LE BON
LA BRUTE
LE TRUAND
Des larmes de joie coulaient le long de mon visage alors que le générique de fin de ce classique à l'épreuve du temps se déroulait devant mes yeux. Là encore, je ne l'avais pas revu depuis des lustres et finalement, cette nouvelle vision n'a fait que déterrer des émotions indescriptibles enfouies dans un recoin de mon esprit.
C'est avec ce chef d'oeuvre que le style Leone est entré à tout jamais au panthéon du 7ème art et c'est avec ce genre de film qu'on sait tous pourquoi on aime tant le cinéma. Même si les chances de revivre un jour des sentiments aussi indescriptibles devant un écran sont très minces (plus le temps passe et plus le statut d'objet culte prend de la consistance - bientôt 50 ans!), on pourra se dire que nous aurons été les témoins privilégiés de la naissance d'un mythe (Leone) et de ses associés de génie (Morricone, Eastwood...)
Tout ce qui fait le sel des deux premiers opus est ici multiplié au centuple avec un style et des personnages inimitables. 3 heures de pur bonheur pendant lesquelles rien d'autre que le plaisir ne compte. En moins de temps qu'il n'en faut aujourd'hui à certains pour pondre des étrons à 200 millions de dollars, le grand Sergio a réalisé une trilogie renversante, innovatrice et mémorable à bien des égards.
Ici, la petite histoire de Leone rencontre définitivement la grande histoire des Etats Unis avec une Guerre de Sécession qui sert de toile de fond au spectacle grandiose qui nous est offert. Tour à tour couverture et obstacle à la progression de nos trois anti-héros vers leur objectif cupide, cet évènement majeur apporte au film un souffle épique annonciateur des films à venir du maître italien.
Des scènes et des dialogues cultes, Le Bon, La Brute et le Truand en déverse jusqu'à plus soif et aujourd'hui encore, le film continue de nourrir le cinéma contemporain par son inspiration. Finalement, quels réalisateurs actuels, même les plus grands, peuvent se targuer de laisser une empreinte aussi indélébile pour les décennies à venir? Aucun sûrement...ou alors pas dans une si grande mesure.
Si il n'y avait que l'image et l'histoire, le film serait déjà exceptionnel mais à cela vient s'ajouter l'inoubliable musique de l'immense Ennio Morricone qui réussit le tour de force de pousser sa créativité dans ses ultimes retranchements et achève de transformer l'oeuvre de Leone en véritable opéra-balai de la mort.
Il y a vraiment tous les ingrédients dont on peut rêver dans ce film et si jamais un jour le cinéma devenait un art sur le déclin, on enterrerait symboliquement son souvenir au cimetière de Sad Hill. Masterpiece!
10/10