (Leslie Cheung) est infiltré au sein d'une organisation criminelle. Parallèlement, on suit le frère jumeau de Mark, Ken (Chow Yun Fat), à New York qui se coltine pendant la moitié du film le boulet de service Freddy Lung (le fameux Dean Shek) devenu complètement fou suite à la mort de sa fille (on se croirait dans une parodie de Vol au dessus d'un Nid de Coucou).
Le scénario complètement foutraque collectionne tous les poncifs de l'humour lourdingue saupoudrant régulièrement les productions asiatiques et pourtant...qu'est ce que j'ai ri! A ce niveau de débilité, ça tient presque du génie. Entre la scène du restaurant (avec un CYF à l'accent anglais à se pisser dessus - Yo mine dat?/Yo tokine tou mi?
) et les crises de folie d'un Dean Shek qui ferait passer les excès d'un Nicolas Cage pour de l' actor's studio, c'est souvent priceless.
En comparaison, le premier volet de la trilogie passe pour un modèle de sobriété. Heureusement, John Woo profite des quelques espaces dédiés à l'action pour nous servir des monuments de gunfights, exemples d'efficacité et de classe (la scène dans l'hôtel aux USA, le dernier quart d'heure complètement apocalyptique-Chow Yun Fat et ses grenades
).
Ces instants de grâce enfoncent littéralement tout ce que le cinéma d'action made in Hong Kong a pu proposer jusque là. Il y a définitivement un avant et un après Syndicat du Crime 2. On retrouve en germe tout ce qui fera la réussite des chefs d'oeuvre à venir de Woo (A toute Epreuve et The Killer of course). Le climax final est même cité ouvertement par Mr Tarantino himself dans le scénario de True Romance (Tony Scott), preuve de sa postérité.
Avec un litron de saké, ça passe comme une lettre à la poste. Vous êtes cependant prévenus.
6.5/10