Le témoin du mal 4/10Des Gregory Hobblit, Hollywood en façonne et en détruit des pelletées chaque année. Pourtant, je dois avouer que j’apprécie quelques aspects de la filmographie du bonhomme. Peur primale, Fréquence interdite ou encore la Faille m’ont fait passer d’agréables moments. On tient là un artisan correct qui à défaut d’originalité empaquète d’honnêtes péloches divertissantes. Concernant le Témoin du mal, j’en gardais un souvenir embrumé. Et malgré toutes les qualités techniques du Blu-ray, il est bien difficile de ne pas piquer du nez à la revoyure. J’aime bien le début avec un Elias Kotéas en roue libre par contre ça dérive rapidement vers du Derrick à la sauce X-files ponctué de bondieuseries et de bonne morale à la con (le personnage du frère est à bannir). La dimension fantastique ne suffit pas à masquer les failles béantes de l’histoire. Ca tourne en rond et c’est surtout très très long pour aboutir à pas grand-chose. Le casting est malgré tout classieux avec un défilé de gueules cassées bien classe (Sutherland père, Gandolfini, Kotéas et le toujours excellent John Goodman). Je n’ai finalement rien contre cette histoire d’esprit sauteur. J’aurais plutôt à dire sur une réalisation somnolente qui ne fait rien pour dynamiser son sujet. Cadrer en biais et faire marmonner du Stones à l’ensemble de son casting ne suffit pas à instaurer une ambiance. C’est pourtant ce que Hobblit fait à la lettre se reposant sans vergogne sur le dos d’un Denzel qui se démène tant bien que mal. Le Témoin du mal vieillit finalement très bien puisqu’il reste à intérêt (mineur) constant. Et hormis un final intéressant, il ne reste pas grand-chose à conserver si ce n’est un Sympathy for the devil idéalement placé pour décompresser.