Intruder
3/10Voici donc l’un des rares slashers m’ayant échappé dans les années 80. Bon histoire de faire court, Intruder m’a fortement déçu. Survendu comme le film qui charcute bien plus que la moyenne (merci Madmovies !), le film de Scott Spiegel est une longue voire très longue punition de 80 minutes, éclairée ça et là par quelques joyeusetés gores.
Situé de nuit dans un supermarché, le film met aux prises d’un dangereux tueur un petit groupe d’employés bossant sur un inventaire. De la part de ce genre de film, je n’attends évidemment pas un script ultra novateur mais se fader 35 minutes de néant, de non jeu et de non dialogue pour voir un premier meurtre hors champ m’a gentiment foutu les glandes. Alors oui la réalisation est originale voulant singer la folie visuelle de l’invité surprise, Sam Raimi. Spiegel use et abuse des plans à la première personne avec une caméra dans un téléphone, dans un caddie et j’en passe. Mais les joujoux du réalisateur ne suffisent pas à masquer la supercherie. Moi je suis venu pour de la barbaque et du rythme. Friday the 13th est l’exercice horrifique le plus représentatif d’un pitch à la con mais le film a le mérite de démarrer pied au plancher. Et c’est ça que je reproche le plus, de vouloir nous enfumer en gagnant du temps. Spiegel est coutumier du fait avec les très mauvais From dusk till dawn 2 et Hostel 3 ou il s’amusait déjà à refaire, en plus mauvais, le job d’un autre. En tant que fan pur jus de l’horreur qui tache, je sauverais de ce marasme artistique le meurtre des frères Raimi (Ivan est décidément un vrai running dead dans de nombreux films) et surtout un découpage de gueule latéral du plus bel effet, valant à lui tout seul 2 bons points ! Pour le reste, y a rien du tout à signaler. Les guests sont sympathiques (même Bruce Campbell vient montrer sa trogne sur la fin) mais ne suffisent pas à masquer la vacuité du produit. Encore une fois, je suis loin d’être regardant sur l’histoire du moment que ça charcle mais là ça ne montre vraiment rien et n’a surtout rien à défendre hormis un bon gros meurtre qui tache.
Je n’aimais déjà pas cet arnaqueur de Scott Spiegel mais là ce n’est pas près de se calmer avec cette vieille parodie de slasher qui se ferait allègrement charcler par les plus mauvaises séquelles de Friday the 13th, ou Halloween.