The Divide
2/10Après deux projets bien médiocres (Frontière(s) et surtout Hitman) Xavier Gens s’essaie au huis clos claustrophobique.
Le début du film est donc plein de promesses à l’image de cette introduction suffocante suivant la course folle des derniers survivants d’une étrange explosion vers un abri de fortune en sous-sol. Le plan de Michael Biehn fermant vigoureusement la porte se révèle à lui seul gage de qualité. Ensuite pendant 20 grosses minutes, nous suivons la présentation de chaque personnage dominé par un très badass Michael Biehn. Je n’imaginais pas un autre rôle que celui ci pour son retour en tête d’affiche. Nerveux, ambiguë et limite bourrin, le rôle lui va comme un gant. Le reste du casting est assez insipide et va vite se révéler très très pénible. Surfant sur l’isolement « Carpenterien », la réalisation se fait classieuse et plutôt bien maitrisée avec une gestion de l’espace optimale. La menace av vite se dévoiler au travers d’une bonne grosse séquence d’action extrêmement bien shooté. On sent que le budget est serré mais Gens se débrouille pour donner du cachet à son gunfight. Ca dézingue, ça saigne et c’est toujours très lisible. Puis la rupture de ton arrive au moment ou Milo Ventimiglia décide d’aller à la surface à la recherche de la fille de Rosana Arquette, enlevée quelques minutes auparavant lors de l’assaut. On y découvre un semblant d’explication prétexte à une vraie amorce de thriller SF à grosse tendance paranoïaque. En effet, d’étranges expériences sont réalisés sur des enfants mais… que nenni pour la suite. On retourne dans le sous sol et il ne sera plus jamais question de ce ces enfants aperçus ni de l’étrange commando.
La tonalité change radicalement et Gens va préférer se focaliser sur l’analyse sociologique d’un groupe en proie à l’isolement, à la soif, à la faim et au besoin de dominer son prochain. Autant dire qu’à partir de ce moment, le film se barre en couille de façon spectaculaire. Là où Blindness avait réussi, avec subtilité, à montrer la vraie noirceur de l’homme, ici c’est une folie bien plus ridicule qui s’empare de quelques membres du casting. Les masques tombent et la vraie menace vient donc de deux frangins complètement à coté de la plaque, prenant le pouvoir sans aucuns moyens de pression. On assiste donc à de très longues minutes d’esclavagisme sexuel, de pétages de plombs sans intérêt entretenant du glauque pour du glauque gratos. Le cheminement du film ne mène a rien si ce n’est tenter de faire passer le très lisse Milo Ventimiglia pour une vraie ordure façon actor’s studio (Wow, il se rase le crane en live !). Pffff, connerie… Et puis il faut dire que le film est sacrément vérolé par des prestations maousses horripilantes (et je pèse mes mots). Rosana Arquette passe son temps à beugler et à se faire baiser sans que cela apporte un quelconque intérêt au film. Son pétage de plomb est juste con comme la lune. Et la palme revient à cette boursouflure de Michael Eklund qui roule des mécaniques, qui découpe un mec, qui se rase la gueule, qui baise de plus en plus violement Arquette puis qui se travesti dans un déluge de grimaces digne des meilleures heures du très mauvais Matthew Lillard. Ces deux là relèguent même au second rang le seul personnage digne d’intérêt (pouf, tu vois plus Biehn d’une minute à l’autre). Xavier Gens n’arrive plus à savoir quoi faire de ses nombreux personnages et se perd dans des longues séquences de remplissage. La torture de Biehn pue vraiment du cul (les deux frères sont absolument pas crédibles) et que dire de la running scène du découpage censée représenter le passage à l’âge adulte. Je parle également du jeu « action ou vérité » ou je m’arrête ? Là j’ai vraiment cru fissurer mon écran. The divide ne livre donc jamais les promesses entraperçues dans l’introduction et donne la désagréable impression que tout ce petit monde est livré à lui-même tentant de cabotiner le plus possible dans d’interminables scénettes mises bout à bout. Seule surnage une musique planante surfant sur le score du film Sunshine. Cerise sur le gâteau, la fin n’a ni queue ni tête et le dénouement n’est pas du tout crédible d’un point de vue respect des personnages (pffff pourquoi lâcher Biehn et le p’tit copain, c’est foncièrement gratos !). Ce même final dure dix plombes pour ne rien dire en lien avec le début et se dédouane complètement des pénibles 90 minutes précédentes. Oui car j’oubliais de dire qu’il faut se fader quand même 120 minutes – 30 correctes de vociférations d’Arquette et de grimaces de ce con d’Eklund (m’a foutu les nerfs ce cave !).
DTV (justifié) médiocre, The divide n’apporte rien à la SF et passerait même pour un bon gros produit racoleur très sérieusement nivelé par le bas, tentant de surfer sur le malsain gratos afin de se donner un semblant d’identité. Xavier Gens réussit à flinguer le potentiel de son film aussi rapidement que son meilleur personnage. Le reste s’apparente à un long chemin de croix dont aura bien du mal à se remettre son réalisateur français. En même temps, je crois que tout le monde se fout de la carrière de Gens non ?