Total Recall 9/10Je crois que je ne pouvais pas mieux boucler l’année avec un titre aussi chargé en émotions que Total Recall.
Pilier de la SF contemporaine, le parpaing de Paul Verhoeven mélange les genres dans un tourbillon de fureur que nous ne sommes pas près de revoir dans une grosse production. Découvert à l’âge de 14 ans, je me rends compte que le film ne m’a jamais vraiment quitté. C’est l’un des rares longs métrages que je revois une fois par an sans jamais ressentir la moindre lassitude. Pour preuve, le final suscite toujours autant de questions 20 ans après. Au top de la technologie en son temps, Total Recall peut prêter à sourire aujourd’hui. Mais ses effets, désormais kitsch, restent au service d’un script bulldozer bien moins bourrin et basique qu’il n’y parait. Car au-delà de la frénésie sanglante (je me remets toujours pas d’un Douglas Quaid qui se sert d’un pauvre innocent comme bouclier humain !), Verhoeven se plait à entretenir un climat de paranoïa jouant autant avec son personnage principal que le public. Sommes-nous dans la réalité ? Ou toujours chez Rekall ? Finalement, nous ne le saurons jamais vraiment. La séquence de la pilule rouge n’aide toujours pas à se faire un jugement clair. A coté de ça, le réalisateur s’offre un défilé de trognes bien dans l’esprit. Schwarzy trouve l’un de ses meilleurs rôles en héros paumé. Ronny Cox confirmait qu’il avait le bon âge pour jouer les enflures. Rachel Ticotin vs Sharon Stone, le duo reste une valeur sure à la fois sexy et badass. Et Michael Ironside en bras droit déchainé me fait toujours autant kiffer (Hé Richter, on se voit à la fête !). Enquête sinueuse et SF paranoïaque, le film n’en oublie pas son rôle de divertissement balançant un parterre de séquences d’action ou le sang pisse à foison (Schwarzy qui dézingue ses potes du boulot !). Comme d'habitude, Verhoeven ne cache rien et préfère s’essuyer vigoureusement les pieds sur le cahier des charges des gentils blockbusters.
Total Recall est représentatif de cette époque révolue ou le culot régnait en maitre au service de spectacles aussi bourrin que subversif. J’adore toujours autant !